Ils sont des pratiquants de la religieuse traditionnelle, musulmans, protestants et catholiques et sont tous accourus de tous les quartiers de la capitale le samedi 14 juin, pour participer à cette eucharistie. « Nous sommes tous enfants de Dieu déclare la porte parole à la monition introductive de la messe, avant d’ajouter ‘ » c’est un jour donc mémorable, une grande grâce, et nous voulons dire toute notre reconnaissance au cardinal l’initiateur de cet événement ». Notons qu’une personne interprète, traduisait simultanément en langue des signes, pour les sourds et les muets. Pour le Cardinal « cette Célébration nous « renvoie à la souffrance du Christ, à sa passion mais surtout à sa résurrection ». C’est un acte de foi que posait chacune des personnes handicapées présentes à cette célébration. Le Cardinal leur a alors exprimé sa joie de les voir nombreux à ce rendez vous, premier du genre qu’il leur a fixé, et a invité tout le monde à être en communion de prière avec ceux qui grabataires, seraient dans leurs maisons ou dans les centres de soin, ainsi que tous ceux qui s’ingénient au service de tous les malades. Selon le Cardinal Philippe, Jésus a travaillé inlassablement pour libérer l’homme de la maladie, et la guérison du corps est le signe d’une autre plus profonde, celle de l’âme. L’Église accomplit donc sa mission, en mettant au cœur de sa pastorale, sa présence auprès des malades.
Le cardinal dans son homélie a martelé que « les personnes handicapées doivent être aidées pour participer elles aussi à la vie familiale » et qu’à cet effet « le devoir de proscrire toute forme de discrimination doit être respecté ». La commission diocésaine pour la pastorale de la santé s’attèle pour rendre effectif cet enseignement. C’est dans ce sens que le Cardinal a invité toutes les paroisses à une meilleure organisation en vue de former des personnes pour l’accompagnement des malades souffrant chez eux-mêmes, ou admis dans les structures de santé.
Priez pour les malades est une injonction évangélique, et l’église recommande aux pasteurs de prendre le temps pour dispenser ce sacrement des malades à ceux qui le leur demandent. Une occasion pour le Cardinal de rappeler qu’il n’est pas le sacrement qui apporte la mort, mais bien celui qui redonne vigueur à toute personne malade ou âgée.
Choisissant de confier toutes ces personnes malades à la protection de Marie la « salus infirmorum » (salut des infirmes), le Cardinal a voulu que la célébration se tienne à la grotte. Il veut ainsi éveiller la foi des malades vers la sollicitude particulière de la Vierge Marie pour les personnes souffrantes. « Vous êtes donc en pèlerinage ici » s’est-il donc exclamé, « à l’instar de tous ceux qui visitent la madone dans des lieux de pèlerinage mondialement reconnus », avant de poursuivre l’air provocateur, « Dieu n’est pas plus à lourdes qu’à Yagma ou qu’ici à la cathédrale de Ouagadougou ; l’amour de Dieu ne vous fera jamais défaut ; ayez une confiance totale en Lui qui vous aime comme vous êtes ». Puis il a offert aux participants à l’eucharistie, la figure de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus à leur imitation. Celle que l’on appelle affectivement « la petite Thérèse » a en effet, souffert atrocement de la tuberculose qui l’emportera à 24 ans. « Elle a toujours offert sa souffrance au Christ, » vous aussi faites de même afin que votre souffrance soit elle aussi rédemptrice », dira le Cardinal Philippe aux membres des 32 associations de personnes handicapés, venues à la messe. Après avoir donné l’onction des malades à ceux qui le désiraient, le Cardinal a annoncé l’institution d’une journée des malades qu’il célèbrera annuellement. Il a enfin confié le Burkina Faso en quête de réconciliation et de paix, à la prière des personnes vivant avec un handicap.