Le « G8 » du pape passe en revue les dicastères

Le « G8  » du pape passe en revue les dicastères

 G8-du-pape-500x332

 

Du 3 au 5 décembre, les huit cardinaux choisis par le pape pour le conseiller dans la réforme du gouvernement de l’Eglise sont réunis à Rome. Objectif de cette rencontre: passer en revue la vingtaine de dicastères (équivalents de ministères) de la Curie.

Réunis à huis clos non dans le Palais apostolique du Vatican, mais dans la maison Sainte-Marthe où réside le pape, le « G8″ est actuellement en train de passer en revue la vingtaine de dicastères que compte la Curie romaine. « Ils ont commencé par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements« , a simplement précisé le P. Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Un choix qui n’est sans doute pas dû au hasard, puisque le mandat de l’actuel préfet à la tête de cette congrégation, le cardinal Canizares, s’achève le 9 décembre prochain.

En fait, d’après une source proche du Vatican, plusieurs attributions ou regroupements sont en jeu. Actuellement rattachée à la Congrégation pour la doctrine de la foi, la commission pontificale « Ecclesia Dei », qui traite des rapports avec les traditionalistes, pourrait revenir à la Congrégation pour le culte divin. Il est également question de regrouper les conseils pontificaux dédiés à la famille et à la santé, ainsi que ceux qui touchent à l’économie et au patrimoine.

Des laïcs à des postes-clés

Outre de possibles fusions entre dicastères, des réductions de personnel seraient aussi en vue. Une trentaine de prêtres travaillant au Vatican pourraient être invités à rentrer dans les paroisses de leurs diocèses d’origine, où le pape estime qu’ils seraient plus utiles. Selon l’un des cardinaux du « G8″ rencontré par « La Croix », les postes de gestion dénués de fonction pastorale, au sein de la Curie, devraient davantage être confiés à des « laïcs plus compétents, notamment à des femmes ».

Quoi qu’il en soit, la réforme entamée par le pape François – une troisième rencontre est déjà fixée aux 17 et 18 février et d’autres devraient suivre – va probablement prendre du temps, puisqu’il s’agit de réviser de manière consistante la Constitution apostolique « Bonus Pastor » (1988) qui régit le fonctionnement de la Curie, voire de rédiger une nouvelle constitution. Une réforme qui ira certainement dans le sens d’une plus grande décentralisation au profit des conférences épiscopales.

Vers davantage de collégialité

Il ne faut pas « attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l’Eglise et le monde« , explique le pape François dans son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium ». « Il n’est pas opportun que le pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leur territoire. » Citant le concile Vatican II, l’ancien archevêque de Buenos Aires souhaite que « le sentiment collégial se réalise concrètement« .

Le problème, souligne le vaticaniste italien Marco Tosatti, c’est que « les conférences épiscopales n’ont pas de statut théologique« . « Le responsable dans un diocèse, c’est l’évêque. Quand bien même la conférence épiscopale dit blanc, l’évêque peut dire noir. » Il faudra donc certainement clarifier les compétences attribuées aux conférences épiscopales et leur rapport avec Rome.

P. A. (avec La Croix et Radio Vatican)