Les mouvements, associations, groupes de spiritualité et services d’Eglise au Burkina : historique, état des lieux et perspectives

Conférence :

 

Père Jean Ilboudo de le ThéotokosPère Jean Ilboudo de la Théotokos,S.J.


 

Introduction 

Prière : Invocation de l’Esprit Saint de l’Eglise Orientale.

O roi Céleste Consolateur,

Esprit de Vérité,

Toi qui es partout présent

Et qui emplis tout,

Trésor de biens

Et Donateur de vie,

Viens et demeure en nous !

Purifie-nous de toute souillure,

Et sauve nos âmes,

Toi qui es bonté !

Une analogie qui n’est pas sans valeur,  les mouvements d’action catholique, les associations et les groupes de spiritualité sont à l’image des Instituts religieux. Une grande diversité.

 

Tertullien  écrivant sur l’Eglise autour de l’année 200 disait :  » Que de vierges mariées au Christ »!  et l’évêque de Carthage Cyprien vers 257  affirmait que « L’Eglise fleurit, couronnée par tant de vierges ». Origène de son côté décrit l’église d’Alexandrie comme: « L’Epouse du Christ entourée d’une foule de vierges chastes et pures. »

 

Je suis tenté de dire à mon tour que l’Eglise du Burkina fleurit couronnée d’une foule de mouvements d’action catholique, d’associations pieuses, de groupe de spiritualité et des groupes de service d’Eglise.

Dans le présent Forum, il nous sera donné de connaitre ces différents mouvements et associations diverses

Partant d’une analogie qui n’est pas sans valeur, je dirai que les mouvements d’action catholique, les associations de fidèles et les différents groupes de spiritualité sont à l’image des Instituts religieux. Les Instituts religieux dans leur grande diversité sont un don de l’Esprit à l’Eglise, on pourrait même au monde. La grâce que Dieu destine au monde passe par quelques-uns. Au Burkina seulement et au Niger, il y a près de  72 instituts.

 

I)                 Première partie : . Des mouvements laïcs

Les mouvements d’action catholique, les associations et les groupes de spiritualité

a)    Un survol historique

b)    La diversité des mouvements, des associations et les groupes de spiritualité

c)     Les champs d’action et les défis

II)               Deuxième partie : . Des mouvements laïcs

Les mouvements d’action catholique, les associations et les groupes de spiritualité

d)    Un survol historique

e)     La diversité des mouvements, des associations et les groupes de spiritualité

f)      La typologie des Associations

 

III)            Troisième  partie :  Les critères d’ecclesialité.

 

IV)            Quatrième partie : Défis et Perspectives

 Contribution à l’expression d’un laïcat plénier.

a)     Un signe de vitalité

b)    Défi de la formation

c)     Défi de la collaboration

d)    « Sentire cum ecclesia »

 Conclusion :  La parabole des ouvriers envoyés à la vigne.

Il m’a été demandé de retracer l’histoire des mouvements d’action catholique, l’histoire des associations et des groupes de spiritualité présents dans la Conférence Episcopale Burkina Niger.

Cette présentation est impossible dans l’état actuel de nos connaissances de ces mouvements et associations,  et comme historien  je ne puis bâtir une histoire sans documents.

Cependant comme souvent cela arrive dans nos églises, les mouvements d’action catholique ont souvent eu pour origine d’autres cieux avant d’arriver chez nous aussi nous pourrons donner brièvement quelques dates de naissance de certains mouvement et le contexte de naissance de ces mouvements.

Concernant les associations et les groupes de spiritualité, nous avons quelques échantillons de ces diverses formations  mais nous ne pouvons dans l’étape actuelle vous dresser un tableau complet de ces associations et groupes de spiritualité.

 

I)                 Un survol historique

Contexte de naissance des mouvements d’action catholique au XIX° siècle.

Anthony Favier dans un article intitulé : « Les mouvements laïcs en France jusqu’à la définition romaine de l’Action catholique », affirme que le XIX° siècle reste un siècle de  curés. Le dynamisme du catholicisme est porté par les prêtres, bâtisseurs de sanctuaires, fondateurs de congrégations religieuses.

