Regard critique sur l’émission Echo finance sur le dividende démographique et sur l’engagement de l’Union des Religieux et Coutumiers du Burkina dans la campagne « 1 000 000 de voix pour la planification familiale et la santé de la reproduction »
Introduction
Au cours du mois de janvier 2016, a été diffusée et rediffusée sur la RTB, l’émission Eco finance consacrée au dividende démographique au cours de laquelle l’ex ministre déléguée chargée du budget entourée d’autres « spécialistes », s’inquiétant du nombre d’habitants de notre pays dans les décennies à venir et de certains indicateurs économiques n’ont cessé d’insister qu’une priorité est que la contraception soit l’affaire de tous. Est-on sûr que la diminution démographique par la contraception garantit la croissance économique ?
De plus, l’engagement audacieux de l’association « Union des Religieux et Coutumiers du Burkina pour la Santé et le Développement (URCB/SD) » avec d’autres associations dans la campagne « 1 000 000 de voix pour la planification familiale et la santé de la reproduction » exige une clarification au sujet de l’engagement de l’Eglise catholique dans la dite campagne et le rappel de la doctrine chrétienne sur la contraception.
Nous voulons à travers ces lignes, montrer que l’argument démographique est fallacieux, que la contraception, au-delà des discours naïfs, crée plus de grossesses « non désirées » et plus d’avortements, nuit gravement à la santé des femmes, pervertit la jeunesse, compromet le mariage, et enfin, que des méthodes naturelles de régulation de naissance très efficaces existent pour aider les époux à harmoniser leur désir de vivre pleinement leur sexualité avec la responsabilité d’espacer les naissances.
Je remercie Notre Temps d’avoir accepté de publier ce dossier sur la contraception. C’est un sujet très vaste et très complexe, synthétisé à travers ces quelques articles. En remarque, la plupart des documents référencés dans les notes sont disponibles en ligne, accessibles par une simple recherche dans Google.
Ouagadougou le 25 février 2016
Abbé Jean-Emmanuel KONVOLBO,
Prêtre catholique
Professeur d’Ecriture Sainte et de langues bibliques
Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin
Email : paroleetvie@gmail.com
Cet article se trouve sur mon site web en construction : http ://konvolbo.org
1. La démographie, un faux problème
Robert Thomas MALTHUS, économiste britannique du XVIIIème siècle affirmait que le pouvoir de reproduction de l’espèce humaine est considérable alors que sa capacité de production de moyens de subsistance est limitée. Il en déduit que la croissance démographique est source de misère. Pourtant la taille d’une population lui procure un poids économique et politique manifeste : le Nigéria et l’Afrique du Sud près de chez nous, la Chine et l’Inde en Asie, la France en Europe, les Etats-Unis sur le continent américain.
Néanmoins, aujourd’hui, au niveau mondial, on tente de faire croire seulement aux pays pauvres que leurs problèmes proviennent de leur surnombre en montrant des relations qu’il pourrait y avoir entre populations, développement, pauvreté, fécondité, dividende démographique [1]. Le remède serait la réduction de la fécondité par tous les moyens, notamment par les méthodes « modernes » de planification familiale [2]. Cela se fait sans recul éthique, sans se poser la question si ce que l’on fait est bien ou mal, que ce soit au niveau des gouvernements, des ONG ou du personnel de la santé parce que tout simplement des bailleurs de fonds ne font que « bailler » et influencent les conférences internationales.
« Il ne faut pas oublier – rappelle le Pape Benoît XVI – que depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours, la population sur la terre a augmenté de quatre milliards et que, dans une large mesure, ce phénomène concerne des pays qui ont récemment émergés sur la scène internationale comme de nouvelles puissances économiques et qui ont connu un développement rapide précisément grâce au nombre élevé de leurs habitants. En outre, parmi les Nations les plus développées, celles qui ont les taux de natalité les plus élevés jouissent des meilleures potentialités de développement. En d’autres termes, il apparaît que la population est une richesse et non un facteur de pauvreté » [3].
On devrait aussi souligner que la mentalité contraceptive crée à la longue le phénomène de vieillissement de la population, un déficit de la population active que les grandes nations comblent par des politiques d’immigration sélective : Loto Visa pour les Etats-Unis, Programme d’immigration choisie pour le Canada, immigration des maghrébins et d’autres nationalités dans le cas de la France.
Comme d’habitude, « qui veut tuer son chien l’accuse de rage ». On s’acharne sur la population alors que les causes de sous-développement sont à chercher ailleurs. Le journal télévisé rapporte plusieurs fois par semaine des conventions de financements de plusieurs dizaines, centaines de milliards en faveur de notre pays. A contrario, il y a très peu de réalisations en quantité et en qualité dans le domaine de la santé, de l’éducation, des routes, de l’agriculture, etc., pour une prise en charge des besoins actuels et pour accompagner l’évolution de la population. La corruption et l’injustice étaient et sont encore monnaie courante. Le Burkina Faso et d’autres pays africains sont pauvres parce qu’appauvris par le pillage des matières premières qui ne sont pas transformées sur place. A titre d’exemple, jusqu’à très récemment, seulement 10% des revenus sur l’extraction de l’or revenaient à l’Etat Burkinabè qui n’a aucun moyen de contrôler les quantités extraites. Et on peut continuer la liste des causes de pauvreté qui, si elles ne sont pas résolues, maintiendraient notre pays dans la misère, même avec une population stationnaire. « Dès lors, les relations entre fécondité/pauvreté, population/développement, telles que codifiées par les différentes conférences sur les populations particulièrement la conférence du Caire, devraient être repensées » [4].
L’obsession pour les Nations Unies de réduire la population des pays pauvres s’est traduite plusieurs fois par l’ajout de substances stérilisantes dans les vaccins contre le tétanos destinés aux campagnes de vaccination de masse. En 2014, les évêques du Kenya se sont opposés à une campagne de vaccination anti-tétanique visant exclusivement les femmes de 14 à 49 ans, accusant les doses d’être dopées du Beta-HCG [5]. Cette tactique a déjà été découverte et dénoncée par la présentation d’échantillons témoins aux Philippines (1995), Mexique (1994) et Nicaragua alors que les hautes autorités onusiennes et gouvernementales démentaient catégoriquement les faits. Malgré l’énormité de ces affaires, elles n’ont pas été relayées par les grands médias. En conséquence, et au vu du rejet de vaccination contre la polio au Nigéria en 2003, il est crucial que des organisations indépendantes analysent régulièrement des échantillons des campagnes de vaccination destinée aux enfants.
Proposer, imposer la contraception à une population pour améliorer des indicateurs économiques tel que développé par l’émission Eco finance est une distorsion malheureuse de valeurs : on veut utiliser l’homme au service de l’argent. Pourtant, l’argent doit être au service de l’homme et non le contraire. « Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? » (Luc 9, 25). L’homme se ruine par l’utilisation de ces contraceptifs comme nous allons le montrer.
Notes :
[1] Le dividende démographique est l’accélération de la croissance économique qui pourrait résulter d’une baisse rapide de la fécondité d’un pays et l’évolution ultérieure de la structure par âge de la population.
[2] La vulgarisation de la contraception en Occident s’est faite suite à une vague de refus de la religion catholique et d’un mouvement dit de « libération sexuelle » pendant que la science mettait au point les premiers contraceptifs.
