Rencontre des religions pour la paix au Burkina Faso

SAMSUNG CAMERA PICTURESLe dimanche 26 octobre 2014 a eu lieu, au stade municipal de Ouagadougou, la clôture de la ‘’rencontre des religions pour la paix ‘’. Organisée par la Communauté de Sant’Egidio, Association internationale de laïques  reconnue par l’Eglise catholique, cette rencontre qui s’est tenue du 24 au 26 octobre 2014 sur le thème « La paix est l’avenir » se veut selon Charles SAVADOGO Responsable de la Communauté de Sant’ Egidio, « un écho au rassemblement des grandes religions du monde à Anvers en Belgique, cent (100) ans après la première guerre mondiale ». Cette clôture a fait suite à une série d’activités menées à l’endroit de la population en vue de promouvoir la paix. Au titre de ces activités qui ont précédé ce jour, deux (02) panels ont eu lieu à la salle de conférence du Conseil Burkinabé des Chargeurs (CBC) les 24 et 25 octobre. Le premier, dont la cible particulière était la jeunesse, a porté sur le thème « la crise économique et spirituelle». Quant au second panel, il s’est adressé principalement aux leaders religieux et politiques à travers le thème « vivre ensemble dans un monde globalisé». Avant de se rendre au stade municipal en cortège traversant le centre-ville pour la clôture, les différentes communautés religieuses ont prié pour la paix. La communauté catholique s’est réunie à la paroisse cathédrale où la prière a été présidée par Son Excellence Monseigneur Gabriel SAYAOGO, Évêque de Manga. Le prélat a insisté sur le caractère personnel que doit avoir la paix, en ce sens que, d’une part, la paix commence par nous-mêmes, dans notre cœur, au fond de nous, et d’autre part, « vouloir la paix pour les autres, c’est la vouloir pour soi-même ». Après la prière, c’est dans une ambiance musicale de la fanfare, que les fidèles catholique ont rejoint le stade où étaient déjà présents leurs frères évangéliques, musulmans et coutumiers.

 La cérémonie de clôture proprement dite

Elle a été introduite par le Responsable de la Communauté de Sant’ Egidio au Burkina Faso, M. Charles SAVADOGO, qui n’a pas manqué de témoigner toute la gratitude de son groupe à tous ceux qui les ont soutenus dans leur initiative, à savoir les leaders religieux et coutumiers. Dans son mot, il a érigé le dialogue comme la meilleure méthode de sensibiliser les esprits à la paix et à la solidarité riche. S’il y a eu une guerre mondiale, a-t-il dit, pourquoi il n’y aurait pas une paix mondiale ? Elle doit être possible ! Ce ne sont certainement pas les enfants qui diront le contraire. En effet, ils ont présenté après le mot des organisateurs, un poème de Sa Majesté le Moogho-Naaba Baongo sur la culture de la paix. Tour à tour, les leaders religieux ont prononcé leurs allocutions. Que ce soit la communauté évangélique à travers le Pasteur SIB Enoch, ou celle musulmane représentée par l’Imam El Hadj Omar BONI, ou encore l’Eglise catholique par l’Abbé Jacob YODA, Chancelier de son Éminence le Cardinal Philippe OUEDRAOGO, tous ont salué cette initiative qu’ils trouvent belle et pertinente. Ils ont tous félicité les organisateurs de cette grande rencontre, et adressé des messages de paix à tous les Burkinabés et au monde entier. On peut retenir de leurs propos, que la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes ; elle est une quête perpétuelle et une aspiration de tous. C’est pourquoi il nous faut dépasser nos croyances pour bâtir la paix dans le vivre ensemble, car si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de nous une seule communauté. Il convient de ne pas se laisser influencer par les constats malheureux de conflits de nos religions au plan international ; il faut revenir tout simplement à l’amour, seule maître mot de la paix.

 L’appel de paix

Les responsables religieux ont lancé un appel dénommé « Appel de paix », lu par le Dr Henri OUEDRAOGO, membre de la Communauté Sant’ Egidio. Ce message s’adresse aux différentes religions et au monde entier, encore sous les affres de la guerre et de la violence qui lui font perdre la dimension commune qu’il devrait avoir par le caractère désormais global dont il est revêtu. On peut retenir de ce message qu’il faut avoir l’audace de concevoir la paix malgré les obstacles, car « l’avenir est la paix » sinon il n’y a plus d’avenir que l’on soit gagnant ou perdant. Il est encore nécessaire de dialoguer et de prier, car sans prière et sans dialogue le monde étouffe.

Le dernier acte de cette clôture a été la signature par les responsables religieux, de cet appel de paix, signe de l’engagement des communautés religieuses à prôner toujours l’esprit œcuménique du vivre ensemble et de la paix. Un millier d’exemplaires de ce message a été distribué aux fidèles croyants présents à ce grand évènement qui a connu la présence du premier ministère et du grand dignitaire de nos coutumes et traditions, Maître Frédéric Titinga PACERE. Pour le Responsable de la Communauté Sant’ Egidio au Burkina Faso, M. Charles SAVADOGO,il n’y a pas à se satisfaire de la réalisation de l’activité, mais il faut plutôt espérer que le message des communautés religieuses atteigne le plus de personnes possibles, dans notre pays et dans le monde entier. Ainsi a pris fin ce grand rendez-vous des ‘’Religions et culture en Dialogue’’.

La célébration d’un tel anniversaire au Burkina, dans le contexte actuel d’un climat socio politique agité, est on ne plus bénéfique pour la nation. Encore faut-il que les cœurs s’accordent à la grâce demandée pour une paix durable dans notre cher Faso.

Que Dieu accorde au monde entier l’avenir qui est la paix !

Davy SOMA