Il existe une différence fondamentale entre une Eglise enseignante (composée de prêtres et d’évêques qui disposent de l’autorité du Christ pour enseigner, gouverner, juger et sanctifier) et une Eglise enseignée composée de laïcs qui doivent obéissance aux prêtres.

Le XIX° siècle affirme encore Anthony voit le developpement d’un catholicisme d’œuvres plus que mouvements. Il faudra attendre le dernier tiers du XIX° siècle pour voir un certain renversement et ce fut entre les deux guerres que se fera la formalisation finale de l’Action catholique.

 

Citant Jean Marie Mayeur dit ce que l’on peut entendre par mouvement catholique. «  Par mouvement catholique, on désigne l’ensemble des idées, des initiatives, de formes d’action et d’organisation des catholiques depuis les lendemains de la Révolution française. Qu’il donne naissance ou non à une expression politique, le mouvement catholique nait de la situation nouvelle faite aux catholiques dans la société libérale et est porteur d’une philosophe des relations entre l’Eglise et la société. » p.3

L’action catholique va naitre et l’on peut citer quelques éléments qui vont favoriser la naissance.

a)    L’idée de restauration des Etats anté-révolutionnaire et des pouvoirs temporels comme la royauté s’éloigne et l’Eglise cherche de nouveaux leviers pour agir dans la société.

b)    L’idéal encore sacral du prêtre cantonne ce dernier au domaine religieux et laisse donc place à une vocation laïque spécifique et distincte à la fois  de la vocation religieuse et celle sacerdotale.

c)     La menace qui pèse sur l’organisation de l’Eglise catholique à cause de la laïcisation des Etats européens conduisant parfois à la suppression des ordres religieux, voir la non-reconnaissance des congrégations religieuses.

d)   L’essor du pouvoir pontifical. Le pape se constituant comme la tête organisatrice du catholicisme et capable de répondre à la situation nouvelle des catholiques.

e)    Quelques personnalités qui vont marquer cette époque. Léon XIII, Pie X

L’Action catholique est le nom d’ensemble des mouvements créés par l’Église catholique romaine au xxe siècle dans le cadre du catholicisme social à destination de catégories précises de la société. Créée en 1924, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) constitue l’un de ses exemples célèbres. Née en Belgique, en 1924, sous l’impulsion de l’abbé Cardijn, la J.O.C. s’est proposé de « faire des ouvriers les apôtres des ouvriers » et de travailler à ramener au Christ moins des individus que des « masses » entières. Elle s’implanta en France en 1926 avec l’abbé Guérin et quelques ouvriers d’une paroisse de Clichy (banlieue parisienne). Sur le modèle de la J.O.C. surgirent ensuite d’autres mouvements : la Jeunesse agricole chrétienne (J.A.C.), étudiante (J.E.C.) ou indépendante (J.I.C.).

L’Action catholique est plutôt un ensemble de mouvements obéissant à une sorte d’idée-force ou de loi-cadre qui consiste, dans l’Église contemporaine, à faire participer les laïcs à l’apostolat dont le pape et les évêques sont les premiers responsables. Les mouvements très variés qui ont tenté de mettre en œuvre ce dessein se sont développés principalement sous le pontificat de Pie XI. Leur importance grandissante dans la vie de l’Église catholique n’a pas été sans influencer la préparation du second concile du Vatican.

L’objectif de l’Action catholique était  double :

  • constituer de nouveaux outils pour christianiser ou entretenir la foi de ces milieux.
  • apporter dans ces derniers la doctrine humaniste et sociale de l’Église.

Le mouvement est porté principalement par des laïcs, bien que soutenus par des théologiens et philosophes tels que Yves Congar, Marie-Dominique ChenuEmmanuel Mounier et Jacques Maritain (L’humanisme intégral, 1936).

En 1938Pie XI créait un office central pour l’Action catholique. À partir de 1950, une quarantaine de mouvements s’organisent au sein de la conférence des Organisations internationales catholiques (OIC).

Jean XXIII crée une commission préparatoire pour l’apostolat des laïcs en 1960.

 Voici la liste de quelques mouvements d’action catholique et leur date de  naissance.