[3] Pape Benoît XVI, Message pour la célébration de la journée mondiale de la paix du 1er janvier 2009, n°3.
[4] Boyani DABIRE, « Les politiques démographiques et le développement de l’Afrique sub-saharienne », in CERAO, La famille et la santé de la reproduction : Actes d’un Colloque, Bamako, 2003, pp. 199-2008. L’auteur, enseignant chercheur en statistiques et démographie, montre dans cet article que la relation fécondité et pauvreté est loin de faire l’unanimité dans le milieu scientifique.
[5] Le Beta-HCG (Hormone Chorionique Gonadotrope) est une hormone secrétée pendant la grossesse. Lorsqu’elle est injectée au moyen d’un vaccin à une femme non enceinte, le Beta HCG combiné avec l’anatoxine tétanique provoque le développement d’anticorps contre le tétanos et le HCG, de sorte que si l’ovule d’une femme est fécondé, son HCG naturel sera détruit, la rendant définitivement stérile. La déclaration complète des évêques est disponible sur : http : //www.kccb.or.ke/home/news-2/press-statement-5/
2. Le sens de la sexualité humaine
« Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance ». Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon » (cf. Genèse 1, 26-27. 31). Dès lors, le fait d’être homme ou d’être femme, l’ensemble de ses organes, y compris le sexe est un don de Dieu qu’il faut accueillir avec action de grâces.
Comme pour tous les autres organes, une mauvaise utilisation de la sexualité entraîne peine et misère. L’expérience humaine montre chaque jour que « l’alternative est claire : ou l’homme commande à ses passions et obtient la paix, ou il se laisse asservir par elles et devient malheureux » [1].
Le plaisir sexuel est très complexe, car il engage toute la personne. Faire l’amour sans amour, c’est vider l’amour de sa beauté, c’est trahir et blesser profondément celui ou celle qui y croyait, c’est jouer avec sa vie, c’est l’utiliser pour l’abandonner ensuite comme un objet. L’amour vrai qui est le cadre où les rapports unissent vraiment les personnes est le mariage monogamique indissoluble où les époux s’engagent à s’aimer fidèlement tout au long de leur vie. C’est le don total des époux l’un à l’autre. Et c’est dans ce grand don de soi que les enfants sont le mieux accueillis.
En dehors du mariage, comme bon nombre de nos contemporains l’expérimentent, le sexe, comme une drogue, rend esclave, bestial, donne un plaisir éphémère duquel on n’est jamais satisfait, blesse l’affectivité, et cause beaucoup d’autres problèmes tels le facile recours à l’avortement, le rejet de la femme et de son enfant, le mariage forcé et précoce, le concubinage, le divorce ou la détérioration de la vie du couple pour les personnes mariées, etc. L’activité sexuelle n’est pas nécessaire pour être équilibré et en bonne santé contrairement à certains préjugés. Et pour ne pas tomber dans le péché, la prudence et l’exercice à la maîtrise de soi doivent être cultivés tout au long de la vie.
Les rapports sexuels sont légitimes et normaux seulement entre un homme et une femme engagés dans le lien du mariage. En dehors de ce cadre, la langue française désigne par le mot « fornication » des rapports sexuels entre un homme et une femme non mariés (les jeunes en particulier) et par le mot « adultère » pour les deux partenaires dès que l’un d’eux est marié [2]. Mais l’adultère et la fornication sont des péchés graves (mortels) : « Quant à la fornication, à l’impureté sous toutes ses formes, ou encore à la cupidité, que leurs noms ne soient même pas prononcés parmi vous. Car, sachez-le bien, ni le fornicateur, ni le débauché, ni le cupide – qui est un idolâtre – n’ont droit à l’héritage dans le Royaume du Christ et de Dieu. Que nul ne vous abuse par de vaines raisons : ce sont bien de tels désordres qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui résistent. N’ayez donc rien de commun avec eux » (Ephésiens 5, 5-7).
Lorsqu’on veut imposer sournoisement la contraception aux masses, sous couvert du dividende démographique, on banalise la sexualité sur la base d’une vision dévalorisante de l’homme. Les contraceptifs sont présentés comme des accessoires techniques neutres que tous doivent utiliser pour améliorer l’économie nationale. Et pourtant, le rappelle le Catéchisme de l’Eglise Catholique, la contraception « est intrinsèquement mauvaise » [3] et nous expliciterons pourquoi.
La maîtrise de la démographie n’est pas un mal en soi mais elle doit se faire par des moyens honnêtes. La paternité et la maternité responsables impliquent chez les parents une prise en compte consciente du nombre des enfants, du devoir de les élever, de les soigner, de les nourrir, de les scolariser, de les éduquer, etc., en tenant compte de leur santé, de leurs ressources économiques et de leurs occupations socio-professionnelles. Pour atteindre cette fin, les méthodes dites « de régulation naturelle des naissances » doivent être utilisées [4]. Elles offrent de nombreux avantages et ne sont pas abortives contrairement à la plupart des contraceptifs.
Notes :
[1] Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°2339.
[2] En mooré, c’est le même mot « yoobo » qui est employé autant pour la fornication que pour l’adultère.
[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°2370.
[4] Cf. Pape Paul VI, Encyclique Humanae vitae sur le mariage et la régulation des naissances.
3. Le statut de l’embryon
Un point important à prendre à compte lorsqu’il s’agit de contraception ou d’avortement est le statut de l’embryon.
En créant l’homme et la femme et en leur donnant l’ordre d’être féconds (cf. Genèse 2, 26-28), Dieu a librement disposé que la conception d’un nouvel être humain se fasse par la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte, par voie sexuelle. Par ce processus appelé fécondation, les deux cellules issues de l’homme et de la femme forment désormais une seule cellule appelée zygote qui comprend un nouveau génome complet de 46 chromosomes, unique et non interchangeable : c’est la première cellule humaine. Cette cellule va dès lors se multiplier, connaître plusieurs stades de développement dans l’utérus de sa mère : embryon, fœtus …
Ceux qui sont favorables à l’avortement et à la contraception n’évoquent jamais cette question ou prétendent qu’avant un certain temps de grossesse, la femme porte en elle un amas de cellule et non un être humain. Pourtant, un adulte est aussi un amas de cellules à un stade de développement différent. De plus, les recherches médicales et génétiques montrent qu’il y a un développement continu du zygote au bébé, qu’il n’y a pas d’instant où l’on passe du non-humain à un être humain.
Dès la fécondation, le zygote est un être humain unique. Il ne peut en aucun cas devenir un chien, un cheval ou un âne. Il ne sera jamais rendu humain s’il ne l’est pas dès le départ. Il est absolument humain. La vie humaine est sacrée, car dès son origine, elle engage directement l’action créatrice de Dieu qui crée toujours immédiatement l’âme immortelle pour le nouvel être formé par la fécondation. C’est pourquoi, on parle en langage chrétien de « procréation » et non de « reproduction ». Quand des parents engendrent un enfant, Dieu coopère avec eux pour « créer » une nouvelle personne humaine, corps et âme, à son image et à sa ressemblance (cf. Genèse 1, 26).
Dès lors, mettre volontairement fin à la vie des plus faibles et des plus innocents d’entre nous, parce qu’encore dans le ventre de leur mère et entièrement confiés à leur protection – que ce soit à cause de l’utilisation des contraceptifs, pilules du lendemain ou par l’avortement direct – est un crime abominable, un péché gravement contraire au 5ème commandement : « Tu ne tueras pas » (Exode 20, 13). Sont aussi coupables de ce péché mortel tous ceux qui collaborent directement à ce meurtre.
