10h55 à l’archevêché de Koulba. Le visiteur annoncé la veille est à la grande porte. A l’invitation du chargé de protocole, le cardinal Philippe maître des lieux en compagnie de Mgr Paul OUEDRAOGO président de la Conférence Épiscopale Burkina Niger, se rendent à la porte principale et accueillent le président du Faso sous une pluie de crépitement des flashes d’une pléthore de photographes. Devant la statue de la Vierge Marie qui trône à l’entrée de l’archevêché, tous s’inclinent, puis à l’invitation du cardinal disent un Pater et un Ave Maria à l’intention de l’église famille au Burkina et pour le pays. Mgr Paul rejoint les autres évêques et laisse le cardinal et son hôte avancer dans le salon d’honneur. Les photographes et cameramen s’y engouffrent. Ils ont une minute pour les prises de vues puis se retirent pour ne laisser que les deux, ensemble. Après un échange qui a duré un quart d’heure environ, les deux sortent et regagnent la salle de conférence de l’archevêché, où les évêques et la délégation présidentielle les attendent. Le cardinal prend le premier la parole pour accueillir le président et sa délégation. Dans un speech de trois minutes environ, il exprime ses sentiments de gratitude, au président, aux membres du gouvernement et aux évêques y présents. Il apprécie l’implication du président du Faso aux célébrations de Rome à travers la participation de ses émissaires qui l’ont représenté. L’accueil enthousiaste dont il a été témoin à son retour, depuis l’aéroport jusqu’à la cathédrale le 27 soir, lui fait dire « que tous les fils du pays se sentent concernés par la grâce que le Saint-Père nous a faite à travers ce cardinalat ». Après avoir briefé au Président du Faso le déroulement du séjour romain, le cardinal a encore dit sa sincère reconnaissance pour l’accompagnement bénéficié, par la présence de Djibril BASSOLE à Rome. Et le Président du Faso non sans humour, de chuchoter au cardinal le statut de El hadj de Djibril BASSOLE. Puis souhaitant que son élévation au cardinalat soit un signe d’espérance pour tous les Burkinabè, le cardinal conclut son propos en se recommandant à la prière de tous, et en promettant sa prière à tous.
La réponse du visiteur
Le Président du Faso à son tour, prend la parole. Pourquoi cette visite à l’archevêché ? Je suis venu dit-il « pour m’associer à ce temps de bonheur que vit l’Eglise Famille de Dieu au Faso ». Il adresse sa première pensée en l’endroit de sa sainteté le Pape François, qui par « l’inspiration divine a une fois honoré les chrétiens du Burkina en particulier, et tout le Burkina en général, par le choix du cardinal comme membre de son gouvernement de l’Eglise universelle ». Il ne cache pas sa fierté, ainsi que celle de la « la communauté nationale car c’est une affaire de famille ». Selon lui, c’est la ferveur religieuse du Burkina, qui nous vaut aujourd’hui un cardinal. Il est bien d’avis avec le cardinal Philippe que le cardinal Paul ZOUNGRANA qui a assumé avec succès durant 35 ans sa mission de cardinal, a sa part dans la joie que le pays vit. Il souhaite que le cardinal Philippe poursuive cette œuvre qu’il a d’ailleurs déjà entamée avec une note particulière dans son approche avec les autres communautés. C’est pour lui une option pastorale qu’il salue, car dit-il, « elle contribue à éloigner du Burkina, les divisions qui se vivent sous d’autres cieux à cause de la religion ». A tous les évêques du Burkina, le Président a redit sa gratitude et celle du gouvernement pour leur « implication dans les domaines clé du développement comme ceux de l’éducation, de la santé et de la nourriture, pour les populations, mais aussi pour les autres initiatives entreprises en faveur de la communauté nationale ». C’est en invoquant Dieu afin qu’il accorde au cardinal le courage et l’endurance nécessaires pour assumer ses charges, que le Président du Faso a terminé leur échange. Puis après la séance de photo et l’interview qu’il a accordée à la presse, il a repris la route de Kossyam. Il portera à son épouse, le cadeau que le cardinal lui a offert : les photos du consistoire et celles que la délégation officielle rendue à Rome (dont la première dame), a prises avec le Pape François.