« Pendant le Pontificat du Pape Pie XI (1922-1939)  l’action catholique avec ses mouvements laïcs spécialisés  a commencé à se diffuser amplement en Afrique, contribuant à former des fidèles laïcs activement engagés dans la vie paroissiale et diocésaine. D’autres associations de fidèles, comme par exemple la Légion de Marie, née en Irlande en 1921, et l’Association internationale des Charités, fondée en France par Saint Vincent de Paul en 1617, au fil des ans se sont implantées dans divers pays africains. »  in« Les Associations catholiques, les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles : une approche du continent africain. » , Mgr DelagadoGalindo Miguel, p.2

 En Afrique

Un certain nombre de ces mouvements portés par les missionnaires européens vont être présents dans nos  églises. Dès 1935 à Ouagadougou le Père Goarnisson crée l’action catholique des hommes Mossi.

Beaucoup de mouvements se développeront  dans nos pays autour des années 50, avant le Concile Vatican II.

On peut se demander si ces mouvements nés dans un autre contexte et transplantés en terre africaine, répondaient –ils vraiment aux préoccupations de ces nouvelles églises, étaient-ils bien adaptés au contexte de l’Eglise naissante ?

Pour ce qui est d’une histoire détaillée de ces mouvements d’action catholique dans notre Conférence épiscopale Burkina Niger, il faudrait mener une enquête approfondie et recueillir des informations auprès des membres de ces associations, pour l’heure je ne dispose pas d’une documentation me permettant de vous présenter cette histoire. Voici la liste des mouvements d’action catholique, des services d’Eglise et les groupes de spiritualité présents dans l’archidiocèse de Ouagadougou.( document  de 5 pages).

a)    Mouvements d’Action catholique

b)    Service d’Eglise

c)     Associations de spiritualité (groupes de spiritualité)

d)   Associations d’apostolat

e)    Associations socio-professionnelles

f)      Communautés (Chemin Neuf, Emmanuel)

II) A propos des Associations

Les fidèles ont le droit de suivre leur propre forme de vie, pourvue que ce soit conforme à la doctrine de l’Eglise. Le droit d’association est avant tout un droit qui se fonde sur la nature humaine et si le droit d’association est un droit humain, il est clair que celui-ci trouve sa place au sein de l’Eglise.

Il y a eu une évolution dans l’Eglise quand on remarque que jusqu’au Concile Vatican II, aucun document ne proclame de façon explicite le droit fondamental d’association des fidèles dans l’Eglise. Ces derniers avaient seulement la possibilité de s’inscrire dans des associations instituées par l’autorité ecclésiastique qui était comme le seul sujet à avoir la capacité de constituer et de gouverner des associations de fidèles.

Avec Vatican II, nous voyons clairement une déclaration explicite du droit des fidèles de s’associer. ( voir Décret Apostolicamactuositatem, sur l’apostolat des laïcs n°18-20)  – ce décret affirme que l’apostolat organisé correspond donc bien à la condition humaine  et chrétienne des fidèles ; il présente en même temps le signe de la communion et de l’unité de l’Eglise dans le Christ qui a dit :  là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » n°18. Dans PresbyterorumOrdinis, sur la vie et le ministère des prêtres- n°8).

Dans « Christifideleslaici, 29 » Jean Paul II écrit : «  Il faut avant tout reconnaitre la liberté d’association des fidèles laïcs dans l’Eglise. Cette liberté est à proprement parler un droit véritable, qui ne dérive pas d’une sorte de « concession » de l’autorité, mais qui découle du Baptême, qui en tant que sacrement, appelle les fidèles laïcs à participer activement à la communion et à la mission de l’Eglise. Sur ce point, le concile parle clairement : «  Le lien nécessaire avec l’autorité ecclésiastique étant assuré, les laïcs ont le droit de fonder des associations, de les diriger, et d’adhérer à celles qui existent. »

Le Code du Droit Canon de son côté affirme que « Les fidèles ont le droit de fonder et de diriger librement des associations de charité ou de piété, ou qui se proposent de travailler à l’extension de la vocation chrétienne dans le monde ; ils ont aussi le droit de tenir des réunions afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins (Canon 108)

Les fidèles ont le droit de se grouper entre eux pour former des associations dans le but de développer ensemble quelque aspect de la vie chrétienne. (Canon 215).