En rappel, les chrétiens ayant conscience d’un péché grave ne peuvent pas recevoir la Très Sainte Communion conformément aux Ecritures : « quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps » (1 Corinthiens 11, 27-29). La communion est possible seulement après le regret sincère des fautes et la réception du sacrement de la réconciliation (confession). Et mourir en état de péché grave compromet l’entrée au ciel.
4. Les méthodes naturelles de régulation des naissances
On prétend pour ne pas l’utiliser que la régulation naturelle ne convient qu’à des femmes ayant des cycles extrêmement réguliers alors que celui de nombreuses femmes est irrégulier et que de beaucoup de facteurs émotionnels peuvent bouleverser le cycle. De plus, l’abstinence périodique de quelques jours par mois exigée par les méthodes naturelles pendant la période fertile est perçue comme pénible, impossible à respecter dans un monde où l’on fait la promotion d’une jouissance sans limites (hédonisme). Par ailleurs, les célibataires et les marié(e)s qui veulent vivre une sexualité désordonnée en dehors du mariage rejettent la régulation naturelle car non conforme à leur intempérance.
Pour ces pseudos raisons, on opte pour les contraceptifs « modernes ». Ce qui n’est jamais dit pourtant c’est qu’il y a un business faramineux derrière ces contraceptifs. Plus il y a de personnes qui les utilisent, plus il y a des milliards à engranger par ceux qui les fabriquent, les subventionnent, les promeuvent. Et par conséquent pour garantir et accroitre leurs revenus, tous les moyens sont bons pour créer une société permissive : promotion de la pornographie, de l’habillement indécent, des séries érotiques (telenovelas), de l’idéologie du dividende démographique, financements conditionnés des gouvernements, etc.
Force est de constater que ceux qui dénigrent la régulation naturelle des naissances n’ont qu’une connaissance très vague de celle-ci, qu’ils ne l’ont jamais pratiquée ou qu’ils n’ont jamais été proches de ceux qui la pratiquent ou encore qu’ils sont de mauvaise foi. Dans la formation des médecins et des sages-femmes, la régulation naturelle est abordée de façon superficielle, tournée en ridicule, classée comme non fiable. Il en résulte que de nombreux agents de santé sont incapables de les décrire correctement, de les utiliser eux-mêmes, de les enseigner, de les proposer aux familles.
Il existe pourtant plusieurs méthodes naturelles visant à aider les couples à déterminer la période féconde dans le cycle menstruel. Il leur revient, en toute responsabilité, de s’abstenir de relations sexuelles pendant cette période s’ils ne souhaitent pas avoir d’enfant ou inversement d’utiliser ce temps favorable s’ils veulent un bébé [1]. Comme méthodes naturelles, on peut citer :
• La méthode Billings : elle est basée sur l’observation de la glaire cervicale à la vulve dont l’aspect varie tout au long du cycle.
• La méthode des températures consiste à relever quotidiennement la température du corps à l’aide d’un thermomètre. La température corporelle varie d’un à deux dixièmes de degré d’un jour à l’autre et en fonction du cycle, et est plus élevée en période féconde. La température pouvant être influencée par de nombreux facteurs (climat, maladie, fatigue, etc.), cette méthode est le plus souvent utilisée en association d’autres méthodes.
• La méthode d’auto-observation (MAO) combine l’observation de la glaire, de la température avec d’autres signes (douleurs à l’ovulation, tension mammaire, etc.).
• La méthode d’Ogino dite méthode du calendrier : il s’agit d’un calcul de la période de fécondité à partir de la durée des cycles précédents (réguliers ou non), de la durée de vie de l’ovocyte et de la durée de vie des spermatozoïdes dans les voies génitales. La méthode du calendrier est en pratique la plus « utilisée » dans le monde, mais de façon erronée. En effet, beaucoup de femmes, en particulier les adolescentes, considèrent le 14ème jour comme celui de l’ovulation et comptent un certain nombre de jours avant et après ce fameux jour pour déterminer la période fertile. Cette manière de se « débrouiller » est un moyen sûr de se tromper. La formule de calcul d’Ogino pourtant simple est moins naïve.
• La méthode des jours fixes ou méthode du collier est une simplification de la méthode d’Ogino [2].
• La méthode de l’allaitement maternel et d’aménorrhées (MAMA) : l’allaitement maternel exclusif empêche naturellement l’ovulation.
La plus répandue des méthodes naturelles est celle du couple de médecins John et Evelyn Billings. Elle est très précise, contrairement aux préjugés véhiculés, et convient à toutes les femmes (cycles réguliers ou non) et leur permet de savoir au jour le jour si elles sont en période féconde ou pas. Elle nécessite un petit apprentissage. Même des personnes sans instruction arrivent à la mettre en pratique à la perfection. Elle est entièrement gratuite et ne nécessite pas de subventions de l’Etat ou d’organismes internationaux. Sa vulgarisation permet également de réduire le taux de fécondité si cher au dividende démographique.
Cette manière d’espacer les naissances est conforme à la volonté de Dieu. Elle instaure un dialogue entre les époux, capital pour une bonne entente. Elle n’a pas de conséquences néfastes sur la santé. Elle est respectueuse de la femme qui a une meilleure connaissance d’elle-même, accueille sa féminité, apprivoise sa fertilité, la fait se sentir en confiance, acceptée, respectée, aimée telle qu’elle est, avec son cycle. De plus, l’abstinence périodique libère les conjoints de l’esclavage du sexe en les exerçant à la maîtrise de soi, ce qui les rend d’ailleurs plus aptes à résister aux tentations d’adultère. Les méthodes naturelles sont enseignées même aux non chrétiens dans les centres médicaux catholiques (Paul VI, saint Camille, etc.), auprès de certaines associations catholiques (Tigûng Bulli, Fraternité Cana, Equipes Notre-Dame, etc.) ainsi qu’auprès des équipes de préparation au mariage dans les paroisses.
Notes :
[1] Beaucoup de couples qui se croyaient stériles après plusieurs années de mariage sans que les examens médicaux n’aient révélé une anomalie ont pu avoir la joie d’accueillir des enfants après avoir découvert la méthode Billings.
[2] La méthode du collier figure dans les affiches du ministère de la santé, mais on peut se demander si dans la pratique elle est valorisée, les méthodes « modernes » étant à l’honneur.
5. Aperçu des méthodes de contraception et de leurs conséquences
Le langage courant désigne sous le terme « contraception » un certain nombre de dispositifs (préservatifs, implants, pilules, etc.), et même la contraception dite « d’urgence » et la stérilisation. Ils sont d’autant plus « efficaces » qu’ils empêchent de contracter une grossesse à la suite d’un rapport sexuel.
Le préservatif est le moins fiable des contraceptifs. Avec les meilleurs préservatifs et une utilisation parfaite, il y a un taux d’échec de 15% pour éviter une grossesse à cause de la présence dans le latex de micro pores par lesquels peuvent passer des spermatozoïdes malgré la présence du spermicide dans les capotes. Et le virus du SIDA est 400 fois plus petit qu’un spermatozoïde. Il faut ajouter que les défauts de fabrication, de conservation, la chaleur ambiante, les ongles et bien d’autres facteurs le dégradent considérablement, sans oublier les risques de déchirure ou de glissement pendant les rapports. Les préservatifs féminins sont difficiles d’emploi et ne sont pas plus efficaces que les préservatifs masculins.
