« Suite à cette situation, l’Eglise famille de Dieu qui est à Kaya ne saurait rester indifférente. C’est pourquoi en ma qualité d’administrateur diocésain, uni à tout le presbyterium et à toute l’Eglise diocésaine, nous déplorons ces actes et exprimons notre profonde compassion à la douleur des populations concernées et nous présentons nos condoléances à toutes les familles éplorées » : c’est là un extrait du message de Mgr. Lambert SAWADOGO, administrateur diocésain de Kaya, adressé aux fils et filles de l’Eglise famille de Dieu qui est à Kaya et aux hommes de bonne volonté, à l’occasion des attaques terroriste de Yirgou.
En effet, le 1er janvier 2019, des individus non encore identifiés se sont infiltrés dans le village de Yirgou, paroisse de Barssalogho, et ont assassiné froidement le chef du village et six autres personnes dont deux de ses fils. Cet acte ignoble s’est dégénéré en représailles à Yirgou et dans les villages environnants, faisant place à une véritable chasse à l’homme qui a abouti à des exécutions sommaires de plusieurs Peulhs et de la destruction de leurs habitations. Le bilan de ces actes ignobles fait état de plusieurs personnes tuées et laissant beaucoup de familles sans abri et errant dans la nature.
C’est ainsi que, joignant l’acte à la parole, l’administrateur s’est rendu à Barssalogho, pour exprimer la compassion et la solidarité de l’Eglise diocésaine de Kaya. C’était ce dimanche 13 janvier 2019, accompagné par le curé et les membres du conseil des laïcs de Barssalogho. La visite a commencé d’abord par la rencontre de la délégation diocésaine avec le préfet du département de Barssalogho et le maire de la commune de Barssalogho. Un entretien au cours duquel les autorités ont présenté la situation à l’administrateur qui, à son tour, a expliqué le sens de sa démarche : leur remettre son message d’appel à l’apaisement et les encourager dans la gestion de la situation. Puis s’en est suivi un déplacement au camp des réfugiés. Là, l’administrateur diocésain et les membres de la délégation ont touché du doigt la réalité du terrain. Il y avait au total 1006 déplacés, aux soins de plusieurs services. Un temps d’émotions au regard de la situation : majoritairement femmes et enfants, et Peulhs, les réfugiés ont exprimé à leur tour leur joie pour ce déplacement et demandé du soutien, surtout matériel. Un soutien promis par l’administrateur qui précise qu’il arrivera via l’OCADES, suivant les recommandations des autorités régionales.
« L’Église convie les fidèles à la prière pour le repos en Dieu des âmes des disparus et pour la paix dans notre pays le Burkina Faso. Nous demandons à tous de travailler à l’apaisement des cœurs et à la solidarité à l’égard de populations jusqu’à leur réinsertion », a conclu l’administrateur dans son message.
Père K. Alexis OUEDRAOGO