Avec l’année pastorale finissant, Mgr.Thomas Kaboré, évêque de Kaya, termine aussi ses dernières visites pastorales dans les paroisses. C’est ainsi que du 6 au 9 juin 2016, il s’est rendu dans la paroisse Notre Dame de l’Assomption de Pissila. Un séjour de quatre jours qui lui aura permis de toucher du doigt la réalité de la mission dans cette partie de son diocèse, encore sous la forte emprise des traditions.
Outre les fidèles de Pissila-Centre, il a aussi rencontré ceux des villages, notamment Pibaoré, Mordaaga et Roumba où il s’est rendu. Les échanges qu’il a eus avec les fidèles ont été marqués par des catéchèses sur les Petites Cellules Ecclésiales (P.C.E). « Dieu est Trinité, il est communion. Et c’est pour cela qu’Il nous a créés pour que nous vivions en communion les uns avec les autres », a-t-il répété partout, exhortantau passage les fidèles à l’unité, à la communion et à l’engagement dans les communautés. A l’en croire, ce sont là des moyens sûrs, accompagnés par la prière, pour échapper aux pièges de notre monde d’aujourd’hui. Et à propos des pièges, il a été question des pratiques traditionnelles, de la recherche effrénée de l’argent, des plaisirs mondains, des vices et tares de la société, etc. Mais en vivant toujours ensemble, dans la communion et dans l’unité, en s’engageant pleinement dans les activités et la vie de leurs communautés, les fidèles ne risqueront pas de se laisser emporter par ces courants forts. Quand un cabri vient à abandonner l’enclos, il devient une proie facile pour les prédateurs et quand ils sont ensemble, les tissons brûlent bien.
D’autres sujets ont été évoqués par les fidèles eux-mêmes, quand le père évêque finissait sa catéchèse sur les Petites Cellules Ecclésiales. Ainsi, l’un des sujets qui revenait fréquemmentest relatif à la formation des fidèles qui reconnaissent que, par rapport à leurs frères d’autres confessions religieuses, ils ignorent beaucoup de leur foi et de leur religion. Ce qui fait qu’ils sont parfois incapables de répondre aux questions que ceux-ci leur posent à propos de leur foi et de leur Eglise; d’autres, au pire des cas, quittent l’Eglise pour avoir été convaincus et persuadés, faute de culture ad minima de leur foi. « Des séances de formation sur certains sujets existent, mais le hic est que les fidèles eux-mêmes, pris par les soucis du monde, ne viennent pas aux formations programmées», a déclaré l’abbé Lucien Godo, curé de Pissila, lors de la rencontre de l’évêque avec les fidèles de Roumba qui ont insisté sur la question. « Il y a deux types d’amour dans le monde. Le premier qui consiste à aimer Dieu jusqu’à l’oubli de soi-même tandis que le second consiste à aimer soi-même jusqu’au mépris de Dieu. Et quand on est pris par ce dernier amour, l’on a tendance à donner plus de temps à ses propres affaires qu’à celles de Dieu et de l’Eglise », a martelé le père évêque. Et par d’autres paroles encore, il invité les chrétiens de Roumba à plus d’effort et d’engagement tout en reconnaissant le caractère astreignant et contraignant de l’enseignement de l’Eglise. Car c’est ce qui semble empêcher beaucoup de personnes à embrasser la foi chrétienne ou les pousser à l’abandonner purement et simplement.
A chaque fin de visite, les fidèles n’ont pas manqué d’exprimer leur gratitude au père évêque pour s’être porté à leur rencontre. Une démarche qu’ils ont saluée, appréciée et pour cela lui ont demandé de poursuivre sur cette lancée. « Ce sont des visites qui nous réconfortent, nous encouragent et nous remplissent de force pour faire face aux obstacles que nous rencontrons », a lancé Mathias Sawadogo, président de la communauté chrétienne de Roumba.
Père K. Alexis OUEDRAOGO