Le centre médical saint Camille à Ouagadougou, n’arrête pas le progrès. Alors que le 29 octobre 2011, il installait un scanner de dernière génération pour le bonheur des populations Burkinabè, il récidive cette année en acquérant une unité d’Imagerie à Résonance Magnétique (IRM). Selon Roger DEMEURE (ingénieur d’application IRM siemens) et installateur de l’outil, « une IRM est une technique, une machine qui permet de faire des images sans nécessairement injecter de produit de contraste, contrairement à ce qu’on connait d’habitude. Elle est surtout une technique qui permet d’imager les tissus mous au sein du corps ». Ceux-là s’entendent de tout ce qui est renfermé dans des structures osseuses, tels que le cerveau, la moelle osseuse ou la colonne vertébrale. Avec l’IRM, le médecin prescripteur aura de très belles images par exemple du cerveau, de très belles images au niveau de la colonne vertébrale, également de la moelle osseuse. Et plus encore aujourd’hui, ajoute Roger DEMEURE, il disposera de très belles images au niveau de l’abdomen. C’est donc une technique qui permet de couvrir tout le secteur anatomique et de donner des informations essentielles dans des régions difficiles à imager avec le rayon X. Faudra-t-il croire que l’IRM dans l’univers de l’imagerie médicale, vient comme un produit de gamme supérieure au scanner ? L’ingénieur de Siemens parle plutôt de complémentarité. « L’IRM et le scanner se complètent dit-il, surtout en ce sens que notamment dans un service d’urgence, le scanner est beaucoup plus rapide, et permet d’intervenir au niveau de l’imagerie avec des temps beaucoup plus courts, tandis que l’IRM est une technique beaucoup plus lente et donc pas réservée aux urgences ».
Deux IRM pour tout le Burkina Faso.
A ce jour, le centre médical saint Camille et l’hôpital Blaise Compaoré sont les seules structures sanitaires à être dotées de l’outil IRM au Burkina Faso. Selon les experts de Siemens, d’une manière générale, il n’y a pas suffisamment d’IRM, parce que d’une part la technique est beaucoup plus couteuse que le scanner rayon X, et ensuite, parce que c’est une technique beaucoup lus récente que le scanner. C’est pour cela que d’une manière globale et pas seulement en Afrique, il faudrait disposer de beaucoup d’IRM, compte tenu que la technique est lente, pour pouvoir faire les nombreux examens que les médecins prescrivent. Par exemple si l’on veut faire de la cardiaque, au scanner, il faudra quelques secondes, tandis qu’en IRM il en faudra une demi-heure. Conséquemment, pour pouvoir prendre beaucoup plus de patients, il faudra plus d’IRM pour compenser ce problème de vitesse. Rêve futur pour le centre.
La longueur du temps imparti par examen de l’IRM n’est pas sans conséquence sur le coup du service, et l’urgence du moment est à l’établissement d’un tarif accessible. Pour le frère Camille LAGUAWARE, coordonnateur en imagerie médicale au centre médical Saint Camille : « nous sommes entrain d’étudier la tarification au niveau de l’IRM. Notre centre tient à sa vocation sociale et ne saurait pour rien au monde se désolidariser de ceux qui sont démunis ». Un pari déjà remporté pour le bonheur des donateurs de l’outil IRM, qui étaient sceptiques quant à la possibilité des malades Burkinabè à honorer les frais d’un examen IRM. En effet, le prix fixé est au plus bas de la région, 65 000Fcfa. Ce prix pourra cependant être revu à une petite hausse avec le temps, et en accord avec la législation au Burkina, et dans le respect du vœu des donateurs, dans le souci d’éviter que trop de social ne conduise pas tout le centre médical à une gymnastique équilibriste dans les règlements de factures de fin de mois.
Service après vente assuré
Acquérir du matériel sophistiqué est une chose et savoir l’utiliser en est une autre. Une équation qui pèche souvent en Afrique mais qui n’est pas une gageure pour SIEMENS la firme installatrice de l’IRM de Saint Camille. « La priorité chez Siemens, est de former des gens localement, qui soient capables d’assurer la continuité du bon fonctionnement de la machine, assure Roger DEMEURE ». A quoi renchérit Joël Z. OUEDRAOGO, technicien supérieur biomédical formé en Allemagne : « nous sommes formés non seulement pour assurer la maintenance technique des machines mais aussi pour être capables de les manipuler et de produire des images correctes et utiles pour le radiologue ». Il est un de ceux qui au Burkina pourront interpeler les spécialistes de Siemens, pour avoir des solutions aux problèmes qui pourraient survenir.
Le centre médical enregistre une moyenne journalière de 15 patients au niveau du scanner, 40 patients pour la radio x standard, et 60 environ pour l’échographie.