Chers fils et filles du Burkina Faso
1- Noël, une bonne nouvelle pour nous aujourd’hui
Comme chaque année depuis le premier Noël, du ciel Dieu vient marcher sur la terre avec nous. C’est Noël et nous chantons : Il est venu, il est là, il reviendra, c’est Noël. Cette irruption divine dans notre histoire humaine, marquée par des vicissitudes, est pour chacun bonne nouvelle. Elle éclaire d’un jour nouveau notre vie d’Homme.
Des siècles auparavant, le prophète Isaïe n’entrevoyait-il pas cette bonne nouvelle en écrivant ceci : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière (Isaïe 9,1) ? Cette prophétie d’Isaïe, phare de l’histoire des Hommes, depuis Abraham, Père des croyants, ne cesse d’éclairer de façon renouvelée notre monde, à chaque Noël. Cette grande lumière dans notre monde c’est Jésus, né de la Vierge Marie, vrai Homme et vrai Dieu. Il vient pour nous libérer des ténèbres et nous donner la lumière. Par sa vie et sa mort-résurrection en effet, il nous révèle que l’homme qui vit dans l’amour marche d’un pied sûr, car l’amour débarrasse son coeur de tout ce qui pourrait le faire trébucher.
Cet homme-là jamais ne tombera (Ps 111,6). Il respire et évolue dans la lumière. Pour ce faire, Jésus a fait de cet amour porteur de lumière un commandement dont la réalité traverse toute l’Ecriture, de l’Ancien Testament aux Évangiles. (Lv 19-18 ; Ps 133, 1-3 ; Mt 22, 37-40 ; Rm 13,
CONFERENCE EPISCOPALE BURKINA – NIGER 01 B.P. 1195 OUAGADOUGOU 01 – Tél. 60 80 56 / 65 01 47 02 Email : cebncnpz@gmail.com – Site : https://egliseduburkina.org
BURKINA FASO
8-10). Et ce commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jean 15, 12).
Par ce commandement, Jésus propose une manière de vivre autrement, en se référant à Dieu lui-même qui ne réagit pas selon la manière dont on le traite. Dieu en effet, fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et les injustes (Mat 5, 45).
Tel est l’amour de Dieu, source de lumière qui, à Noël, se lève pour éclairer notre monde, assailli par le mal et les puissances des ténèbres qui l’asservissent et y sèment la terreur. A coup sûr, cet amour fraternel qu’enseigne Jésus et qui n’exclut personne, est vraiment la voie royale de la paix, don de Dieu etfruit des efforts des hommes.
2- Un esprit nouveau, des attitudes nouvelles Fils et filles de l’Église Famille de Dieu au Burkina Faso,
Et, vous, hommes et femmes de bonne volonté,
Cette grande lumière sur notre monde fait apparaître notre humanité sous un nouveau jour. Le fait est, qu’avec la naissance de Jésus dans le monde, une grâce spéciale est toujours accordée à Noël. Dieu qui se révèle en Jésus dans l’indigence de notre crèche intérieure, nous partage son désir d’aimer, sa soif de nous rassembler, son désir de changer nos déserts en vergers, nos armes en charrues. Il nous invite à le découvrir caché comme un levain dans la pâte de nos sociétés pour les transformer, en vue d’un monde meilleur : De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances des faucilles (Isaïe 2, 4 ; Mi 4, 3).
Pour chacun de nous alors, célébrer Noël devra d’abord consister à accepter, individuellement et communautairement que la venue au
milieu de nous du Fils de Dieu éclaire la nuit de nos cœurs. Ainsi, ils seront tournés ou retournés vers le Bien et rendus capables d’aimer vraiment, capables du meilleur, capables d’une vie selon la volonté de Dieu. Et alors, notre charité pourra se faire agissante et inventive dans un esprit de partage et de solidarité avec tous les souffrants, les persécutés et les affligés.
Fils et filles de l’Église Famille de Dieu au Burkina Faso,
Et, vous, hommes et femmes de bonne volonté,
Célébrer Noël de cette manière, c’est d’abord s’engager à une introspection, en se posant simplement les bonnes questions sur notre être, nos valeurs et notre avoir, en ce temps de grave crise que traversent notre pays et le Sahel tout entier. Une telle opération de vérité sur nous-mêmes devra nous amener à célébrer Noël en fonction de notre contexte national, marqué par le terrorisme et ses corollaires de morts et de déplacés internes pour ne citer que ceux-là. Comment alors vivre cette fête de sorte que chaque visage s’illumine de la grâce de Noël qui se manifeste dans le partage, l’affection, l’espérance et la joie ?