Il faut noter que les autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ont leurs bactéries, virus, champignons ou parasites qui se retrouvent très souvent dans les sécrétions génitales et dans les zones non couvertes par le préservatif (masculin ou féminin) à savoir les testicules, le pubis, le haut des cuisses, etc. C’est pourquoi, le préservatif n’offre presque pas de protection contre la transmission des IST contrairement aux slogans couramment véhiculés [1]. L’hépatite en particulier se transmet par la salive et le baiser profond.
Les contraceptifs « hormonaux » sont les plus à la mode. Ils sont appelés œstro-progestatifs ou progestatifs selon qu’ils contiennent deux ou seulement une des hormones féminines. Il y a plusieurs formes : pilules (à prendre tous les jours à la même heure), patches cutanés, anneaux vaginaux, minipilules, implants sous-cutanés (Norplant, Jadèle, … agissent sur plusieurs années), et injectables (action sur 3 mois). Leur principe d’action est le suivant :
• bloquer l’ovulation : ce blocage est partiel et dépend du dosage et des hormones dans le contraceptif
• modifier l’aspect de la glaire cervicale pour empêcher les spermatozoïdes de pénétrer dans le canal cervical et la cavité utérine
• modifier la motilité des trompes pour empêcher soit les spermatozoïdes de remonter vers l’ovocyte, soit à l’ovule fécondée de rejoindre l’utérus pour s’y implanter
• modifier l’aspect de la paroi de l’utérus de telle sorte que s’il y a fécondation, l’embryon ne puisse s’y implanter pour poursuivre son développement.
On se rend compte immédiatement au vu des deux derniers principes d’action que ces contraceptifs sont abortifs parce qu’ils détruisent volontairement l’embryon. Cela se passe « automatiquement » et les femmes ne peuvent voir l’avorton encore microscopique à la différence d’un avortement effectué après quelques semaines de grossesse.
Au nombre des effets secondaires qui peuvent disparaître après quelques mois ou rester pendant toute la durée de l’administration, il y a :
• Nausées et vomissements
• Maux de tête ou migraines
• Grossissement, rétention d’eau (œdèmes)
• Saignements menstruels abondants, irréguliers ou imprévus ; pertes vaginales
• Sensibilité ou douleur aux seins
• Sautes d’humeur, dépression, nervosité
• Diminution du désir sexuel
• Modification de la vision, difficultés avec les lentilles de contact
• Symptômes gastro-intestinaux (crampes abdominales ou ballonnements)
• Diminue la possibilité pour les femmes de bien connaître le fonctionnement naturel de leur corps et de leur cycle menstruel
A long terme, on observe :
• Prédisposition accrue au cancer du sein, de l’ovaire, de l’utérus, du col
• Formation de caillots sanguins : thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, thrombose cérébrale (3 à 6 fois plus fréquents par rapport aux autres femmes)
• Infarctus (crise cardiaque)
• Accident vasculaire cérébral (hémorragie cérébrale)
• Hypertension artérielle
• Affections de la vésicule biliaire
• Maladie du foie
• Lésions neuro-oculaires
• Kystes ovariens
• Pour les implants : long temps après leur retrait avant de pouvoir concevoir, stérilité.
De très nombreux cancers, surpoids, hypertensions et autres problèmes cardiovasculaires chez les femmes (pas tous), – et par suite une ruine financière pour la famille pour soigner ces maladies et bien souvent une mort prématurée – pourraient être évités si les femmes utilisaient plutôt les méthodes naturelles, efficaces et sans conséquence fâcheuse sur la santé. De plus, les nombreux malaises et nervosité ne favorisent pas l’harmonie du couple. Et on appelle cela « émancipation », « promotion de la femme » ! Et cela est sensé être l’affaire de tous, y compris des responsables religieux !
Pourquoi, alors qu’il y a de plus en plus des cas de cancers et de difficultés cardiovasculaires, on ne remet pas en cause les contraceptifs ? [2] Pourquoi ce silence pour ces problèmes graves de santé alors que notre population est plus vulnérable en raison de l’hygiène et de l’alimentation ? Est-il honnête de se dénommer Association Burkinabè pour le « Bien-être » Familial lorsque la « contraceptisation » (permettez-moi le mot) est son activité principale ? Il est à noter qu’il y a des contrindications à l’utilisation de ces contraceptifs dont les campagnes de vulgarisation ne tiennent pas compte, l’essentiel étant d’augmenter le taux de prévalence contraceptive [3]. Le Conseil des Ministres du 2 Mars 2016 a adopté la gratuité des du dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus. Qu’il aille plus loin en informant la population que des études scientifiques attestent que les contraceptifs augmentent considérablement le risque de ces cancers. Si quelqu’un se donne pour noble mission de consoler les fantômes qui pleurent, qu’il combatte aussi avec la dernière énergie ceux qui brûlent leur demeure qu’est le cimetière.
Un autre contraceptif en vogue est stérilet ou Dispositif Intra-Utérin (DIU). Il n’empêche pas l’ovulation ni la fécondation. Une fois placé, l’utérus détecte la présence d’un corps étranger et déclenche un certain nombre de réactions qui rend sa muqueuse inapte à l’implantation de l’embryon. Par conséquent, le stérilet est purement et simplement un abortif. Certains stérilets sont enduits d’hormones, d’autres en cuivre limitent le déplacement des spermatozoïdes. Avec le stérilet, il y a un risque plus élevé de contracter une grossesse extra-utérine et la probabilité d’une complication en présence d’une IST demeure accrue. Ces infections si elles sont mal traitées peuvent mener à l’infertilité.
La contraception dite « d’urgence » comprend entre autre les « pilules du lendemain » qui sont un concentré d’hormones agissant dès le début de la grossesse, après un rapport sexuel douteux. Il n’est pas cohérent intellectuellement ni justifiable scientifiquement d’affirmer que la contraception d’urgence ne constitue pas un avortement. Car il est clair que l’intention de ceux qui sollicitent ou proposent l’utilisation de pilule du lendemain est de provoquer directement l’interruption d’une éventuelle grossesse en cours, exactement comme dans le cas de l’avortement. Avaler des pilules du lendemain entraîne toujours un bouleversement de la personnalité chez les femmes, même chez celles qui n’ont pas pleinement conscience d’avoir commis un avortement [4].
La stérilisation, appelée à tort contraception, consiste à obturer les canaux reliant les testicules à la prostate chez l’homme, ou à ligaturer les trompes chez la femme. Cette opération est irréversible. C’est en réalité une mutilation des organes génitaux, une atteinte à l’intégrité physique. Elle ne doit ni être désirée ni être volontairement acquise car la stérilité n’est pas un bien en soi, en témoigne la souffrance des couples qui ne peuvent pas/plus avoir d’enfant.
Notes :
[1] Cf. National Institute of Allergy and Infectious Diseases, National Institutes of Health, Department of Health and Human Services, Workshop Summary : Scientific Evidence on Condom Effectiveness for Sexually Transmitted Disease (STD) Prevention, 2010.
