Entretien avec Mgr Giampietro Dal Toso
« Aider » et « renforcer les jeunes Églises en Asie, en Afrique, en Amérique latine et en Océanie dans leur activité pastorale, marquée tragiquement et défiée par l’urgence Covid-19 », tel sera le cadre d’intervention des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) au travers du Fonds spécial d’urgence institué par le pape François, indique le président des Œuvres Mgr Giampietro Dal Toso au cours d’un entretien accordé à l’agence vaticane Fides, le 8 avril 2020.
Proposant la création du Fonds, l’organisme missionnaire a voulu, selon les paroles de son président, « envoyer un signal clair sur le fait que nous sommes à la disposition du pape », que les Œuvres pontificales missionnaires « constituent un instrument du pape au profit des Églises dans les territoires de mission ».
En outre, explique Mgr Dal Toso, « nous savons qu’il existe un impact de cette crise dans le monde entier et que celui-ci sera d’autant plus fort dans les pays disposant d’économies, de sociétés ou de systèmes sanitaires fragiles. Certains se sont déjà tournés vers les Œuvres pontificales missionnaires pour demander de l’aide ».
Mgr Dal Toso parle aussi d’un lien étroit entre la charité et l’évangélisation : « L’annonce de l’Évangile et la charité se rencontrent et ne font qu’un, souligne-t-il, nous annonçons un Dieu qui s’est donné comme nom celui de charité. » « Tout le mystère du Christ consiste dans le don de soi à chaque homme, poursuit le président. L’Église ne fait que continuer dans l’histoire ce don du Christ à l’homme parce qu’elle est une communauté de personnes concrètes qui vivent de l’expérience du Christ. »
Au moment de la pandémie du coronavirus, L’Église a une mission spéciale, estime le président des OPM : « encourager l’homme désorienté à trouver une espérance dans le Dieu que Jésus-Christ nous a révélé », « découvrir que Dieu aime l’homme et qu’Il ne le laisse pas seul parce que Dieu aime tout ce qu’Il a créé ainsi que le rappelle l’Écriture ». « La missio ad gentes, ajoute-t-il, est la manifestation de cela en paroles, en œuvres et par les Sacrements. »
Au cours de l’entretien, Mgr Dal Toso souhaite « mettre en évidence le thème de la précarité » : « L’homme non seulement en tant qu’individu, ce qui arrive fréquemment, mais aussi comme peuple se retrouve cette fois face à son insuffisance, à sa limite », affirme-t-il. « En tant qu’Église, nous devons nous demander quelle réponse nous donnons à l’homme qui, aujourd’hui, se trouve dramatiquement face à sa précarité existentielle. »
Le président des OPM estime qu’il est trop tôt « pour formuler des analyses suffisamment lucides » de la pandémie et de ses conséquences. Toutefois, il énumère quelques leçons que l’humanité a déjà apprises durant cette crise : « Une leçon que nous avons déjà apprise est que nous sommes tous liés au même fil, où que nous vivions sur la planète, que nous appartenons tous à la même famille humaine. Peut-être avons-nous également compris que nous avons besoin les uns des autres et que le fait d’être ensemble en famille, même de manière forcée, nous dit que nous avons besoin d’une maison. Je crois également que nous avons fait l’expérience avec une conscience plus grande du fait que nous avons besoin de prière : là où l’homme fait l’expérience de ses limites, Dieu apparaît dans toute Sa force parce que, pour paraphraser le Cantique des Cantiques, Dieu Amour est plus fort que la mort. »