Le Centre de Formation des Catéchistes (CFC) Saint Luc de Tougouri a célébré sa traditionnelle messe de clôture de l’année académique 2017-2018 ce jeudi 10 mai 2018, en la Solennité de l’Ascension du Seigneur. La célébration eucharistique a été présidée par l’abbé Lambert SAWADOGO, Vicaire Épiscopal chargé du clergé, représentant le père évêque empêché pour raison de calendrier.
Outre la cérémonie de clôture de l’année, d’autres événements ont marqué la messe à savoir : la remise de diplômes de fin d’études à onze (11) nouveaux couples de catéchistes titulaires, le baptême de cinq bébés, l’action de grâce des deux nouveaux frères Jean-Pierre SAWADOGO et Mathieu SAWADOGO qui y ont séjourné trois années durant pour leur formation à la vie religieuse et enfin l’au revoir du stagiaire l’abbé Roland SAWADOGO.
À la lumière des textes du jour, le célébrant principal, c’est-à-dire le père Lambert, a d’abord exhorté les élus du jour à « espérer et désirer » ardemment la vie éternelle auprès du Christ, à travers la nouvelle mission à eux confiée par leurs curés respectifs. En effet, quand bien même les nouveaux catéchistes n’ont pas encore été officiellement envoyés comme tels, ils ont été néanmoins affectés chacun dans un village où ils sont appelés à exercer d’abord la mission avant leur envoi officiel. C’est par la suite que, convaincus par leur vie et leur ministère, leurs curés les enverront comme des catéchistes. Mais d’ores et déjà, l’abbé Lambert les a exhortés à s’engager pleinement comme s’ils étaient envoyés. De ce fait, il leur a prodigué deux principaux conseils. Le premier a été tiré du livre du Siracide (2, 1-11) « Mon fils, si tu aspires à servir le Seigneur, prépare-toi à rencontrer de grandes épreuves », dit l’auteur sacré. À sa suite, le président de la célébration a invité les nouveaux catéchistes à s’armer du courage, pour relever les immenses défis de l’évangélisation qui les attendent immanquablement dans leurs villages de destination.
Point n’est besoin de le dire, la mission dans la sequela Christi ne s’effectue jamais sans la croix qui se présente de diverses manières. Et quoi qu’il en soit, le missionnaire se doit d’avancer courageusement tout comme son Maître, le Christ. Le savoir déjà dispose le catéchiste à affronter ces défis. Le deuxième conseil entre dans la ligne droite du premier. En effet, « ce n’est pas les larmes qui sauveront un homme, mais son effort », dira l’abbé Lambert qui entend juste inviter les élus du jour à ne compter que sur eux d’abord dans leur vie et leur ministère. Cela s’entend bien évidemment de leurs besoins matériels. Une invitation récurrente, car la tendance générale est d’attendre tout et du curé et de la communauté. Un esprit de dépendance, d’assistanat et de la main tendue dont il faut se libérer, non seulement pour une question d’honneur et de dignité mais aussi par respect du commandement de Dieu qui invite chacun à travailler pour subvenir à ses besoins, plutôt que d’être à la charge des autres.
D’autres faits ayant marqué la messe est, d’une part, l’au revoir de l’abbé Roland SAWADOGO, en fin de stage au CFC et d’autre part, l’action de grâce des nouveaux frères de la congrégation de Saint Joseph de Kaya: Jean-Pierre SAWADOGO et Mathieu SAWADOGO. Le premier, dans un discours très poétique, a vivement exprimé sa reconnaissance à ses aînés, les abbés Paul LALLOGO et Lambert SAWADOGO, pour la vie vécue ensemble durant un an, dans le cadre du stage pastoral. Il en a fait de même à l’endroit de tout le reste de la communauté à la prière de laquelle il s’est confié, pour la suite de sa formation sacerdotale au grand séminaire théologique de Koumi.
À sa suite, les derniers ont traduit leur gratitude à toute la communauté. De fait, trois ans durant, ils ont eu comme cadre le CFC pour leur formation religieuse. Ils y sont parvenus et ils le doivent à chacun des membres de la maison. Ne dit-on pas que si la panthère bondit sur sa proie, c’est parce qu’elle s’est assurée d’abord un fourré et que la hyène compte sur l’obscurité pour ses incursions nocturnes dans les enclos ? Autrement dit, la communauté du CFC leur a rendu un précieux service en tout et pour tout, ce qui leur a permis de répondre généreusement à l’appel de Dieu. « Nous n’avons rien à vous offrir, hors mis la prière. Ainsi, tous les jours, nous prierons pour vous », a dit le frère Jean-Pierre qui, comme pour commencer à tenir sa promesse, s’est mis à réciter un « Ave Maria » que toute l’assemblée a pris avec lui.
La remise des diplômes de fin de formation au CFC aux nouveaux catéchistes a été le dernier acte de la messe dont la liturgie a été bien assurée par les élèves de la troisième année qui finiront leur formation l’année prochaine. D’ores et déjà, nous souhaitons un saint, heureux et fécond ministère aux nouveaux onze catéchistes.
Père K. Alexis OUEDRAOGO
Directeur Radio Notre Dame de Kaya