Homélie à Sainte-Marthe: cultiver la proximité et non les divisions idéologiques

Lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a demandé de prier pour les prêtres et les évêques, en les exhortant à quatre formes de proximité.

Debora Donnini – Cité du Vatican

Le Pape a poursuivi son commentaire de la lettre de saint Paul au jeune évêque Timothée, en montrant que l’apôtre exhorte à vivre le ministère épiscopal comme un don. L’attrait de l’argent, les bavardages, les médisances, les «discussions stupides» affaiblissent la vie ministérielle, a averti François. «Quand un ministre, qu’il soit prêtre, diacre, évêque, commence à s’attacher à l’argent, il se lie à la racine de tous les maux», a averti le Pape en rappelant que saint Paul expliquait que l’avidité de l’argent est la racine de tous les maux.

Au contraire, les ministres ordonnés doivent centrer leur attention sur quatre «proximités». Tout d’abord, l’évêque doit être «un homme de proximité à Dieu». Le Pape a ainsi rappelé que quand les apôtres ont «inventé» les diacres, Pierre avait justifié la création de ce service spécifique en disant que la responsabilité de «la prière» et de «l’annonce de la Parole» incombait aux apôtres eux-mêmes. Le premier devoir d’un évêque est donc de prier: «il donne la force», et il réveille aussi «la conscience de ce don, que nous ne devons pas négliger, qui est le ministère».

Pour une fraternité concrète entre évêques, prêtres et diacres

La seconde proximité à laquelle est ensuite appelé l’évêque concerne ses prêtres et diacres, qui sont ses plus proches collaborateurs. «Tu dois aimer d’abord les plus proches, qui sont tes prêtres et tes diacres», a souligné l’évêque de Rome : «C’est triste quand un évêque oublie ses prêtres», a-t-il rappelé en martelant qu’aucun coup de téléphone d’un prêtre à son évêque ne devait rester sans suite.

Le troisième niveau de proximité concerne les prêtres entre eux, qui doivent eux aussi vivre «la proximité entre eux, et non les divisions. Le diable entre par-là pour diviser le presbyterium», a-t-il averti, en pointant les groupes de prêtres, les clans, qui se forment parfois sur la base de sympathies idéologiques et fragilisent l’Église en la fracturant.

Enfin, le quatrième niveau de proximité concerne la relation au peuple de Dieu. «Dans sa deuxième Lettre, Paul commence en disant à Timothée de ne pas oublier sa maman et sa grand-mère», c’est-à-dire de ne pas oublier d’où il est venu, d’où le Seigneur l’a appelé, a expliqué François. «N’oublie pas ton peuple, n’oublie pas tes racines ! Et maintenant, comme évêque et comme prêtre, il faut toujours être proche du peuple de Dieu. Quand un évêque se détache du peuple de Dieu, il finit dans une atmosphère d’idéologies qui n’ont rien à voir avec le ministère: ce n’est pas un ministre, ce n’est pas un serviteur. Il a oublié le don gratuit qui lui a été donné.»

La responsabilité du peuple de Dieu vis-à-vis des ministres ordonnés

En conclusion, le Pape a renouvelé son invitation à ne pas oublier ces «quatre proximités», en incluant celle du collège épiscopal et presbytéral: la proximité à Dieu, la prière ; la proximité aux prêtres de la part de l’évêque et des prêtres avec leur évêque ; la proximité des prêtres entre eux et des évêques entre eux ; et enfin, la proximité au peuple de Dieu. Et tous les fidèles sont appelés à prier pour ceux qui ont la responsabilité de les conduire «sur la voie du salut».

«Est-ce que vous priez pour vos prêtres, pour le curé, pour le vicaire, ou vous le critiquez, seulement ? Il faut toujours prier pour les prêtres et pour les évêques, pour que nous tous – le Pape est un évêque – nous sachions prendre soin de ce don avec cette proximité», a-t-il conclu.