La soirée de louange et d’action de grâce organisée par le Conseil National des Laïcs en l’honneur de son Éminence le cardinal Philippe OUEDRAOGO, aura tenu toutes ses promesses. Les organisateurs qui ont voulu que la soirée du 27 juin 2014, magnifie la tolérance religieuse, ont réussi leur pari en faisant passer sur la scène et tour à tour, des chantres musulmans, chrétiens et de la religion traditionnelle, qui ont fait bouger les nombreux spectateurs. Une soirée intégralement retransmise par la radio Ave Maria. C’est dans une maison du peuple remplie comme un œuf, que les artistes, nombreux à répondre positivement à l’invitation des organisateurs, sont venus spontanément et dans une prestation gratuite, apporter leur contribution pour la paix au Burkina Faso à travers le chant et la danse. Tous, de la plus jeune Anna aux plus primés par la culture burkinabé, ont usé de leur talents pour d’abord, célébrer la joie de la nomination du Cardinal Philippe, fierté de tous les Burkinabé, et ensuite faire passer le message principal de l’appel à l’unité pour un Faso où les pratiquants de toutes les confessions religieuses coexistent pacifiquement. Quand la sœur Anne Marie chante le mystère de la vocation et fait communier tous les spectateurs par une voix perçante, la chorale Naba sanom de feu l’abbé Robert OUEDRAOGO, triple lauréate de la semaine nationale de la culture, renchérit dans un tout autre style, en appelant à l’amour de la patrie et au devoir de préserver soigneusement la paix, socle de tout développement. Créée en 1977 et en apparente hibernation après le rappel à Dieu de son fondateur, monsieur l’abbé Robert OUEDRAOGO, la chorale Naba Sanom pour bien des spectateurs de cette soirée, a prouvé que le talent résiste à l’usure du temps. Cette soirée qui a mis en exergue la richesse du chant religieux et profane, a consacré la capacité et le génie des artistes Burkinabè, à allier rythme traditionnel et moderne pour le plaisir des oreilles et du cœur. Le génie de Kisto Koêbre doué dans l’improvisation et qui conte en chantant les origines du Cardinal, la troupe liwaaga qui termine son spectacle par une toute petite fille aux pas de danse époustouflants, l’a capella chatoyant de l’élite chœur de Ouagadougou, ont fait oublier aux spectateurs, la température surchauffée de la maison du peuple. Ils ont tous, mis en exergue la personnalité fédératrice du Cardinal Philippe, son exemplarité en matière de tolérance, et de respect des différences dans la pratique religieuse. Mais, comme aucune œuvre humaine n’est parfaite, des lacunes dans la gestion du temps ont conduit les organisateurs à devoir arrêter la soirée, privant de scène, de facto, certains artistes.
A la fin de la soirée le cardinal a pris la parole pour remercier les organisateurs de l’événement, ainsi que tous les acteurs de la scène pour la pertinence du thème de leur soirée: « La prestation sur ce plateau dit-il, d’artistes catholiques, protestants, musulmans et de ceux de la religion traditionnelle, et l’adhésion massive de vous tous- sans distinction de religion- à cette soirée historique, traduisent bien cette aspiration profonde qui nous pousse et nous incite à œuvrer concrètement à l’avènement de la paix, de la justice, et de la réconciliation dans notre société burkinabè ». Les artistes ont donné leur partition, mais il revient à tous les burkinabé à travailler main dans la main pour le bien de cette patrie, où tous sont appelés à vivre. Avant de donner la bénédiction à tous, il a remis une attestation de participation à tous les artistes, lesquels lui ont remis en retour un cadeau symbolique. Le dernier album d’un collectif de six artistes de la musique traditionnelle a été également remis en cadeau à son éminence, de qui les donateurs attendent bénédiction et conseils.
Abbé Joseph KINDA