Bien chers frères et sœurs, fils et filles de l’Eglise Famille de Dieu à Koupéla et vous qui êtes venus ici ce matin par amour de la Vierge, la mère de Jésus et notre Mère, soyez toutes et tous les bienvenus !
Je me réjouis de vous voir si nombreux, ici, ce matin, en ce lieu que la Paroisse cathédrale, notre paroisse-mère, avait élu pour être le lieu des amoureux de la Vierge Marie. Ils viennent ici la prier, l’écouter et prier avec elle le Seigneur, sous sa conduite. Elle qui est restée si longtemps à ses côtés. Elle a été avec lui à Nazareth, à Bethléem, en Egypte pour sauver la peau de l’enfant ;ils sont devenus pour un temps des sans logis. Le danger passé, elle est revenue avec l’enfant et son père à Nazareth. On les retrouve au temple de Jérusalem, d’abord pour les rites de la présentation de l’enfant et encore à Jérusalem pour son premier pèlerinage, quand l’enfant eut atteint ses douze ans. Et quand l’homme Jésus a commencé sa vie vagabonde de prêcheur itinérant avec ses disciples, leurs itinéraires se croise de temps à autre ; à Cana, où elle conseille discrètement de faire tout ce qu’il dira. On la retrouve avec les frères de Jésus et ses familiers quand ils viennent un jour, cherchant à lui parler alors qu’il était avec les foules, en pleine activité d’enseignement. Bref, il en a été ainsi jusqu’au calvaire où elle se tenait là, près de la croix de Jésus, quand il s’en retournait à son Père, comme elle était là, près de la mangeoire à Béthléem, quand il était descendu du Ciel, d’auprès de son Père, pour être l’un de nous.
Vous voyez, il n y a mieux nulle part pour nous introduire auprès de Jésus. Si nous venons ensemble auprès d’elle, c’est mus par cette conviction, conduits par cette foi. Nous ne venons pas ici parce que la Vierge est apparue à une telle ou à un tel. Nous ne courons pas après le sensationnel, Nous savons que le plus grand des signes est déjà accompli. La mort et la résurrection de son Fils. Mais nous savons qu’elle est partout où sont ses enfants. Nous venons ici donc, conscients qu’elle est là, avec nous, prête à nous écouter, à nous guider à nous montrer le bon chemin pour aller à lui. Nous sommes des femmes et des hommes de foi et de prière. Ici, s’accompliront devrais miracles de conversion.De changement de vie. Et Marie va nous apprendre à garder dans notre cœur et à le méditer tout ce que nous ne sommes pas parfois à même de comprendre. Comme cette tuerie bête et barbare à Ouagadougou, et ailleurs, ce massacre qui n’épargne personne et fait des innocents des victimes de choix. Une violence sans nom qui emporte les nôtres vers notre Père des cieux. Dans notre accablement, Marie va nous guider, Marie au pied de la croix, levant les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ; son fils qui fait désormais d’elle la Mère de tous les accablés, les affligés et les prostrés, ceux qui n’attendent plus rien de ce monde sans justice.
Mais nous venons ici aussi rencontrer la Mère de l’espérance, celle qui nous dit toujours : allez à lui et écoutez-le ; faites tout ce qu’il vous dira. Parce qu’elle sait qu’elle est la Mère de l’espérance, la mère de la Miséricorde, la mère de la joie de l’évangile. Au pied de la croix, la mère en pleurs retrouve un fils et le fils retrouve une mère.
Cette année, le thème diocésain pour notre action et notre prière est le suivant : « Famille chrétienne, vis la miséricorde, à l’image de Dieu le Père », Kirisnedzakfâa, vìimdnimbâanzoeerepùgê, walaWênnaam d Ba. Mais où pouvons-nous méditer la miséricorde de Dieu mieux qu’au pied de la croix ? Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Cette parole sublime de Jésus sur la croix à l’endroit de ses bourreaux et de nous tous, indique le chemin du sommet de la miséricorde. Et le pape François, en cette Année sainte extraordinaire de la miséricorde, nous convie à vivre la miséricorde comme notre Père. Saint Jean-Paul II disait déjà : « L’Eglise vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur dont elle est la dépositaire et la dispensatrice.. » L’homme reçoit la miséricorde de Dieu et est appelé aussi à faire miséricorde aux autres.