Le Droit Canon affirme aussi que les fidèles peuvent vivre selon l’esprit d’un maître spirituel, fondateur d’un Institut et peuvent s’associer pour cela selon le droit (Canon 303). Dans ce cas de figure, les Instituts aideront avec un soin spécial ces associations de fidèles qui s’unissent, pour qu’ils s’imprègnent de l’esprit authentique de leur famille. ( Canon 677)

Le Pape Jean Paul II en 1981 dans «  Christifideleslaici » écrivait : « Ces derniers temps, le phénomène d’association entre laïcs a pris des formes particulièrement variées et une grande vitalité. Si dans l’histoire de l’Eglise, les associations de fidèles ont constitué une ligne continue, comme en témoignent jusqu’à nos jours les diverses confréries, les tiers ordres et les fraternités, dans les temps modernes, ce phénomène a pris un essor spécial ; on a vu naitre et se répandre différentes formes de groupements : associations, groupes, communautés, mouvements. On peut parler d’une nouvelle saison d’association des fidèles laïcs. En effet, à côté des groupements traditionnels, et parfois à leurs racines mêmes, ont germé des mouvements et groupements nouveaux, dotés d’une physionomie et d’une finalité spécifiques : tant sont grandes la richesse et la variété des ressources de l’Esprit Saint, dans le tissu ecclésial, tant sont grandes également la capacité d’initiative et la générosité de notre laïcat » « Christi fidelesLaici » 29

III) Les critères d’ecclesialité pour les Associations de laïcs.

« … la raison la plus profonde qui justifie et exige le groupement des fidèles laïcs est d’ordre théologique : c’est une raison ecclésiologique, comme le reconnait ouvertement le Concile Vatican II, qui voit dans l’apostolat associé un « signe de la communion et de l’unité de l’Eglise dans le Christ. C’est un signe qui doit se manifester dans les rapports de « communion » autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des diverses formes d’association, dans le contexte très large de la communauté chrétienne. »Christifideleslaici 29

Quelques critères bien clairs et précis de discernement et de reconnaissance des associations de laïcs. On peut les appeler : critères d’ecclesialité.

Ici je reprendrai tout simplement les cinq critères qui sont à retenir ensemble, que le Pape Jean Paul II a énuméré dans Christi fideleslaici.

a)    Premier critère : le primat donné à la vocation de tout chrétien à la sainteté. Toute association de fidèle,  peut-on dire est appelée à être toujours davantage un moyen de sanctification dans l’Eglise, un moyen qui favorise et encourage « une union plus intime entre la vie concrète de leurs membres et leur foi ».

b)    Deuxième critère : l’engagement à professer la foi catholique en accueillant et proclamant la vérité sur le Christ et sur l’Eglise. Ainsi toute association de fidèles laïcs devra donc être un lieu d’annonce et de proposition de la foi et l’éducation à cette même foi dans son contenu intégral.

c)     Troisième critère : le témoignage d’une communion solide et forte dans sa conviction, en relation filiale avec le pape, centre perpétuel et visible de l’unité de l’Eglise universelle et avec l’Evêque, « principe visible et fondement de l’unité de l’Eglise particulière, et dans l’estime mutuelle de toutes les formes apostoliques de l’Eglise. »

d)   Quatrième critère : l’accord et la coopération avec le but apostolique de l’Eglise, qui est « évangélisation et la sanctification des hommes et la formation chrétienne de leur conscience, afin qu’ils soient en mesure de pénétrer de l’esprit de l’Evangile les diverses communautés et les divers milieux.  Toute  association de fidèles devrait être animée d’un élan missionnaire  et queles membres qui la composent deviennent des instruments toujours plus actifs d’une nouvelle évangélisation.

e)    Cinquième critère : l’engagement à être présent dans la société humaine pour le service de la dignité intégrale de l’homme, conformément à la doctrine sociale de l’Eglise. Ces associations de fidèles doivent devenir des courants vivants de participation et de solidarité pour créer des conditions plus justes et plus fraternelles à l’intérieur de la société.

