A la veille du clap de départ du Fespaco, le Réalisateur Burkinabè Sibwende Bernard YAMEOGO, a convié les cinéphiles à une projection du produit qu’il présentera à cette 24è édition du cinéma panafricain. « Tôt ou tard » est une œuvre qui traite d’un problème de stérilité et d’héritage dans le couple, dans le contexte actuel de la montée des questions liées à la religion, est d’une actualité implacable.
Il ne faut jamais baisser les bras. C’est le slogan du réalisateur. Ce n’est un secret pour personne, tourner un film au Burkina Faso n’est vraiment pas chose aisée. « Nous avons essayé à notre manière confie-le réalisateur, de récolter ce que nous pouvions récolter, mais sur le terrain les difficultés ont été diverses car nous n’avions aucun soutien, en dehors du premier ministère qui a réagi à la dernière minute ». Autrement dit, c’est principalement sur le coup de pouce de TV5 qu’il a commencé la série avec ses moyens personnels, comme producteur local ayant ce brin de chance de disposer de son propre matériel.
L’histoire recoupe deux couples qui vivent deux réalités. L’un (Marcel et Rouky ) qui sont de jeunes mariés , et qui ont un problème au foyer lié à la différence de la religion pratiquée par l’un et l’autre, et à laquelle difficulté s’est ajoutée une non moindre, celle de la stérilité. Evidemment, dans pareille situation les familles en Afrique proposent des solutions. Ce que Guy, l’ami du jeune mari, n’hésite pas à faire, en proposant de suppléer pour donner un enfant à la femme afin de sauver l’éclatement du couple. L’autre couple est Moulaye et Yasmine. Pour mettre fin à son veuvage, Moulaye se marie avec une jeune fille qui se trouve être l’ex fiancée de son fils qui a préféré une autre à elle. La jeune fille-femme Yasmine, qui rêve d’une vie mondaine, n’a d’autre objectif dans ce mariage que d’hériter du vieil El Hadj Moulaye adepte d’une vie modeste et collée à sa pratique religieuse musulmane.
Sibwende Bernard tourne pour 26 épisodes de 26 minutes chacun. Les trois premiers épisodes qui tiennent lieu de pilote a été présenté et retenu par le Fespaco, et sont prêts pour cette 24è édition. Sur les 80 million de francs nécessaires, le réalisateur ne dispose que de 22 million pour l’instant. Les sponsors Burkinabè sont interpelés pour donner la chance à ce film dans ses ambitions internationales qu’il s’est fixées. Une dimension internationale exprimée dans cette œuvre où jouent Blancs, Noirs et Métisses. Les sponsors potentiels ne devront pas perdre du temps à se décider pour soutenir un tel film que TV5 portera et partant eux-mêmes, sur le toit du monde.
Abbé Joseph KINDA