Il est 18 heures ce jeudi 27 février 2014. L’avion qui ramène de Rome celui que ses concitoyens surnomment affectueusement « Duc in altum » (avance au large), s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou. Le Cardinal Philippe Nakellentuba Ouédraogo est de retour dans sa première patrie.
Après avoir été fait citoyen de Rome où il a reçu dans la Basilique Saint Pierre au Vatican son titre cardinalice, Philippe Ouédraogo est rentré hier au bercail. Au pied de la passerelle, sont venus l’accueillir, les ministres Jérome Bougouma de l’Administration territoriale, Salif Kaboré des Mines et de l’énergie. Ils sont précédés du Nonce apostolique, l’ambassadeur du Saint Siège au « pays des Hommes intègres », de Mgr Paul Ouédraogo président de la conférence épiscopale Burkina-Niger et suivi de François Compaoré, conseiller à la présidence du Faso et de Ablassé Ouédraogo, président. de Le Faso autrement. Le Cardinal du Nakellentuba bénit ce beau monde et avance. De jeunes enfants en faso danfani apportent des fleurs. Le Cardinal est accueilli par les flashs des journalistes. On se bouscule, la sécurité paraît déjà débordée. La haie d’accueil commence par une dizaine d’évêques, des curés des différentes paroisses de Ouagadougou, des religieux et religieuses. Ces dernières entonnent une timide « Rendez grâce au Seigneur car il est bon », repris en chœur par la foule qui se presse à l’entrée du salon d’honneur. La sécurité tente vainement de sélectionner quelques journalistes qui y auront accès. Peine perdue, tout le monde s’y engouffre pour ne pas se faire conter les premières paroles du prélat.
Dehors, les foules se font de plus en plus pressantes. Dès que le Cardinal est sorti du salon, il est vite happé par elles. Fanions et photos du Cardinal en main, en tenues traditionnelles ou pagnes imprimés pour l’occasion, les fidèles prennent la direction de la cathédrale de l’Immaculée conception de Ouagadougou pour y prier et célébrer une paraliturgie d’accueil en l’honneur de celui qui, 15 ans après le décès du 1er Cardinal Paul Zoungrana, incarne pour l’Eglise famille du Burkina Faso, la fierté d’être un « chouchou » de la plus haute hiérarchie de l’Eglise catholique. Notre regret est de n’avoir pas un ancien à côté pour nous conter comment Cardinal Paul Zoungrana a été accueilli en son temps en 1965 après sa création.
Thomas Dakin POUYA
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