Cardinal Philippe OUEDRAOGO: oui au Pape même au péril de sa vie

Cardinal Philippe OUEDRAOGO : Choisi pour servir

 

C est dans  l’ordre et dans l’effervescence habituelle des grands jours, que les différentes délégations des pays ont pris part à l’intérieur de la basilique basilique unnamedSaint Pierre, pour assister à la cérémonie du  consistoire ordinaire et publique du 22 février 2014.  L’événement est exceptionnel et la basilique ne pouvant contenir l’assemblée, la place Saint Pierre y a suppléé en permettant à ceux du dehors de vivre le consistoire sur des écrans géants.

 

Alors qu’il restait un quart d’heure pour que la cérémonie s’ouvre, le pape Benoit XVI fait son entrée accompagné de ses acolytes. L’assemblée  lui rend l’hommage par des acclamations nourries avant que Benoit XVI reçoive la salutation de ses anciens collaborateurs, les anciens cardinaux déjà en place. Puis arrive enfin le Saint-Père François dans une procession où solennité et sobriété se mêlent. Il est accueilli par l’assemblée qui s’assoit par la suite pour entendre le commentaire introductif. Le décor est déjà campé car tout est dit dans la monition introductive qui appelle les nouveaux cardinaux à cheminer, confesser et construire avec le Christ.

 

La cérémonie s’est articulée sur trois actes aux significations fortes selon le cardinal Philippe OUEDRAOGO. D’abord l’imposition de la barrette qui selon lui, montre par sa couleur rouge sang, qu’il est prêt à annoncer le Christ jusqu’au don de sa vie. Ensuite le port de l’anneau marqué de l’effigie des apôtres Pierre et Paul piliers de l’Eglise, pour rappeler qu’il est appelé à les imiter jusqu’au martyr, et l’assignation du titre  de la diaconie où l’église Sainte Marie consolatrice lui est attribuée à Rome. Celui qui ne manque pas d’insister que le cardinalat n’est « ni un honneur, ni une décoration, mais plutôt un appel au service », affirme sa détermination à proclamer la vérité du Christ à temps et à contre temps, convaincu de l’assistance de la Reine consolatrice.

 

L’évangile choisi pour l’occasion, dépeint le tableau des deux  frères demandant des places de faveur à Jésus. Symboliques des hommes et des femmes du monde dans leur désir de  grandeur, de richesse et de pouvoir, ces deux frères donnent au saint Père de rappeler aux nouveaux cardinaux, l’esprit dans lequel ils doivent exercer leur cardinalat. Ils ont à le vivre dans une totale imitation du Christ, pour pouvoir accomplir la triple mission sus évoquée. Le Christ déclare le saint Père aux cardinaux, « a besoin de votre courage et de votre prière pour se faire entendre et connaître dans le monde ». Les 19 élus sont invités à être des hommes de la compassion et du courage. Les  nouveaux princes de l’église catholique auront à cœur selon le pape François, de bannir continuellement toute sorte de discrimination dans l’exercice de leur ministère. Le Saint-Père leur assigne également d’être des hommes bâtisseurs de paix à travers tout leur agir.

Après le bref temps de silence qui a suivi l’homélie du pape, les  nouveaux cardinaux ont professé  le credo et ont promis fidélité et obéissance au pape et à ses successeurs.  Puis s’avançant et les uns après les autres, ils se sont agenouillés et ont reçu chacun la barrette rouge sur la tête. S’en est suivi un temps de mutuelle congratulation, avant la prière du Notre Père. Enfin, le Pape a conclu la cérémonie par l’oraison et le renvoi.

La fête s’est poursuivie dans l’après midi par le repas pris chez les travailleuses missionnaires de l’immaculée (Eau Vive). Elle a connu la participation de la dizaine d’évêques venus accompagner leur frère, de la délégation officielle du Burkina Faso conduite par le ministre d’Etat et ministre des affaires étrangères, du groupe des pèlerins venus du Burkina et de la France.

Cette journée s’est terminée avec un cocktail  offert à tous par le gouvernement du Faso. Le ministre d’Etat qui accueillait au nom du président du Faso le cardinal et tous les pèlerins, a saisi l’occasion pour exprimer l’intérêt  du président du Faso et de toute  la nation à l’action de l’épiscopat Burkinabè dans le développement du pays. L’élévation du cardinal Philippe à cette dignité est « le signe dit-il, de la vitalité de l’église et de son épiscopat au Burkina Faso ». Un message auquel le cardinal a répondu en manifestant sa gratitude pour la présence à ses côtés de la délégation officielle et de tous les pèlerins. Il a ensuite demandé qu’il soit porté dans la prière des uns et des autres, afin qu’il puisse mener à bien la tâche que le Saint-Père lui confie.