« A quoi bon remplir les lieux de culte si… «
« Dieu regarde l’âme et le cœur ». Pour Lui, « il vaut mieux ne pas croire que d’être un faux croyant, un hypocrite ! ». Le lendemain, pendant la messe à l’air Defense Stadium, du Caire, l’appel du Pape à s’abandonner à « la toute-puissance de l’amour, du pardon et de la vie » a résonné plus fort que jamais : « La vraie foi est celle qui nous rend plus charitables, plus miséricordieux, plus honnêtes et plus humains ». Sinon, à quoi bon « remplir les lieux de culte, si nos cœurs sont vidés de la crainte de Dieu et de sa présence », à quoi bon « prier, si notre prière à Dieu ne se transforme pas en amour pour notre frère ». Inutile de soigner les apparences, a-t-il rappelé à l’homélie. Dieu, a insisté le Saint-Père, « n’apprécie que la foi professée par la vie, parce que l’unique extrémisme admis pour les croyants est celui de la charité ! Toute autre forme d’extrémisme ne vient pas de Dieu et ne lui plaît pas ! ».
Incompatibilité entre violence et foi
Dans un monde, et dans une région où le fondamentalisme religieux avance dangereusement, le Pape a appelé tous les responsables religieux à « démasquer la violence sous les airs d’une présumée sacralité, qui flatte l’absolutisation des égoïsmes au détriment de l’authentique ouverture à l’Absolu », à « dénoncer les violations contre la dignité humaine et contre les droits humains » et à « porter à la lumière les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion et de les condamner comme falsification idolâtrique de Dieu ». Seule la paix est sainte et aucune violence ne peut être perpétrée au nom de Dieu, a-t-il insisté, alors « ensemble (…) Redisons un ‘‘non’’ fort et clair à toute forme de violence, de vengeance et de haine commise au nom de la religion ou au nom de Dieu. Ensemble, affirmons l’incompatibilité entre violence et foi, entre croire et haïr. Ensemble, déclarons la sacralité de toute vie humaine opposée à toute forme de violence physique, sociale, éducative ou psychologique ».
Concrètement, le pape François, comme à l’arrivée en saluant les autorités égyptiennes, a exhorté tous les responsables, les religions en tête, à « œuvrer pour résorber les situations de pauvreté et d’exploitation » et à « combattre la prolifération des armes qui, si elles sont fabriquées et vendues, tôt ou tard, seront aussi utilisées « . A son arrivée dans le pays, la première pensée du Pape était allée aux victimes de « la violence aveugle et inhumaine » causée par « le désir borné de pouvoir, du commerce des armes, par de graves problèmes sociaux et par l’extrémisme religieux », soulignant d’emblée le devoir des responsables politiques et religieux du pays de « démasquer » ces vendeurs d’illusions sur l’au-delà, et de « démonter les idées homicides et les idéologies extrémistes, en affirmant l’incompatibilité entre la vraie foi et la violence, entre Dieu les actes de mort ».
Source: ALETEIA