A compter de ce dimanche, 3 décembre 2017, voici la Nouvelle version du Notre Père récité
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
ET NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION,
mais délivre-nous du Mal.
Une nouvelle formule pour le Notre Père
Le 3 décembre prochain, 1er dimanche de l’Avent, la nouvelle formule du Notre Père entrera officiellement en vigueur, comme l’ont annoncé les évêques de France en mars dernier. Les catholiques seront invités à dire « Ne nous laisse pas entrer en tentation » au lieu de « Ne nous soumets pas à la tentation ». Explication de texte.
La prière du Notre-Père est probablement le texte le plus connu de la Bible. La plupart des chrétiens, quelle que soit leur confession (catholiques, protestants, orthodoxes, anglicans) connaissent par cœur cette prière enseignée par Jésus lui-même à ses disciples dans l’Évangile de saint Mathieu (6, 9-13) : « Vous donc, priez ainsi : Notre père, qui es aux cieux… » (Lc 11,2-4).
Jésus a récité cette prière en araméen ou en hébreu. Dans les Évangiles, elle a été retranscrite en grec par saint Mathieu et saint Luc. La question de la traduction est épineuse, notamment pour la 6e demande : « Ne nous soumets pas à la tentation ». Cette version est utilisée depuis 1966 à la suite d’un compromis œcuménique signé dans la foulée du Concile Vatican II. La traduction de 1966 avait assez rapidement soulevé des problèmes théologiques, puisque elle laisse supposer une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation qui mène au pêché, comme si Dieu lui-même pouvait être l’auteur du mal. « Dieu ne tente personne » écrit pourtant saint Jacques.
En tant que sollicitation au mal, la tentation ne peut pas avoir Dieu pour auteur. « La tentation vient du démon et non de Dieu, c’est Satan le tentateur », explique le père Christophe Faivre, curé de la paroisse de Liancourt. « Dans cette prière, nous ne demandons pas à Dieu de nous éviter la tentation, mais plutôt de nous donner la force d’en sortir victorieux, comme le Christ au désert. Être exposé à la tentation est notre lot quotidien », précise encore le prêtre.
Redécouvrir Dieu comme un père à mes côtés
Ainsi serons-nous invités prochainement à dire « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Cette nouvelle traduction du Notre Père date de novembre 2013, année de la publication de la Traduction liturgique de la Bible, laquelle avait requis 17 années de travail et la collaboration de 70 traducteurs. Il aura donc fallu attendre encore quatre années pour que la modification soit effective en ce qui concerne l’usage liturgique du Notre Père.
Marie-Chantal de Bosschère, co-responsable du service de Pastorale Liturgique et Sacramentelle voit dans ce changement de formule une opportunité pour expliquer et creuser la question de savoir qui est Dieu pour chacun de nous. « Il faut toujours en revenir à la lecture et à la compréhension de la Bible, développe-t-elle. Est-ce un Dieu méchant, qui cherche à me faire tomber ou un Dieu qui m’épaule et m’accompagne dans les épreuves que je traverse ? ».
Changer une habitude bien ancrée
Très concrètement, le diocèse va éditer un signet avec la nouvelle formule et le sens de cette modification. Il sera distribué dans toutes les paroisses au plus tard le 3 décembre prochain. Tous les documents de préparation (baptême, mariage..) seront aussi mis à jour avec la nouvelle formule. « Je ferai probablement une annonce toute spéciale au moment de la mise en place, les gens risquent d’être surpris », note le père Alexandre Hurand, curé de Beauvais-Nord « Cela prendra peut-être un an pour que les gens l’intègrent et prennent l’habitude de ce changement. Le plus difficile sera pour les pratiquants occasionnels, qui ne viennent à l’église que 4 ou 5 fois par an», précise-t-il.
Raphaëlle Villemain (article paru dans Echo – octobre 2017, pages 4 et 5)