Après la nuit de Noël dans sa cathédrale, c’est à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) que le cardinal Philippe OUEDRAOGO a célébré la noël.
C’est sous un hangar de 840 m² en forme de tau que le cardinal Philippe OUEDRAOGO, entouré de trois prêtres, a célébré la messe du jour de Noël avec et pour les détenus de la MACO. Tout autour de ce hangar, grouillait le reste de la population carcérale dans une ambiance de marché à ciel ouvert, échangeant des propos et quelques marchandises. Tous vivaient une atmosphère de joie et de liberté véritables, le temps de cette célébration eucharistique.
Il se fit soudain un silence religieux plein d’attention et d’intérêt. C’était au moment où le cardinal commençait son homélie en ces termes : « Dieu ne nous oublie pas. Dieu n’oublie pas ceux qui souffrent et l’Eglise ne peut pas oublier ceux qui souffrent. L’intérêt et l’attention de tous les prisonniers se sont montrés plus accrus lorsque le cardinal a mis en parallèle leur situation de détenus avec celle du peuple juif alors déporté et dont le prophète Isaïe ranimait l’espérance : « Dans le passé, comme nous le dit la Bible, les Juifs étaient déportés dans un pays étranger ; ils étaient en esclavage à Babylone, donc confrontés à la misère, un misérable sort. Le prophète Isaïe ranime leur espérance en chantant la naissance du Dieu sauveur. C’est un peu comme vous aussi qui êtes transférés ici, loin de chez vous. La parole du prophète Isaïe doit avoir une résonnance particulière pour vous. Et puis tout s’est figé quand ils entendirent parler d’un libérateur : « Ce Roi libérateur, c’est Jésus de Nazareth né de Marie, présence de Dieu parmi ses frères humains. Rien n’est impossible à Dieu. »
Finalement tous les pensionnaires, laissant tout tomber, ont suivi religieusement la célébration jusqu’à l’action de grâce où l’effervescence a repris le dessus avec un chant d’action de grâce dansé. Avant la bénédiction, finale, détendus et gardes pénitentiaires ont tour à tour remercié le Cardinal pour sa sollicitude pastorale incessante à leur endroit, avant de lui demander de se faire leur porte-parole auprès des autorités compétentes afin que les différentes doléances formulées par les uns et les autres puissent être examinées comme il faut et si possible avec faveur.
Pour joindre l’utile à l’agréable, un repas chaud a été servi à tous les pensionnaires de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, avec quelques cadeaux de Noël.
A la MACO comme la veille à la cathédrale, le cardinal a appelé au respect de la vie, de sa conception à son terme à l’instar de Marie et Joseph. Non à l’avortement, à l’euthanasie, aux homicides, a insisté le cardinal pour que la vie humaine soit protégée sacrée comme inviolable, selon l’enseignement du pape Jean Paul II. Dans ce sens le gouvernement doit prendre les mesures adéquates pour protéger la vie car Dieu aime la vie. Dans ce contexte d’insécurité, le cardinal en appelle à la responsabilité de tous, gouvernants et gouvernés, pour relever les défis qui se posent au peuple Burkinabé, en termes de sécurité, de paix, de prospérité, de bien-être pour tous.
Paul DAH