[2] Dans le bulletin n°15 d’août 2015 de la CAMEG, la page 18, l’article « Tout sur le cancer du sein » ne cite pas les contraceptifs hormonaux comme cause majeure. Cela s’entend : quelques pages plus tôt, il était question de la mise en place d’un logiciel de l’UNFPA qui permettra d’assurer la continuité de stocks en contraceptifs. On invite simplement les femmes, images à l’appui à s’auto-palper les seins régulièrement à la recherche d’éventuels symptômes de cancer. N’est-ce pas DG ?
[3] Il nous est revenu des cas d’agents de santé qui déconseillent les contraceptifs « modernes » à leurs patientes seulement quand il s’agit de leurs proches ou de leurs connaissances. D’autres refusent de retirer les implants aux femmes qui n’en veulent plus à cause des saignements abondants, les encourageant à supporter. Initiative personnelle ou consigne ? Ce n’est simplement pas sérieux !
[4] Cf. Yaëlle AMSELLEM-MAINGUY, Contraception d’urgence. Analyse sociologique des pratiques contraceptives de jeunes femmes (Thèse de doctorat), Université René Descartes – Paris V, 2007, 482 p.
6. La contraception ne permet pas de lutter contre les grossesses « non désirées ». Au contraire, elle les accentue !!!
Ceux qui promeuvent les moyens de contraception « modernes » prétendent faussement que ces derniers servent à prévenir les grossesses non désirées et par suite le recours à l’avortement qui peut être fatal pour la femme surtout quand il est pratiqué clandestinement. Cependant, c’est le contraire qui se constate. Car une grossesse peut survenir malgré l’utilisation de moyens contraceptifs – aucun contraceptif n’est efficace à 100% –, soit à cause de leur défaillance, soit à cause de leur mauvaise utilisation. Et les utilisateurs passent très facilement de la contraception à la contraception d’urgence et à l’avortement encore appelé pernicieusement « IVG » (Interruption Volontaire de Grossesse).
En France par exemple, une enquête nationale dénommée COCON (COhorte sur la CONtraception) menée de 2000 à 2004 a montré que [1] :
• 82% des femmes utilisent une contraception dite « médicale » ou « moderne » en opposition aux méthodes naturelles
• La proportion de femmes ayant une activité sexuelle qui n’utilisent pas de contraception alors qu’elles ne souhaitent pas avoir d’enfant est très faible : au dessous de 5%
• Parmi les femmes interrogées, 20% ont oublié leur contraception orale (pilules, minipilules) dans le mois précédent l’enquête [2]
• Les échecs de contraception restent fréquents : 1 grossesse sur 3 est qualifiée de « non prévue »
• 2/3 des grossesses non prévues surviennent chez des femmes qui déclarent utiliser une contraception au moment de la survenue de ladite grossesse
• 62% des grossesses non prévues aboutissent à un avortement
• Le taux d’avortements reste stable en France depuis 10 ans : 220 000 par an !!!
• Puisque l’accès aux contraceptifs « modernes » n’a cessé d’augmenter d’année en année, cette stabilité du nombre annuel d’avortements traduit une hausse au fil des ans de la propension à recourir à l’avortement en cas de grossesse non prévue
• Parmi les femmes ayant eu recours à un avortement 49 % utilisaient des contraceptifs modernes. Voici les statistiques :
o 23% utilisaient la pilule
o 19% le préservatif
o 7% un Dispositif Intra Utérin (stérilet)
o 3% une autre méthode
o 28% n’avaient pas de contraception à ce moment là
o 22% seulement une méthode naturelle. NB : le coït interrompu, non fiable et immoral (cf. Genèse 38, 9-10), est considérée par l’enquête comme une méthode naturelle
• Il y a une d’une forte augmentation du recours à la contraception d’urgence (pilules du lendemain notamment) depuis son accès libre en pharmacie
• la contraception d’urgence n’a pas fait régresser le recours à l’avortement [3].
Même l’Alan Guttmacher Institute, la branche scientifique de Planned Parenthood, a reconnu que l’augmentation du taux de prévalence contraceptive s’est accompagnée d’une augmentation du taux d’avortement aux Etats Unis, à Cuba, au Danemark, aux Pays-Bas, à Singapour et en Corée [4]. Il reconnaît aussi qu’aux Etats Unis, 42% des utilisatrices de préservatifs ayant recours à l’avortement citent le glissement ou la déchirure de la capote pendant le rapport sexuel comme cause de leur grossesse « non désirée » [5]. Que dire alors si on veut réfléchir honnêtement sur la lutte contre les grossesses « non désirées », le VIH/SIDA et les IST en particulier chez les jeunes par la diffusion du préservatif ? Et on peut multiplier les statistiques de sources scientifiques et fiables des pays avancés dans l’égarement.
Bref, sauf mauvaise foi, il n’est pas difficile de comprendre que l’accent mis sur la contraception aboutit à la valorisation de la recherche du plaisir, à la déresponsabilisation des conjoints et des jeunes quant à leur sexualité à cause de la confiance qu’ils doivent désormais placer dans les contraceptifs qui ne sont d’ailleurs pas efficaces à 100%, et finalement à faire davantage refuser l’enfant lorsque celui-ci ose se présenter à un moment qui ne convient pas aux parents malgré toutes les précautions « modernes » utilisées pour l’éviter. La contraception donc, loin de faire reculer l’avortement, se trouve dans son prolongement naturel.
Le « plaidoyer pour la contraception » ne peut lutter contre les grossesses « non désirées » et permettre de réduire le taux d’accroissement de la population si elle n’est pas accompagnée d’une campagne de promotion sauvage et de légalisation de l’avortement, en sorte que les femmes puissent avorter en toute liberté et en toute tranquillité dans tous les centres médicaux publics. Cela est compris dans l’expression « droits sexuels et procréatifs » inclus dans la promotion des droits de la femme dont il est de plus en plus question.
Tout le monde connaît la célèbre phrase de Pierre Simon, franc maçon, ancien grand maître de la Grande Loge de France, et co-fondateur en 1958 du mouvement français pour le planning familial : « La bataille de la contraception fut beaucoup plus longue et pénible que la lutte pour l’avortement. Une fois la contraception entrée dans les mœurs et reconnue par la loi Neuwirth, l’avortement fut examiné en son temps. L’avenir nous donna raison. Pour inverser une formule célèbre : nous avions gagné la guerre, il ne nous restait plus qu’à livrer une bataille » [6].
Il n’y a pas de solution véritable autre que l’éducation à la chasteté aussi bien chez les jeunes que chez les personnes mariées : abstinence pour les jeunes et fidélité dans le mariage avec l’utilisation des méthodes naturelles de régulation de naissance. Même en Occident, de plus en plus de voix s’élèvent contre les discours habituels erronés à dessein sur la contraception et la banalisation de la sexualité surtout chez les jeunes [7].
Notes :
[1] Cf. Nathalie Bajos et al., « Pourquoi le nombre d’avortements n’a-t-il pas baissé en France depuis 30 ans ? », in Populations et sociétés, n° 407, Décembre 2004.
[2] On comprend mieux pourquoi dans les pays pauvres, les campagnes de planning familial mettent l’accent sur les injectables, le stérilet et les implants qui agissent sur une longue période (3 mois et plusieurs années respectivement) sans risques d’oubli mais dont les effets secondaires sont plus barbares que ceux de la pilule.