3- Des actions concrètes à poser
Fils et filles de l’Église Famille de Dieu au Burkina Faso,
Et, vous, hommes et femmes de bonne volonté,
La forme sociale de notre charité à Noël peut se traduire par des gestes très concrets en faveur des nécessiteux ou des personnes déplacées internes (PDI) qui ne sont pas sans nous rappeler que Marie et Joseph ont eux-mêmes été en quelque sorte des PDI qui ne trouvèrent pas de la place à l’auberge, de sorte que Jésus naquit dans une étable sur une crèche. Ils furent même des immigrés fuyant en Égypte pour soustraire l’Enfant-Jésus à la colère d’Hérode qui cherchait à le tuer.
Noël, il est clair, a une dimension humaine en ce qu’il nous révèle l’indicible et inaliénable dignité de l’être humain ; mais aussi une dimension mystique en ce qu’il nous révèle Dieu en son incommensurable amour. C’est donc dans ces deux directions que s’orienteront nos actes de solidarité et de partage de Noël sous forme d’obole de Noël pour les PDI et les prisonniers, de visites à des personnes en situation de besoin ou d’isolement.
4- Espérance d’un souffle nouveau
La bonne nouvelle de Noël, ne l’oublions pas, c’est : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur terre aux hommes qu’il aime. Cette bonne nouvelle, l’Église ne cesse de s’en faire le chantre depuis surtout le pape Jean XXIII, avec sa lettre encyclique PACEM IN TERRIS sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté.
Tel est Noël, qui nous invite à accueillir Jésus dans nos vies comme celui qui vient ranimer en nous cette petite flamme tremblante qu’est l’Espérance quand tout semble aller mal, s’écrouler même comme dans le contexte où nous vivons. Oui, Noël, c’est une espérance qui brille en nous pour nous rendre capables du bien, capables de justice, capables de vérité ! La communion alors advient, s’installe en nous et nous donne de célébrer la victoire de la paix sur la peur, ce qu’entrevoyait jadis Isaïe dans sa prophétie : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi (Is 9.1).
Si toute naissance est toujours source d’espérance, et promesse d’avenir, la naissance de l’Enfant de Bethléem marque le commencement d’une création nouvelle. Car l’amour de Dieu est descendu au cœur de notre humanité blessée pour la faire naître à sa propre vie divine. N’ayons pas peur de lui ouvrir tout grand notre coeur. Comme l’Enfant de Bethléem, notre pays, le Burkina Faso, doit renaître, par les efforts conjugués de tous ses fils et filles. Parmi ces efforts, la prière a une place prépondérante, car, il n’y a pas de doute, un peuple qui prie est un peuple fort, un peuple debout, parce que la prière vraie transforme le priant en un homme nouveau, engagé et prêt à vivre en paix avec tout le monde sans exclusion aucune. Nous vous invitons, fils et filles de l’Église Famille de Dieu au Burkina Faso, et, vous tous, hommes et femmes de bonne volonté, à prier sans relâche. Déjà en nous agenouillant devant le frêle enfant de la crèche, nous réalisons que Dieu se fait petit enfant pour nous inviter à prendre soin des autres. C’est par notre amour et notre solidarité que nous ferons renaitre notre pays. Dans ce sens tout citoyen Burkinabè devrait s’efforcer de faire prévaloir alors, l’écoute mutuelle, le dialogue, le primat du bien commun sur les intérêts individuels, le respect de la vie humaine.
Que la Vierge Marie, Notre Dame du Burkina, qui a mis au monde le Prince de la paix, et saint Joseph, gardien des familles, intercèdent pour nous.
Saintes et ferventes célébrations de la Nativité.
Vos pasteurs, Archevêques et Evêques du Burkina Faso
S.E. MGR LAURENT B. DABIRÉ, Evêque de Dori et Président de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger
S.E. CARDINAL PHILIPPE OUÉDRAOGO, Archevêque Métropolitain de Ouagadougou
- S.E. MGR GABRIEL SAYAOGO, Archevêque Métropolitain de
Koupela
- S.E. MGR PAUL Y. OUÉDRAOGO, Archevêque Métropolitain de Bobo-Dioulasso
- S.E. MGR LUCAS K. SANOU, Evêque de Banfora
- S.E. MGR JOSEPH SAMA, Evêque de Nouna
- S.E. MGR JOACHIM H. OUÉDRAOGO, Evêque de Koudougou S.E. MGR DER RAPHAËL KUSIÉLÉ DABIRÉ, Evêque de Diébougou
- S.E. MGR JUSTIN KIENTEGA, Evêque de Ouahigouya
- S.E. MGR MODESTE KAMBOU, Evêque de Gaoua
- S.E. MGR PIERRE CLAVER Y. MALGO, Evêque de Fada N’Gourma
- S.E. MGR PROSPER KONTIEBO, Evêque de Tenkodogo
- S.E. MGR LÉOPOLD MEDARD OUÉDRAOGO, Evêque de Manga
- S.E. MGR PROSPER BONAVENTURE W, Evêque de Dédougou
- S.E. MGR THÉOPHILE NARÉ, Evêque de Kaya
- S.E. MGR ALEXANDRE YIKYI BAZIÉ, Evêque auxiliaire de
Koudougou