Jésus nous transmet la miséricorde de Dieu son Père, en nous accordant largement son pardon ; mais c’est pour que nous fassions de même. « Le pardon des offenses, dit le pape François, devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux, et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, dit-il, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux. » Mais quand nous sommes offensés, insultés ou trahis, nous avons toujours des raisons valables pour ne pas pardonner, pour ne pas faire le premier pas ; et si Dieu devait faire la même chose avec nous ?? Débarrassons-nous du boulet que nous traînons et qui entrave notre marche vers la liberté, vers la joie. C’est le christ lui-même qui nous montre le chemin. Dans la seule prière qu’il nous a apprise et qu’il a dite avec nous : le Notre Père.
Dans la synagogue de Nazareth où Jésus entre et fait la lecture, il nous montre qu’il concentre en sa personne tous les attributs dévolus au Messie quand il viendra. Donc, le Messie est là. Des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles sont réalisées. Le Seigneur l’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, c’est à dire qu’ils sortent de leur ignorance et accèdent au bonheur dont ils ont désormais la clef entre leurs mains : l’évangile. Il annonce aux prisonniers qu’ils sont libres. Faire tomber les murs de toutes nos prisons aussi bien matérielles que spirituelles : la haine, l’égoïsme, la jalousie, l’envie, la luxure, bref, tout ce qui nous retient loin de Dieu et des autres ; Annoncer aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, bref, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Au cours de cette Année sainte extraordinaire de la miséricorde ; il nous est conseillé de mettre l’accent sur l’une ou l’autre des œuvres de miséricorde que notre Catéchisme catholique nous rappelle et qui font vivre concrètement la miséricorde envers nos frères et soeurs (Celles corporelles : Donner à manger à ceux qui ont faim, Donner à boire à ceux qui ont soif, Vêtir ceux qui sont nus, loger les pèlerins, visiter les malades, Visiter les prisonniers, et Ensevelir les morts. Puis celles spirituelles : Conseiller ceux qui doutent, Enseigner ceux qui sont ignorants, Réprimander les pécheurs, Consoler les affligés, Pardonner les offenses, Supporter patiemment les personnes importunes et Prier Dieu pour les vivants et les morts).
Vous avez entendu aussi que le pape a ouvert une porte sainte à la Basilique St Pierre et a recommandé à tous les évêques catholiques du monde d’en faire autant, chacun dans son diocèse. Chez nous, à Koupéla, nous avons ouvert la porte sainte de l’Année de la miséricorde à Binnatênga. Nous vous conseillons d’y effectuer votre pèlerinage, individuel, en famille comme nous vous avons conseillé pour cette année, ou par groupes, mouvements, ou par paroisse. C’est l’occasion pour vous de revenir aux sources matérielles de votre foi ; car c’est là que les premiers missionnaires ont d’abord séjourné vécu et prié avant de se répandre dans les quartiers et villages pour l’annonce de la Bonne Nouvelle dont ils étaient porteurs. (Un groupe de trois chrétiens de Ouagadougou nous en ont donné l’exemple : un prêtre (le curé de Dassaasgo) et deux fidèles laïcs. Ils ont parcouru à pieds les 140 km de Ouaga-Koupéla pour venir prier et célébrer à Roamga et à BinnaTênga), c’était ce 22 janvier, à 116 ans, jour pour jour de l’arrivée des premiers missionnaires). Une incitation à poursuivre avec courage l’aménagement de ce lieu saint. Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés.
Notre nouveau lieu de rendez-vous avec la Vierge Marie, notre Sainte mère ? Vous voyez qu’il a besoin d’être aménagé. Noud remercions déjà la paroisse cathédrale pour ce qu’elle a déjà consenti comme efforts pour rendre agréable ce site. Mais vous le voyez, il reste beaucoup à faire et nous ne pouvons compter que sur nos propres forces.Nous allons nous organiser pour continuer les aménagements.
Nous avons commencé notre méditation de ce matin avec la Vierge Marie Nous allons la terminer avec elle, en reprenant simplement avec l’Ange Gabriel et Elisabeth : Je vous salue Marie…
RS. Koupéla