[3] Cf. Inspection Générale des Affaires Sociales, La prévention des grossesses non désirées : contraception et contraception d’urgence (RAPPORT N°RM2009-104A), 2009.
[4] Cicely Marston and John Cleland, “Relationships Between Contraception and Abortion : A Review of the Evidence”, International Family Planning Perspectives, Volume 29, Number 1, March 2003. La baisse du taux d’avortement qu’il y aurait lorsque le taux de fécondité est constant avancé par l’article est très controversée.
[5] Rachel K. Jones, Jacqueline E. Darroch and Stanley K. Henshaw, “Contraceptive Use Among U. S. Women Having Abortions in 2000-2001”, Perspectives on Sexual and Reproductive Health, Volume 34, Number 6, November/December 2002.
[6] Pierre Simon, De la vie avant toute chose, Edition Mazarine, 1979, p. 98.
[7] Les associations de parents d’élèves et les auteurs que l’on peut citer sont légion. Un livre récent : Thérèse HARGOT, Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque), Albin Michel, 2016.
7. Le danger des contraceptifs proposés aux jeunes
On sait que chez les adolescents qui se sont lancés sur la route du le mal, « les relations sexuelles sont imprévisibles, ne laissent pas toujours le temps de penser à une contraception ou de s’organiser. La relation sexuelle est rarement programmée, les relations amoureuses peuvent être instables et le nombre de partenaires variable. Il arrive parfois que la contraception soit arrêtée suite à une histoire difficile ou à une déception sentimentale et non reprise lorsqu’une nouvelle histoire débute. D’autre part, le manque d’estime et de confiance en soi favorise le consentement à une relation sexuelle non protégée. Ainsi, il est fréquent que la jeune fille craigne le rejet de son partenaire si elle refuse d’avoir des relations sexuelles ou si elle insiste pour utiliser le préservatif. Cela relève d’une non communication avec le partenaire ou de l’absence de son soutien. Cette configuration peut également se retrouver lorsque la différence d’âge avec le partenaire est importante » [1].
Dès lors, en distribuant des contraceptifs à des jeunes, en les « conseillant » dans les centres de santé reproductifs, on les fait croire que les rapports sexuels ne sont rien et ne les engage pas ; on pousse ceux qui étaient vierges à « essayer pour voir ». Ils auront désormais une vie sexuelle active et achèteront eux-mêmes des contraceptifs, ce qui est un bon « deal » pour les fabricants. Ceux et celles qui avaient des relations occasionnelles ou régulières vont être renforcés dans leur comportement, convaincus qu’ils n’ont plus rien à craindre. Bientôt, les voilà piégés, déçus de l’amour, sans volonté pour résister aux pulsions, esclaves de sexe qui dévore leur temps et leurs ressources. Les voilà bientôt victimes de maladies cardio-vasculaires, de cancers, du VIH/SIDA, des IST, des grossesses « non désirées », de l’avortement et du syndrome post-avortement [2], inévitables, comme démontré précédemment. Les préservatifs sont d’ailleurs ce qu’ils sont et les jeunes sont les plus exposés à leur utilisation imparfaite et non systématique.
A cela, il faut ajouter les conséquences des déceptions amoureuses qui provoquent des dépressions, le suicide, des échecs scolaires, la perte de confiance en soi et aux personnes de l’autre sexe nécessaire pour contracter mariage ultérieurement, la difficulté d’être fidèle dans le mariage en raison de l’habitude contractée de multiplier les partenaires, le triste sort de se retrouver « fille mère » et à la charge des parents, le problème social et psychologique des enfants nés hors mariage, etc., etc. Les conséquences pour les familles déjà constituées sont énormes car ces jeunes auront aussi comme partenaires sexuels des personnes déjà mariées, entrainant tôt ou tard des divorces. Ce sont autant de faits qui nous maintiennent dans le sous développement.
Bref, même en dehors de toute considération religieuse, un regard honnête sur les conséquences de la licence sexuelle chez les jeunes, encouragée entre autres par les telenovelas que la même RTB diffuse à longueur de journée, et surtout, par la mise à leur disposition de contraceptifs est un mal social qu’il faut combattre courageusement avec l’appel de saint Paul : « Fuyez la fornication ! Tout péché que l’homme peut commettre est extérieur à son corps ; celui qui fornique, lui, pèche contre son propre corps. Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Vous avez été bel et bien achetés! Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Corinthiens 6, 18-20).
C’est pourquoi, les parents, premiers responsables de l’éducation de leurs enfants doivent se préoccuper d’avoir eux-mêmes une information correcte sur la sexualité et la contraception. Ils devront éveiller la conscience de leurs enfants au sens de l’amour vrai, du respect de son corps, de l’autre, de l’abstinence avant le mariage, et des dangers de tous ordres d’une sexualité désordonnée avec ou sans contraceptifs.
Les parents d’élèves, professeurs, directeurs d’établissements doivent, seuls ou en association, s’opposer de toutes leurs énergies à ce que leurs élèves ne soient pas endoctrinés par ces ONG criminelles qui tentent de plus en plus vulgariser les contraceptifs à l’école.
Notes :
[1] Marie-Claude KINNEL, Etre adolescente et se préoccuper de sa contraception, Université Henri Poincaré (Nancy I), 2011, p. 20.
[2] Le Syndrome Post Avortement (PAS) est le nom donné par les psychologues aux différents symptômes psychiques qui surviennent quelques temps après l’avortement. Ce syndrome sans solution psychothérapeutique affecte en premier lieu les femmes qui ont avorté mais aussi les hommes, les médecins et le personnel soignant ayant collaboré à ce crime abominable. Chez la femme, laissée à elle-même : pleurs incontrôlables, dépression, mélancolie, changements d’humeur, nervosité, inquiétude constante, dégoût de soi, sentiments de culpabilité, crise d’identité, sentiment d’échec, difficultés à se concentrer, peur, cauchemars, audition de voix d’enfants, de bébés qui pleurent, etc., etc.
8. L’utilisation et la promotion des contraceptifs sont un péché grave
« On reconnaît l’arbre à son fruit. Tout arbre bon produit de bons fruits, tandis que l’arbre gâté produit de mauvais fruits » (cf. Mathieu 7, 16-17). A la vue de ce qui précède, même sans la lumière de la foi, l’intelligence humaine peut conclure que le recours à la contraception est un mal.
L’emploi de contraceptifs quels qu’ils soient, de pilules du lendemain, de la stérilisation est un péché grave, encore appelé péché mortel, tout d’abord à cause de la dissociation qui est faite entre les finalités de la relation sexuelle : union et procréation [1]. On ne peut invoquer le fait qu’il s’agirait d’un moindre mal, car, s’il est parfois licite de tolérer un moindre mal moral afin d’éviter un mal plus grand, il n’est jamais permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu’il en résulte un bien (cf. Romains 3, 8).
L’utilisation de tous les contraceptifs hormonaux, des stérilets et des pilules du lendemain sont plus graves encore parce qu’ils sont abortifs. Tous les contraceptifs poussent d’ailleurs les conjoints (ou les partenaires) à choisir l’avortement direct en cas d’échec. De plus, l’effet des contraceptifs sur la santé n’est pas à négliger, car la vie et la santé sont un don de Dieu dont il faut en prendre grand soin. Enfin, la mentalité contraceptive favorise l’adultère, la fornication, la dislocation des foyers, la banalisation de la femme et finalement les violences faites aux femmes.