Quand ces critères sont présents dans une association de fidèle, il est facile de trouver une vérification dans les fruits concrets qui accompagnent la vie et les œuvres des diverses formes associatives, en particulier, le goût renouvelé pour la prière, la contemplation, la vie liturgique et sacramentelle ; l’aide à la prise de conscience des vocations au mariage chrétien, au sacerdoce ministériel, à la vie consacrée ; la disponibilité à prendre part aux programmes et aux activités de  l’Eglise, la création et l’animation d’œuvres caritatives, culturelles et spirituelles, l’impulsion à assurer une présence chrétienne dans les différents milieux de la vie sociale.

Typologie des associations

Il existe donc différents types d’associations. (Privées ou publiques)

a) Les Associations peuvent être privées sans personnalité juridique.

-uniquement constituées par leurs membres.

-charges libres ; administration privée ;

-leurs biens ne sont pas ecclésiastiques ;

-peuvent être supprimées par les statuts ou l’autorité ecclésiastique.

b)Les Associations peuvent être privées, sans personnalité juridique, mais sont reconnues, louées et recommandées.

– comme les précédentes, mais avec statuts approuvés par l’autorité ecclésiastique.

c) Les Associations privées avec personnalité juridique :

-constitution par décret de l’autorité ecclésiastique

-statuts approuvés par l’autorité ecclésiastique ;

-charges libres ; administration privée ;

-leurs biens ne sont pas ecclésiastiques

-peuvent être supprimées par statuts ou autorité ecclésiastique.

d) Associations Publiques :

-toujours avec personnalité juridique ;

-agissent au nom de l’Eglise

-érigées par l’autorité ecclésiastique

-sous la vigilance ecclésiastique

-statuts approuvés par l’autorité ecclésiastique,

-administration sous l’autorité ecclésiastique ;

-peuvent être supprimées par l’autorité ecclésiastique.

NB – Création d’associations privées : Les chrétiens peuvent librement constituer des associations privées, sauf celles qui sont réservées à l’autorité ecclésiastique (C.301)

3°)  Les groupes de service d’Eglise

a)     Catéchistes titulaires. Dans l’Archidiocèse de Ouagadougou, les catéchistes furent les premiers laïcs associés étroitement à l’œuvre d’évangélisation. On peut même dire  que notre Eglise est née sous le signe du laïcat, en considérant le rôle des catéchistes dans l’histoire de notre Eglise.

Les premiers catéchistes furent formés pendant la  première guerre mondiale. Le Didascalée – cette école de formation des catéchistes) a commencé  à Ouagadougou puis sera tansférée à Pabré – à la naissance du petit séminaire. Petits séminaristes et élèves catéchistes ont vécu un certain temps ensemble à Pabré et c’est seulement en 1930 que l’Ecole catéchiste sera transférée à Gilungu, puis des années plutard à Donsên. La formation durait quatre ans.

b)    Catéchistes volontaires : Ce groupe n’a pas fréquenté une école de catéchistes.

c)     Papas et mamans catéchistes. Autour des années 1970, après la nationalisation des écoles primaires catholiques, l’Eglise a demandé à des personnes qui seraient désireuses d’aider à la formation catéchétique des enfants du primaire, puisqu’il n’était plus possible de faire le catéchisme à l’école.

Ces papas et mamans catéchistes n’avaient pas une formation spéciale de catéchètes, mais une bonne volonté et un désir de répondre à un grand besoin qui se manifestait dans l’Eglise.

d)    Service d’ordre (Association Saint Michel)

e)     Association des chorales catholiques de l’Archidiocèse de Ouagadougou. ACCAO

 

4°) A propos des groupes de spiritualité

a)   Un constat :

Dans cette section  à propos des groupes de spiritualité ou  associations de spiritualité je voudrais citer les groupes pour lesquels nous avons reçu une information et ensuite, je dégagerai quelques caractéristiques de ces groupes de spiritualité, pour ensuite dire comment ils peuvent contribuer à l’expression d’un laïcat plénier.

