Plus que quelques jours, et les fidèles catholiques vont entrer dans une nouvelle année. Que faut-il entendre par cette appellation, alors que le mois de janvier pointe aussi à l’horizon pour une autre nouvelle année? Ne les confondons pas, car quelque chose de fondamental les distingue. La nouvelle année dans laquelle vont entrer les catholique à la fin de ce mois, est dite liturgique.
Depuis la réforme liturgique survenue en 1970, l’Eglise catholique a obtenu que sur trois années consécutives, l’ensemble des principaux textes de la bible soit lu à la messe des dimanches. C’est de cette disposition que nous avons les années liturgiques A, B et C. Lorsque le chrétien catholique arrive à participer à la messe tous les dimanches sur les trois années, il réalise pour ainsi dire, « un tour de la bible », un tour qui sera vraiment complet s’il prend part aussi aux messes en semaine. Voici donc un moyen de lire toute la bible pour ceux qui redoutent la lecture.
A l’intérieur d’une année liturgique, l’Eglise catholique propose aux chrétiens de revivre l’histoire du salut. C’est une année spirituellement orchestrée, qui s’articule autour des principaux moments de la vie du Christ : sa naissance (Noël), sa mort et sa résurrection (Pâques), et le don de l’Esprit (Pentecôte). L’année liturgique commence donc le premier dimanche de l’Avent et s’achève avec le dimanche du Christ roi, dans la dernière semaine de novembre. Elle se divise en quatre temps forts, symbolisés par des couleurs. Si vous n’y avez pas encore fait attention, le temps de l’Avent qui va s’ouvrir le dimanche 30 novembre prochain vous donnera l’occasion d’y veiller durant toute l’année. A partir de ce dimanche en effet, vous verrez que le prêtre, les servants de messe, et les différents acteurs liturgiques dans la mesure des moyens de chaque paroisse, vont se vêtir d’ornements liturgiques aux couleurs violets. Ce sera ainsi pour la nappe d’autel et pour l’étoffe qui couvre dans certaines églises, le tabernacle, ce lieu où l’on garde la sainte réserve, le corps du Christ. Mais pourquoi le violet ?
L’Avent qui marque le lancement de l’année liturgique, est une période de trois à quatre semaines (toujours 4 dimanches) qui oriente non seulement vers Noël, mais surtout vers la fin des temps. On dit souvent que le temps de l’Avent « aiguise le goût de Dieu ». Il est déjà venu un jour à Bethléem il y a 2000 ans, il reviendra comme il l’a promis. Et comme vous les savez, le violet est un mélange de rouge et de bleu. Dans les codes de l’iconographie religieuse, ces deux couleurs correspondent à la divinité pour le bleu, et à l’humanité pour le rouge. Le violet de l’Avent nous rappelle donc que le Verbe s’est fait chair, que Dieu s’est fait homme.
On utilise aussi du violet pendant les 40 jours du carême. C’est un temps de pénitence qui nous fait comprendre que par le don de la vie du Christ, l’homme connaît Dieu et est appelé à vivre de sa vie. Saint Irénée de Lyon disait bien que « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu ». Le violet du carême rappelle alors le mystère de la Rédemption où, par amour, l’humain « retrouve » le divin pour sa plus grande joie. On utilise aussi le violet pour les obsèques, expression de l’espérance de la résurrection.
Quand nous serons arrivés à Noël, vous verrez que la couleur qui sera utilisée sera or ou blanc. La couleur or, est la couleur de la lumière précieuse. Elle est utilisée lors des fêtes les plus importantes que sont Pâques et Noël. Le blanc est dit couleur de Dieu. Elle symbolise la pureté, la lumière et la liberté. Elle est la couleur des baptisés qui au baptême portent toujours un vêtement blanc, signe de leur liberté. C’est la couleur de la fête et c’est pour cela qu’elle est portée lors des grandes fêtes liturgiques dans l’année.
Que dire du vert ?
Pendant le temps dit ordinaire de l’année liturgique, que l’on appelle aussi le temps de l’Église, vous verrez le vert. C’est la couleur de la croissance et de l’espérance. Ce temps liturgique dure en tout 34 semaines et se divise en deux périodes. La première commence le lundi qui suit la fête du baptême de Jésus, jusqu’au mercredi des cendres ; la deuxième commence à la Pentecôte, et dure jusqu’au premier dimanche de l’Avent.
Quant au rouge que vous verrez durant l’année liturgique qui va bientôt s’ouvrir, il est la couleur de l’amour et du don. C’est aussi la couleur du sang versé, par amour, celui du Christ bien sûr et celui des martyrs. Le rouge est utilisé pour le jour des Rameaux, le Vendredi saint, le jour du Sacré-Cœur, le jour de la Pentecôte et les jours où l’on célèbre un saint, mort martyr.
En nous souhaitant à tous une bonne année liturgique B, puissions-nous en son cours, aimer davantage entendre le Christ dans sa Parole. Bon temps de l’Avent aussi.
Abbé Joseph KINDA
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