Après trois semaines de courses lors de ses visites pastorales à travers les villages et les communautés chrétiennes de base (CCB) des paroisses Saint Guillaume de Tanghin, Saint André de Saaba et Sacré Cœur de Donsê, le Cardinal Philippe a entamé les célébrations pascales à la paroisse Universitaire Saint Albert Legrand de Ouagadougou, ce jeudi saint 2016. Entouré du curé et de ses vicaires ainsi que de quelques prêtres venus d’ailleurs, le cardinal Philippe a présidé la fête de l’eucharistie, du sacerdoce et du don de l’amour fait aux hommes par le Seigneur.
Eucharistie et sacerdoce
Le jeudi saint, les catholiques célèbrent la grande fête qui introduit l’Eglise, dans le mystère de Pâques. C’est la fête de l’eucharistie et du sacerdoce. Pour le Cardinal Philippe, l’eucharistie dont « la pâque juive n’était qu’une annonce lointaine », est le mémorial de la passion-mort-résurrection du Seigneur. Les textes choisis par l’Eglise pour cette célébration, rappellent aux chrétiens le sens du sacrifice de la nouvelle alliance scellée dans le sang du Christ pour le salut de l’humanité. En mettant au cœur de la célébration du jeudi saint, l’eucharistie et le sacerdoce, l’Eglise selon le Cardinal Philippe, nous interpelle sur le service fraternel, que le récit du lavement des pieds rend plus concret encore. En instituant l’eucharistie, le Seigneur Jésus permet aux chrétiens de recevoir de génération en génération, son corps sacré qu’il a généreusement offert sur la croix. Ceux qui ont reçu mission de perpétuer l’eucharistie « la source et le sommet de la vie de l’Eglise », au milieu et au bénéfice des croyants, reçoivent une lourde charge pour l’accomplissement de laquelle, ils doivent vouer un continuel don d’eux-mêmes. Agissant en effet in persona christi capitis (en la personne du Christ Tête), les prêtres selon le Cardinal Philippe sont appelés à « cultiver l’humilité dans le service de leurs frères et sœurs » et « rester unis au Christ est le seul gage pour eux pour bien accomplir le ministère auquel ils sont appelés ». « Retrouvez le dynamisme des premières heures de votre sacerdoce » a-t-il dit aux prêtres, et aux fidèles chrétiens « priez pour vos prêtres afin qu’ils ressemblent davantage au vrai prêtre Jésus-Christ ».
Le lavement des pieds
Le tableau du lavement des pieds à l’intérieur de la célébration du Jeudi saint a une portée symbolique éloquente. A l’imitation du Christ, le Cardinal Philippe a reproduit ce geste à l’endroit de quelques membres de l’assemblée en prière. Avec humilité, il leur a lavé les pieds, posant un baiser sur ceux-ci. A propos de ce geste le Christ lui-même déclare, « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez de même ». À tous les chrétiens ainsi qu’à tous les hommes « prêts à convoiter les premières places, prêts à ravir les honneurs» s’exclame le Cardinal Philippe, « le Christ rappelle que le service est le premier devoir du chrétien ». Et d’insister plus fort appelant à un patriotisme qui bannit l’égoïsme : « Tout acte humain qui ne serait pas service, est contre la volonté de Dieu. Halte donc aux détournements, à la course aux honneurs, aux actes de corruption, à toutes les finasseries qui ne sont que des expressions sournoises d’un égoïsme aux conséquences fâcheuses pour la cohésion dans notre pays ». Le lavement des pieds nous appelle au service du Seigneur et du prochain. L’amour de Dieu et l’amour du prochain allant obligatoirement de paire, le chrétien qui s’engage à imiter le Christ dans son geste, trouvera la force pour l’accomplir dans l’eucharistie reçue avec foi. Un vœu à la portée des croyants s’ils se laissent prendre par l’exemple des saints qui ont expérimenté l’action de ce pain dans leur vie explique le Cardinal Philippe. « La communion célébrée et adorée dit-il, est un haut lieu de sanctification pour servir Dieu dans le visage concret des pauvres où Dieu veut être aimé et servi ».
Abbé Joseph KINDA
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