Le mardi 2 Juin à 10h, dans la Basilique de Pie XI, Mgr Piergiorgio Bertoldi a reçu l’ordre sacré de l’épiscopat, des mains du Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Vatican. Milanais d’origine, celui qui est né à Varèse le 26 juillet 1963 a été élu par le pape François, comme archevêque titulaire de Spello et nommé nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger le 24 avril dernier
Mgr Piergiorgio Bertoldi Nonce apostolique pour l’Eglise Famille de Dieu au Burkina Faso/Niger, ordonné évêque de l’Eglise catholique, succède ainsi à Mgr Vito Ralo. Le Cardinal Scola et le cardinal Baldisseri ont été les coo consécrateurs, mais participaient à cette messe également d’autres cardinaux et une vingtaine d’évêques dont Mgr Joachim OUEDRAOGO, évêque de Koudougou et vice président de la conférence épiscopale Burkina Niger. Celui que la presse vaticane qualifie d’ « homme à la valise toujours prête », pour marquer sa disponibilité dans sa longue carrière diplomatique, le prend bien, car selon lui, « c’est la définition qui convient le mieux aux représentants pontificaux et à tout le personnel de la diplomatie vaticane ». Cela ne l’emmène pas à oublier qu’il est d’abord pasteur ainsi qu’il l’explique : « Les expériences que j’ai vécues jusqu’à maintenant, ont laissé voir un engagement plus diplomatique que ministériel, mais avec l’ordre épiscopal que je reçois, un changement majeur s’opère dans ma vie, qui m’invite à aller au-delà ». Pour cela, rassure-t-il, les vingt années passées déjà aux côtés des cardinaux et des évêques lui ont offert l’opportunité de « voir de près, de sentir même, ce que cela signifie que d’être évêque ».
Le rôle d’un nonce apostolique.
Le nonce apostolique est un archevêque qui relève directement du Saint- Siège. La racine latine nuntio qui veut dire messager, lui confère ce rôle d’envoyé, d’ambassadeur du pape auprès d’un gouvernement étranger. Parce qu’il est ambassadeur donc, le nonce est amené à avoir des relations avec les instances ministérielles. Selon l’encyclopédie théologique, ces relations se font « plus étroites avec le ministère de l’intérieur et des affaires étrangères, soit sous forme de rencontres régulières pour des dossiers communs, soit de manière ponctuelle pour des problèmes particuliers ». De ce fait, le nonce apostolique assure en même temps un rôle de liaison et d’unité entre le Saint-Siège et l’église du pays où il est envoyé. « Il suit la vie des diocèses, soutient et encourage les évêques dans leur mission ». Il ne s’ingère pas dans l’organisation pastorale des diocèses, il n’est pas au dessus de l’évêque dans son diocèse, fut-il ambassadeur du pape. Cependant il a la préséance sur les évêques, mais non sur les cardinaux. Dans la vie des Églises locales, il jouit de certaines prérogatives et assiste par exemple de droit à la première réunion annuelle de la conférence épiscopale. Il collabore avec les évêques diocésains et dans les cas de nomination d’évêque, il joue un rôle important dans l’établissement des candidats à présenter au Pape. C’est donc un rôle éminent de collaboration auquel s’avance celui qui a été ordonné prêtre le 11 juin 1988 et dont la devise reste de mise pour son épiscopat « adjutores gaudii vestri » (aides et coopérateurs pour votre joie). « Après tant d’années de vie sacerdotale, dit-il, Evangelii gaudium du Pape François me rappelle, comment cette phrase de Saint-Paul est toujours présente dans ma vie, car cette devise, me semble bien résumer ce que je dois à l’évêque qui m’a ordonné prêtre, le cardinal Carlo Maria Martini ».
Aimer le peuple auquel il est envoyé
Après deux décennies de service pastoral, le natif de Milan avant de poser ses valises au Burkina, pense donner la priorité en aimant et en respectant l’Église particulière qui l’accueille. « Avec une humble patience, s’exprime le docteur en droit canonique, j’accueillerai sa culture, ses styles de vie et à tâtons, j’apprendrai à les faire miens ». Il reste convaincu d’avoir été envoyé vers « une Église jeune et pleine d’espoirs, dont le nombre des vocations est un signe évident », et il espère être en mesure de donner du sien en partageant quelques spécificités de son histoire ambrosienne. Toute collaboration qui donnera pense-t-il, de la vigueur à cet échange de dons qui caractérise l’esprit du catholicisme. Il sera alors confie-t-il « de mon devoir de m’efforcer pour être un pont de rencontre amicale et de dialogue entre les Eglises locales et Rome ». Une tâche rendue plus facile par le désir de vivre en communion et la catholicité de ces mêmes églises locales qui l’accueilleront bientôt.
Selon la convention de Vienne de 1815 confirmée par les nouveaux accords de Vienne de 1961, le nonce apostolique est de droit, le doyen du corps diplomatique auprès du pays où il est envoyé. Ceci à titre d’hommage aux valeurs spirituelles et morales dont le Saint-Siège se veut le gardien parmi les nations. Mais dans les pays où le représentant du pape ne peut être doyen du corps diplomatique, « il prend le titre de pro-nonce (créé en 1965) avec rang d’ambassadeur ou celui d’internonce, chef de mission de deuxième classe. Lorsqu’il n’est pas accrédité auprès des autorités gouvernementales, il est seulement délégué apostolique auprès des Églises. Depuis 1981, les nonces apostoliques prennent leur retraite à 75 ans.
Abbé Joseph KINDA