L’évêque de Koudougou, Mgr Joachim Ouédraogo, président en exercice de la commission épiscopale pour la pastorale des Migrants et des réfugiés, a présidé dans sa cathédrale, ce dimanche 27 courant, la célébration de la 106ème journée mondiale du Migrant et du réfugié. Il résume ici l’esprit de la célébration de cette journée au niveau national : ‘‘ Nous voulons, à travers la célébration de cette journée, interpeller tout le monde autorités politiques, religieuses, citoyens, religieux et non religieux à être attentifs à la situation du Migrant et du réfugié. C’est un appel à plus de solidarité, de la part du pape, à l’endroit de ces personnes vulnérables’’. Et pour Mgr Joachim, parce que le Christ s’identifie aux pauvres dans l’évangile, ‘‘c’est eux qui nous conduisent au ciel, ils sont le chemin d’éternité ; être en contact avec eux, c’est être en contact avec l’éternité, le Royaume de Dieu.’’. Et Mgr interpelle : Si nous laissons ces personnes à elles-mêmes, elles peuvent constituer un jour un problème. Parce que la personne qui a fin et qui a soif devient incontrôlable. Son instinct peut la pousser à vouloir acquérir ce dont elle a besoin, non pas par les moyens légaux, mais par la violence.’’ Cette célébration de la 106ème journée mondiale du Migrant et du Réfugié a connu la participation effective des délégations de neuf des quinze diocèses du Burkina, des représentants du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, et de la Famille, des autorités municipales et locales, militaires et paramilitaires, d’organisme tel le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR). L’après-messe a été marquée par une rencontre entre les déplacés internes de Koudougou et les différentes autorités. Là chacun a laissé parler son cœur, pour donner du contenu concret aux mots accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés internes, découlant du thème général : Contraints de fuir comme le Christ. Le public a été sensibilisé à la cause déplacée internes et à une solidarité agissante par un théâtre forum à partir de ce thème. En plus d’une quête spéciale en faveur des déplacés internes, il leur été fait don de 10 tonnes de riz et de balles d’habillements. Le Burkina compte à ce jour plus d’un million de déplacés internes. Ce qui n’est pas sans poser un problème de crise humanitaire sans précédent, selon les mots du chargé de mission auprès du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, et de la Famille, M. Jérôme YAMEOGO. Un des aspects de ce drame, c’est par exemple ces milliers d’enfants sans acte de naissance, dans un tel contexte. M. Nignan Bassirou, chargé de lutte contre l’apatridie, a dans son intervention au nom du HCR, promis d’accompagner les efforts de l’Eglise pour passer de 700 à 1000 enfants avec acte de naissance. Toutes les paroisses de Koudougou ayant accueilli des déplacés internes, bénéficieront des services de la troupe théâtrale dans le cadre de la sensibilisation pour la cause des déplacés, a rassuré Mgr Joachim Ouédraogo
Paul DAH