Tenue d’un atelier par la Commission Justice et Paix

La commission Episcopale Justice et Paix, a tenu son atelier de lancement du projet d’ appui à la lutte contre l’exclusion et les violences faites aux femmes, du 19 au 20 décembre, dans les locaux du Centre de Développement Humain Intégral (DHI) de Samandin, à Ouagadougou.Photo participants

La commission Justice et Paix (CJP-Burkina), est une organisation catholique au service de la justice sociale, de la paix et des droits humains au Burkina Faso. Selon le secrétaire général de la dite commission, monsieur l’abbé Pierre NABALOUM, le présent atelier « marque en réalité, la deuxième étape d’un projet entamé en 2008 ». Un projet qui focalise essentiellement ses actions, sur le cas des femmes accusées de sorcellerie au Burkina Faso. Contrairement à ce que l’on croit, la pratique de ce que d’aucuns qualifient de flétrissure culturelle, est toujours en cours sur la terre des hommes intègres, et le récit qu’en livre la Sœur Hortensia religieuse missionnaire d’Afrique en poste au centre Relwendé de Tanghin, ne semble pas annoncer pour demain, la fin de cette tare. « On assiste certes, assure-elle, à quelques cas de réconciliation où les femmes jadis accusées réintègrent leur famille et retrouvent les leurs, mais nous continuons toujours, ajoute-elle, d’accueillir des femmes exclues qui arrivent au centre ».
La CJP créée par la conférence épiscopale du Burkina en 2003, qui inscrit dans ses missions, la promotion de la justice et de la paix, en formant et en éveillant les consciences des citoyens, ambitionne de faire entendre la voix des oubliés et des moins chanceux de la société burkinabè. Pour l’atteinte d’un cet idéal, la CJP pourra compter sur le soutien de Diakonia, son fidèle partenaire, à travers son Fonds Commun Genre (FCG). Représenté à l’ouverture de l’atelier par monsieur NABA Yempabo, assistant de programme chargé de suivi évaluation, Diakonia s’est à nouveau engagé pour accompagner la CJP dans le combat qu’il mène en vue d’impulser un développement qui permette à tout le monde et surtout à la femme vulnérable, de vivre dignement et loin de la pauvreté.
« Ce travail de foi et d’engagement », comme le secrétaire général de la CJP décrit le travail des acteurs sur le terrain, expose parfois ceux-ci à l’adversité, mais ils sont appelés à « s’armer de courage pour défendre ces femmes qui parfois vivent sur la terre sans plus aucun contact avec leurs familles et ce depuis des décennies » au dire de Sœur Hortensia. C’est donc pour renforcer ce noble élan de protection de la dignité humaine que cet atelier prend tout son sens au bénéfice des acteurs agissant sur le terrain. Il est à relever que les régions du centre Nord du Burkina ainsi que celles du plateau central, ont encore des efforts à faire, la plupart des nouveaux pensionnaires du centre, venant de ces régions-là. Comme quoi, le travail de sensibilisation doit être poursuivi par tous les Burkinabè pour rayer à jamais ce phénomène sous humanisant.

Abbé Joseph KINDA