La paroisse notre Dame de l’Assomption de Pissila, dans le diocèse de Kaya, à 100 km au nord de Ouagadougou, a jubilé le samedi 29 novembre 2014 pour ses 25 ans d’existence. Comme en pareille circonstance, l’église paroissiale malgré sa grandeur, n’a pas pu contenir l’assemblée accourue nombreuse, pour la célébration de cette action de grâce.
Fait remarquable dans une liturgie qui a choisi de mettre l’accent sur l’essentiel, il n’y a pas eu de ces discours devenus habituels dans nos célébrations liturgiques, où les us des cérémonies profanes prennent le pas sur la prière, à travers les salutations interminables des autorités de tout bord. Ceci certes, n’est pas sans la volonté de l’évêque premier pasteur du diocèse, mais le sens de l’organisation du curé, de ses confrères et des religieuses en service dans la paroisse, a servi à la foule immense des fidèles, une liturgie priante que la qualité des chants exécutés par les deux chorales, ont su faire monter comme un encens vers Dieu. La monition introductive a directement focalisé le recueillement de l’assemblée sur le sens du jubilé. Il s’agissait de « faire mémoire des 25 années écoulées, de prendre acte des acquis et des insuffisances et d’avancer au large à la suite du Christ, en vivant d’une fraternité véritable entre chrétiens de la paroisse et avec la famille diocésaine ». La méditation du passage évangélique de la pêche miraculeuse, a donné l’occasion à Mgr Thomas d’éveiller encore l’attention de ses fidèles, à l’effort quotidien pour la conversion, pour ainsi être à même de reconnaître la présence et l’action de Dieu dans leur vie. « Nous célébrons ce jubilé leur a-t-il dit, comme pour marquer notre engagement pour un nouveau départ ». Dans cette logique, la liturgie jubilaire a vu le renouvellement de l’envoi en mission de catéchistes, ainsi que des engagements de baptisés et de couples. Ainsi, pendant que les uns, célébraient leur fidélité au Christ auquel ils sont configurés par le baptême reçu il y a 25, 50 ou 75 ans ; les autres renouvelaient leur attachement à leurs engagements faits dans le mariage en autant d’années. En expression de reconnaissance aux pionniers de la paroisse qui ont bravé les oppositions diverses pour accueillir et implanter l’église catholique à Pissila, Mgr Thomas a décoré la petite fille du premier catéchiste de la paroisse, Michel CONSEIBO originaire de Guilongou et rappelé à Dieu, ainsi que le premier président du conseil paroissial des laïcs. A la fin de la messe, il a été fait lecture du parchemin des félicitations du Saint-Père à la paroisse jubilaire ; laquelle a également reçu les congratulations de son éminence, le cardinal Philippe OUEDRAOGO.
Le père Lombard, un des tout premiers curés à servir à la paroisse de Pissila, revenu de la France pour l’événement, a dans un discours témoin qu’il n’a rien perdu de la langue mooré, exhorté ses anciennes ouailles à avancer au large. Un message auquel a renchéri monsieur l’abbé Naba Abraham curé de Mani dans le diocèse de Fada, qui a conduit une importante délégation pour prendre part aux festivités de Pissila paroisse jumelée à la sienne.
Quand la joie de ce grand jour sera passée, un vestige du jubilé restera. C’est la grotte mariale pour la réalisation de laquelle, bien des fidèles paroissiens se sont donnés sans compter selon les propos du curé Lucien GODO qui les en a vivement remerciés. La fermeture symbolique de la porte de l’église paroissiale intervenue à la fin de la messe, a marqué la fin des festivités du jubilé entamé il y a un an. Tous les fidèles chrétiens de la paroisse de Pissila qui a déjà donné cinq de ses fils comme prêtres à l’église universelle, ont donc tous reçu l’ « ite missa est » et ont donné leur accord pour investir le monde et proclamer que les promesses de Dieu sont accomplies.
Abbé Joseph KINDA