En fin novembre dernier, un forum a rassemblé à Niamey au Niger, d’éminentes personnalités religieuses, civiles, politiques et militaires pour réfléchir sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux au sein du G5 (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Cette rencontre faisait suite à celle de mai 2015 qui s’était tenue au même lieu et qui avait regroupé les ministres en charge de la Sécurité et des affaires religieuses des pays membres du G5. Ils s’étaient penchés sur la problématique de la radicalisation et de ses conséquences dans la région sahélienne eu égard à la montée actuelle de l’extrémisme religieux.
La radicalisation et son corollaire, l’extrémisme violent, menacent depuis quelques années la stabilité de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel ; en témoigne la survenue de crises épisodiques, des différentes attaques dans le Nord du Mali, le phénomène Boko haram et ses cortèges de malheurs, de la capacité d’endoctrinement des jeunes par des mouvements radicaux. La radicalisation apparait alors comme un fléau majeur qui exige des réponses immédiates et des actions à long terme pour lutter contre le phénomène dans le cadre de l’identification et de la limitation des sources de conflits potentiels et d’instabilité dans la région.
De telles rencontres dénotent de la part du G5 Sahel une prise de conscience du lien entre radicalisation et terrorisme et de la nécessité d’adopter des mesures urgentes transfrontalières et d’apporter les réponses les plus appropriées à la situation sécuritaire, de plus en plus préoccupante dans la sous région. Ainsi pour marquer leur engagement à lutter contre le radicalisme et l’extrémisme violent, les pays du G5 Sahel ont adopté, à l’occasion, une déclaration dite de Niamey dans laquelle il a été décidé de la création de deux structures : la cellule Régionale de Prévention de la Radicalisation et de l’Extrémisme Violent.
Implantée à Nouakchott auprès du secrétariat permanent du G5 Sahel, la dite Cellule s’est fixé comme objectif, de coordonner et de faciliter les activités de prévention, de radicalisation et de lutte contre l’Extrémisme Violent au sein des pays du G5. A ce titre, la cellule joue le rôle de collecte et d’analyse de données, de centralisation des rapports, de coordination des missions sur le terrain, d’organisation des activités de sensibilisation, de plaidoyer politique, de communication avec les médias. Elle fonctionne sur l’égide du Secrétariat permanent du G5 Sahel et est appuyée par le bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest.
Chacun des cinq Etats membres du G5 devra se doter d’une cellule nationale, appelée Antenne Nationale de lutte contre la Radicalisation et l’Extrémisme Violent pour servir de relais à la cellule Régionale.
Abbé Paul G. DAH