L’Eglise Famille de Dieu au Burkina Faso a commencé sa campagne de moisson des prêtres de l’année 2014. Ce premier weekend du mois de juillet a vu dans certains diocèses du pays, l’ordination des prêtres diocésains, ou religieux issus des instituts religieux installés au Burkina Faso. Pour le compte de l’archidiocèse de Ouagadougou, c’est au total vingt prêtres (dont 8 diocésains et 12 religieux) auxquels, le cardinal Philippe OUEDRAOGO a conféré l’ordre sacré du presbytérat.
Entouré de son évêque auxiliaire Mgr Léopold, de l’archevêque émérite Mgr Untaani, de près de deux cents prêtres, et en présence d’une assemblée que la cathédrale a refusée, le Cardinal Philippe, après la présentation des candidats et l’attestation de leur aptitude par le président du conseil diocésain des laïcs, a nommément et individuellement appelés les candidats au sacerdoce, avant de dire dans un ton grave et solennel « nous vous recevons comme prêtres de l’Eglise catholique». Il les a ensuite dans son homélie, exhortés à accueillir ce don dans les dispositions que demande le grand prêtre Jésus Christ qui les a choisis, c’est à dire dans l’action de grâce et la méditation. Aux fidèles chrétiens participant à cette eucharistie d’ordination presbytérale, la 72ème dans la cathédrale de Ouagadougou, la première ayant eu lieu en mai 1942, le Cardinal Philippe déclare : « C’est la première fois que nous avons une telle moisson de prêtres ». Une raison donc pour lui, de congratuler tous ceux qui ont contribué à l’aboutissement d’une telle moisson, et qui sont accourus nombreux pour être témoins du don de la grâce du presbytérat. Sa joie il ne la cache pas, mais il ne ferme pas non plus les yeux sur certains travers à éviter. « Être prêtre, assène le Cardinal Philippe, ce n’est point faire carrière, ce n’est non plus pour garantir une promotion sociale. On ne devient pas prêtre ajoute-t-il, pour « devenir quelqu’un dans la société», avant de conclure, on le devient par pure grâce ». Toute l’assemblée comprendra que si le baptême configure tout baptisé au Christ ressuscité, le sacerdoce ministériel constitue un sacrement qui marque spécialement l’ordonné, et le rend semblable au Christ. Cette consécration qui implique un appel gratuit de Dieu, est spécifique, en ce qu’elle est une élection qui engage l’appelé de manière définitive. Tout prêtre est alors un sacrement du Christ, instrument du Christ lui même. Le suivre sur ce chemin requiert selon le Cardinal Philippe, « le don total de soi et l’accueil des conseils évangéliques fidèlement vécus ». Ces exigences sont les mêmes, pour tous les prêtres diocésains ou religieux, auxquels le Cardinal Philippe s’inspirant du Saint curé d’Ars, Jean-Marie Vianney, a présenté la figure du prêtre comme un don immense fait au peuple. Le curé d’Ars, en effet, évoque « la grandeur du don qui est confié à une créature humaine » lorsqu’il parle du prêtre. C’est encore lui, qui parle du prêtre comme cet « homme à qui Dieu obéit ». Enseigner, conduire et sanctifier tous les hommes, prêcher, faire naître et grandir le peuple de Dieu, voilà à quoi les nouveaux prêtres doivent s’atteler au quotidien. L’activité pastorale doit être pour eux une manifestation de l’amour du Christ venu pour servir et non pour être servi. C’est pourquoi, le Cardinal les a appelés à être surtout proches des pauvres, des malades et des petits. Leur vie consistera en somme, à tendre sans cesse à la sainteté. Tenant la place du Christ en personne, c’est au quotidien qu’ils tendront vers la perfection de Celui qu’ils représentent. Les nouveaux ordonnés retiendront, que leur sanctification s’opèrera d’abord dans une pastorale exercée en communion avec l’évêque et leurs confrères. C’est à cette condition, qu’ils ne parleront pas seulement du Christ, mais le feront voir, entendu qu’ils sont son icône et son reflet. Un programme de vie pour lequel, les jeunes prêtres auront continuellement besoin de l’assistance de Marie reine du sacerdoce.
Abbé Joseph Kinda