De nombreuses délégations provenant du Burkina Faso et d’autres pays où Mgr Kaboré a servi dans les nonciatures ont fait le déplacement de Rome pour participer à son ordination épiscopale. Parmi eux, la communauté burkinabè de Rome et des représentants du Ghana, pays où le diplomate burkinabè sera désormais nonce apostolique. Le nouvel évêque a eu la joie d’être entouré de sa famille biologique et d’autres compatriotes, dont des représentants du gouvernement et l’ambassadeur du Burkina Faso près le Saint-Siège, Regis Kevin Bakyono.

Prêcher la justice et la paix parmi les leaders des Nations

En tant qu’envoyé du Pape et représentant du Saint-Siège, «vous avez la tâche de prêcher la paix et la justice, surtout parmi les leaders des Nations, dont beaucoup n’arrivent malheureusement pas garantir à leurs citoyens cette sérénité et cette sécurité», a notamment déclaré le cardinal Parolin dans son homélie. Dans un tel labeur, a-t-il poursuivi, il faut s’attendre à des réactions de ceux qui font porter des lourdes croix aux artisans de la paix. La messe a été concélébrée par de nombreux évêques ainsi que des nonces apostoliques avec qui Mgr Kaboré a travaillé.

Que le Burkina Faso retrouve la paix et la sécurité

Dans son mot de remerciement, Mgr Julien Kaboré a souhaité qu’il y ait continuité entre le collaborateur des nonces qu’il était et le nonce apostolique qu’il devient désormais. Il s’est souvenu de son pays, le Burkina Faso, frappé par des attaques terroristes depuis quelques années. Le prélat burkinabè a apprécié des initiatives de paix et de prise de conscience visant à mettre fin à ce phénomène terroriste. Il a mentionné le triduum organisé les 12, 13 et 14 septembre par la Conférence épiscopale Burkina-Niger «pour la paix et pour la vie dans nos villages et dans nos pays». Les évêques de ces deux pays ont souvent appelé les fidèles chrétiens de tous leurs diocèses ainsi que les hommes de paix et de bonne volonté à prier et à faire des actions en faveur de la paix. Cette fois, ils ont notamment été poussé à cette initiative suite des massacres qui ont eu lieu à Boni au Niger et récemment à Barsalogho dans le diocèse de Kaya le samedi 24 août dernier mais aussi à Kounla dans le diocèse de Nouna, le lendemain dimanche. Le massacre de Barsalogho a fait de centaines de victimes, selon des médias.

Mgr Kaboré a prié pour que la paix et sécurité regagnent ce pays qui souffre tant.

Une fierté nationale

«C’est la première fois que le Burkina Faso a un de ses fils qui est nommé nonce apostolique», a souligné Mgr Laurent Dabiré, président de la conférence épiscopale Burkina-Niger. Et ceci arrive à un moment particulier de l’histoire où le pays souffre des attaques terroristes, des problèmes humanitaires et de beaucoup d’autres problèmes, a-t-il fait remarquer. Une telle nomination «vient donc comme une lumière, un encouragement envers ce peuple qui avait tendance à penser que vu tout ce qui se passe, il a été abandonné, oublié. Mais Dieu allume une lumière dans le ciel burkinabè et Mgr Julien est le signe de cette bienveillance, de cet amour pour le peuple burkinabè. Nous sommes très fiers et nous souhaitons qu’il puisse accomplir ce travail avec dignité et selon la sainte volonté de Dieu», a déclaré Mgr Dabiré. Il a appelé ses compatriotes au courage, à la résilience et à l’espérance, car «même si la nuit est longue le jour va se lever. Dieu est le maître de l’histoire et il nous conduira vers des prés d’herbes fraîches». L’évêque de Dori a aussi appelé à plus de solidarité dans cette lutte pour la libération et la dignité.

La messe d’ordination épiscopale a été suivi par un moment de convivialité où les convives ont pu présenter à Mgr Kaboré des félicitations et leurs encouragements pour sa nouvelle mission.

Mgr Julien Kaboré est né à Zorgho, au Burkina Faso, le 18 juin 1968. Il a été ordonné prêtre le 8 juillet 1995, incardiné dans l’archidiocèse métropolitain de Koupéla. Diplômé en droit canonique, Mgr Kaboré est entré au service diplomatique du Saint-Siège le 1er juillet 2004 et a servi dans les représentations pontificales au Kenya, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Costa Rica, en Corée, en Croatie, à Trinité-et-Tobago, aux Philippines et en Irlande. Il parle couramment l’anglais, l’italien et l’espagnol.

SOURCES : VATICAN NEWS