Sont également en état de péché mortel – et ne peuvent donc pas communier –, tous ceux qui coopèrent directement à ces péchés graves (propagandistes, prescripteurs, pharmaciens, vendeurs, etc. ).
Les conjoints qui sont sous contraceptifs, de même que tous ceux qui vivent en état de péché grave (fornication, adultère, concubinage, prostitution, pornographie, masturbation, homosexualité, etc.) doivent savoir qu’ils NE DOIVENT PAS COMMUNIER avant d’avoir reçu la confession ou d’avoir régularisé leur situation. De plus, ils doivent se souvenir que la vie ne s’arrête pas sur cette terre et qu’ils COMPROMETTENT LEUR SALUT s’il leur arrivait de mourir en état de péché grave sans avoir eu le temps de le regretter (cf. Marc 10, 17 ; 1 Corinthiens 6, 9-10 ; etc.) ! Cependant, un conjoint peut être la victime innocente de la violence ou de l’imposition injuste de la contraception de la part de son conjoint auxquelles il/elle ne peut s’opposer. Une telle coopération peut être licite quand sont réunies les trois conditions suivantes : 1) l’action du conjoint coopérant ne soit pas déjà en elle-même illicite ; 2) il existe des motifs proportionnellement graves pour coopérer au péché du conjoint ; 3) on cherche à aider le conjoint à abandonner un tel comportement (avec patience, par la prière, dans la charité, par le dialogue : mais pas nécessairement à ce moment, ni à chaque occasion) [2]. L’utilisation des préservatifs par des couples mariés dont l’un des conjoints vit avec le VIH pose un problème de conscience complexe que nous ne discutons pas ici [3].
Notes :
[1] Cf. Pape Paul VI, Encyclique Humanae vitae sur le mariage et la régulation des naissances, n°14. Cela ne signifie pas que chaque rapport doit donner naissance à une nouvelle vie, car le recours aux périodes non fécondes est licite.
[2] Cf. Conseil Pontifical pour la Famille, Vade-mecum pour les confesseurs sur certains sujets de morale liés à la vie conjugale, n°13-15.
[3] Cf. Père François SEDGO, Prévention SIDA et éducation chrétienne de la sexualité humaine, Ouagadougou, 1998. De larges extraits sont disponibles sur http ://catholique.bf, rubrique SIDA. Voir aussi Jacques SIMPORE, Prévention de la transmission verticale du VIH : enjeux biomédicaux, implications éthiques, juridiques et culturelles, Facultate Bioethicæ Pontificii Athenaei Regina Apostolorum, Rome, 2011.
9. Rôle particulier des agents de santé
Les médecins – et d’une manière générale les agents de santé – doivent être fidèles à leur vocation de protéger la vie, et en particulier, éviter de coopérer directement à toute action/activité qui entraîne volontairement la mort de l’embryon (avortement, contraceptifs), conformément à la Charte des personnels de la santé [1] et au serment d’Hippocrate : « je ne remettrai pas non plus à une femme un pessaire abortif. C’est dans la pureté et la piété que je passerai ma vie et exercerai mon art » [2].
C’est pourquoi, il leur revient d’éclairer leurs patients ainsi que l’opinion publique et décideurs (ministres, députés, « autorités religieuses, coutumières et civiles », etc.) sur les effets pervers des contraceptifs et de ne pas soutenir leur diffusion en les recommandant, prescrivant, vendant, distribuant ou administrant, selon l’injonction : « Tu ne prendras pas le parti du plus grand nombre pour commettre le mal » (Exode 23, 2). Ils doivent aussi dénoncer le mensonge officiel sur l’efficacité du préservatif dans la lutte contre le VIH/SIDA et les IST, et s’atteler à mieux faire connaître les bienfaits de la chasteté et de la planification familiale naturelle.
Et puisqu’« il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5, 29), il est nécessaire qu’ils désobéissent à la directive du ministère de la santé qui les oblige à prescrire et à administrer des contraceptifs par le seul motif qu’ils travaillent dans l’administration publique. C’est le principe d’objection de conscience qui désigne le refus d’accomplir certains actes allant à l’encontre de ses valeurs religieuses, morales ou éthiques dictés par sa conscience, même lorsque ces actes sont imposés par la loi. C’est un droit fondamental de tout être humain reconnu par la constitution du Burkina Faso (article 7) et par plusieurs traités ratifiés par le Burkina : Déclaration universelle des droits de l’homme (article 18), Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 18), Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (article 8). Bien entendu, tous ceux qui veulent exercer un droit à l’objection de conscience doivent s’attendre à savourer la béatitude d’être persécutés plus ou moins violemment à cause de leur foi (cf. 1 Pierre 4, 14-16 ; Matthieu 5, 11-12).
Notes :
[1] Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé, Charte des personnels de la santé.
[2] Cf. serment d’Hippocrate.
10. L’imposture de l’Union des Religieux et Coutumiers du Burkina pour la Santé et le Développement (URCB/SD)
La dénomination de l’association « Union des Religieux et Coutumiers du Burkina pour la Santé et le Développement (URCB/SD) », partenaire mis en évidence dans la campagne « 1 000 000 de voix pour la planification familiale et la santé de la reproduction » crée la confusion dans les esprits. On fait croire insidieusement à l’opinion publique que même l’Eglise catholique encourage la contraception. Elle est pourtant la seule organisation mondiale à s’opposer ferment à cette pratique. Et les responsables des ONG le savent.
A titre d’exemple, bien qu’il n’y ait pas eu l’ombre d’une soutane (le vêtement religieux des prêtres) à l’atelier de cette association du 21 janvier 2016 à Bobo-Dioulasso, le reportage de la manifestation au journal télévisé de la RTB a relevé l’engagement des « autorités religieuses et coutumières » pour la contraception sans mentionner que l’Eglise catholique était la grande absente.
Je ne sais pas quelle religion est favorable à la contraception mais je suis surpris que l’URCB s’affiche aveuglement et témérairement pour la contraception, tacitement au nom de toutes les religions présentes au Burkina. L’enseignement de la Bible est clair sur le sens du mariage, de la famille, de la dignité de la personne et de la sexualité humaines. Et à moins d’ignorer les Saintes Ecritures ou de vouloir tromper les gens, il est illusoire d’essayer de tirer de la Parole de Dieu quelque argument favorable à la contraception (condamnation dès le premier livre de la Bible : Genèse 38, 8-10) [1].
Cette profession de la foi catholique n’est ni arbitraire ni obscurantiste. Elle est confortée par l’expérience humaine et par les acquis des sciences humaines (médecine, histoire, anthropologie, sociologie, psychologie, bioéthique, statistiques, démographie, etc.) dont les résultats, présentés très sommairement ici, prouvent à toute personne de bonne volonté ayant une conscience droite que tous les contraceptifs sont intrinsèquement mauvais.
J’invite donc les journalistes à être honnêtes et à ne pas employer l’expression « responsables religieux et coutumiers » sans autres précisions lorsque les responsables l’Eglise catholique n’en font pas partie ou n’y ont pas désigné de représentants. Ce sera toujours et à jamais le cas chaque fois qu’il est question de soutenir la contraception et l’avortement. Les journalistes chrétiens ont la grave responsabilité de lever les ambigüités et de dénoncer la conspiration des organismes internationaux et des gouvernements africains à détruire à coup de milliards nos populations par la contraception.
J’invite également les responsables coutumiers à se désolidariser de la soit disant « Union des religieux et coutumiers du Burkina » lorsqu’il s’agit de plaidoyer pour la contraception. Même dans nos cultures, le rôle d’égorger un animal pour la cuisine revient à l’homme, traduisant la conscience profonde que la femme, qui donne la vie, ne saurait donner la mort. N’entraînons donc pas nos épouses, nos filles, nos mères à transformer leur ventre en cimetière tout en nuisant à leur santé, à leurs familles et à notre société. L’expérience des sociétés occidentales doivent nous donner des leçons, même en dehors de toute conviction religieuse.
Note :
[1] Genèse 38, 8-10 : « Alors Juda dit à Onân : « Va vers la femme de ton frère, remplis avec elle ton devoir de beau-frère et assure une postérité à ton frère ». Cependant Onân savait que la postérité ne serait pas sienne et, chaque fois qu’il s’unissait à la femme de son frère, il laissait perdre à terre pour ne pas donner une postérité à son frère. Ce qu’il faisait déplut à Yahvé, qui le fit mourir lui aussi ».
11. Exhortations
« Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens biens » (Norbert ZONGO). Quand il y a un incendie ou tout autre danger, ceux qui les premiers l’ont vu crient et font des gestes pour alerter les autres. Chacun doit élever sa voix pour alerter, pour exhorter afin que le désastre soit évité.
J’invite les statisticiens et démographes qui, jusque là étudiaient les comportements sexuels afin de proposer les mesures adéquates pour faire accepter les contraceptifs, à utiliser désormais leur science pour indiquer les moyens de sensibilisations possibles au respect du corps, de la dignité de la sexualité humaine et de l’embryon.
J’invite les juristes et les mouvements de défense de droits de l’homme à travailler à faire reconnaître le droit de l’embryon à la vie, à la protection et de défendre également le droit à l’objection de conscience pour tout personnel de la santé. Et comme nous sommes en période de révision du Code des Personnes et de Famille, que ceux d’entre eux qui sont dans le comité de révision soient consciencieux et vigilants pour que des germes d’une société dépravée n’y soient introduits.
J’invite la population, les associations et le gouvernement à refuser la coopération, les services et les financements de Planned Parenthood et de Marie Stopes International, les deux plus grands procurateurs d’avortements dans le monde, basés respectivement aux Etats Unis et au Royaume Uni qui financent leurs activités dans nos pays avec l’argent de ces crimes abominables. Le FNUAP est la branche de l’ONU qui travaille pour que la contraception et l’avortement soient reconnus comme des droits universels pour toutes les femmes, et par conséquent, pour que les « services de santé sexuelle et de la reproduction » soient accessibles à toutes les femmes, même les plus pauvres, au même titre que l’accès à l’eau potable.
J’invite les jeunes et les époux à prendre conscience du don merveilleux que Dieu leur a fait de leur corps et à se garder des expériences malheureuses de sexualité malgré les pressions et les sollicitations de notre temps. Il n’y a jamais de regret possible dans l’abstinence, la fidélité dans le couple et l’utilisation des méthodes naturelles.
Que l’opinion publique sache qu’un responsable de l’Eglise (évêque ou prêtre) qui soutient publiquement un programme de contraception ou d’avortement encourt le risque d’être suspendu de ses fonctions [1]. C’est pourquoi, le plus grand service que les évêques et les prêtres peuvent rendre aux programmes de « santé sexuelle et de la reproduction » est de ne jamais parler de ce sujet et de ne pas encourager les personnes qui œuvrent pour la planification familiale naturelle. De la sorte, les campagnes de sensibilisation à la contraception peuvent se tenir tranquillement, exploiter l’ignorance de la population, toucher largement les chrétiens devenus sur ce sujet des « brebis sans berger » (Mathieu 9, 36), mieux, les enrôler pour qu’ils en soient les acteurs en toute bonne foi.
Les chrétiens aussi bien que les non chrétiens du Burkina et de l’étranger ont été fiers de la position publique des évêques de l’Eglise catholique contre la modification de l’article 37 et la mise en place du sénat. Même si mon écrit n’a pas le caractère d’une déclaration officielle de l’ensemble des évêques du Burkina, il n’en demeure pas moins qu’il est fondé sur l’enseignement officiel de l’Eglise. De plus, un écrit de la Conférence épiscopale sur ce sujet puiserait à la même source et aurait une fermeté supérieure puisque les évêques sont les dépositaires de la foi et que le troupeau dont ils ont la charge encoure de graves dangers.
C’est pourquoi, je termine mon propos avec ces mots du saint Pape Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium vitae consacrée à la contraception, l’avortement, la procréation médicalement assistée, les manipulations sur les embryons et l’euthanasie : « Assaillis par les opinions les plus opposées, alors que beaucoup rejettent la saine doctrine au sujet de la vie humaine, nous sentons que s’adresse aussi à nous l’adjuration que Paul faisait à Timothée : « Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d’instruire » (2 Timothée 4, 2). Cette exhortation doit trouver un écho particulièrement fort dans le cœur de tous ceux qui, dans l’Eglise, participent plus directement, à divers titres, à sa mission de « maîtresse » de la vérité. Elle doit nous concerner d’abord, nous, les Evêques : à nous les premiers, il est demandé de nous faire les messagers infatigables de l’Evangile de la vie ; nous avons aussi le devoir de veiller sur la transmission intègre et fidèle de l’enseignement repris dans cette Encyclique et de prendre les mesures les plus opportunes pour que les fidèles soient préservés de toute doctrine qui lui serait contraire. Nous devons être particulièrement attentifs à ce que, dans les facultés de théologie, dans les séminaires et dans les diverses institutions catholiques, soit diffusée, expliquée et approfondie la connaissance de la saine doctrine.
L’exhortation de Paul doit être entendue également par tous les théologiens, par les pasteurs et par tous ceux qui ont une mission d’enseignement, de catéchèse et de formation des consciences : pénétrés du rôle qu’ils ont à remplir, ils ne prendront jamais la grave responsabilité de trahir la vérité et leur propre mission en exposant des idées personnelles contraires à l’Evangile de la vie que le Magistère redit et interprète fidèlement.
Dans l’annonce de cet Evangile, nous ne devons pas craindre l’hostilité ou l’impopularité, refusant tout compromis et toute ambiguïté qui nous conformeraient à la mentalité de ce monde (cf. Romains 12, 2). Nous devons être dans le monde mais non pas du monde (cf. Jean 15, 19 ; 17, 16), avec la force qui nous vient du Christ, vainqueur du monde par sa mort et sa résurrection (cf. Jean 16, 33) » [2].
Notes :
[1] Le plaidoyer pour la planification familiale (PF) au Burkina a dans son plan d’action l’obtention de l’adhésion des leaders coutumiers et religieux à la PF par l’orientation de prêches sur la PF. Cette tâche confiée à la DHPES a pour cibles « Imam, Catéchistes, Pasteurs, Chefs coutumiers ». Contre toute vraisemblance, les mots « évêques » et « prêtres » sont absents !!! http://planificationfamiliale-burkinafaso.net/plaidoyer.php
[2] Pape Jean-Paul II, Encyclique Evangelium vitae sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, n°82.