« Ces groupements de laïcs apparaissent souvent très différents les uns des autres en divers aspects, comme leur forme extérieure, les cheminements et les méthodes d’éducation, et les champs d’action.  On y découvre cependant les lignes d’une convergence large et profonde dans la finalité qui les inspire : celle de participer de façon responsable à la mission de l’Eglise qui est de porter l’Evangile du Christ comme source d’espérance et de renouveau pour la société. » CFL 29

 

Ces groupes n’ont pas la même taille, ni la même organisation, certains sont une libre association de personnes (sans personnalité juridique) vivant une certaine spiritualité, certains ont fait des démarches pour obtenir une personnalité juridique (Une association reconnue, récépissé qui peut être montré). Certains sont encore au niveau d’une recherche de reconnaissance par les autorités ecclésiales.

L’une ou l’autre association pose problème : j’ai nommé l’Association les Apôtres de l’Agneau –Christ vivant, dont le siège est à Ouagadougou

Dans le préambule des statuts de l’Association nous lisons ceci : « Apôtres de l’Agneau est une association pacifique, humanitaire soucieuse du devenir du genre humain. Elle est sous la tutelle de la conférence épiscopale Burkina-Niger. »

Nous voulons bien savoir que signifie sous la tutelle de la Conférence épiscopale, et quel document peut être présenté pour dire exactement ce que signifie « sous tutelle de la Conférence épiscopale)

Nous attendons d’avoir davantage de lumière sur cette association. Le présent Forum et les informations qui seront recueillies et les témoignages qui seront reçus nous aiderons certainement à l’avenir.

1°) ACABOS (Voir Statuts- document joint)

2°) Les enfants de toute grâce( voir document ci-joint)

3°) Le groupe Sacré Cœur de la Paroisse NDA ( voir feuille ci-jointe)

4°) Les Equipes Notre Dame (voir document ci-joint)

5°) Le service catholique pour l’Eveil de la foi.(voir statuts ci-joints)

6°)Fraternité de prière du Bienheureux Jean Paul II ( voir  feuille jointe

7°) Les Amis du Très Saint Sacrement ( voir feuille ci-jointe).

8°) Association Divine Miséricorde (voir document ci-joint)

L’association Divine Miséricorde (ADM) est une association spirituelle pour la promotion de la divine miséricorde et d’entraide mutuelle. Elle regroupe des hommes et des femmes qui à la suite de Sainte Faustine veulent vivre et propager la Miséricorde Divine dans leur famille, leur lieu de travail et partant dans le monde entier. Elle existe depuis 2006 et priait dans l’anonymat jusqu’en 2011 où inspiré par l’Esprit Saint le groupe a demandé un récépissé et approché Mgr Justin Kientega pour les conseils et recadrages divers. L’Association compte une centaine de membres actifs ( Prêtres, religieux-religieuses et laïcs) elle a des membres dans 12 diocèses du Burkina.

9°) Les Valets de Marie – Association vivant de la spiritualité mariale de Saint Louis Marie Grignon de Montfort.

10°) Les Apôtres de la Divine Miséricorde

11°) Association Sainte Véronique de la Sainte Face

12°) Association Cœur d’Accueil de Jésus

13°) Les Amis des âmes du Purgatoire (groupe  présent sur plusieurs paroisses, et dans plus de 3 diocèses, mais n’est pas encore organisé en Association).

14°) Les Amis des prêtres

15°)LaLegion de Marie

16°) TigungBulli

17°) Association Cœur Immaculée

18°) Fraternité séculière Charles de Foucault

19°) Jeunesse catholique pour la chasteté

20°) Mouvement sacerdotal marial ( laïcs)

21°) Les amis des malades

22°) Yelbundi

23°)Association  Apôtres de l’Agneau-Christ vivant.

 

IV)  Pour une expression d’un laïcat plénier : défis et perspectives

 

L’existence et le développement de ces associations et groupes de spiritualité sont l’expression d’un laïcat vivant.

 

a)    Un signe de vitalité d’une Eglise. Comme je le disais à l’introduction, l’Eglise Famille fleurie couronnée de tant de mouvements et d’associations !

Dans Ecclesia in Africa, Jean Paul II écrivait : «  l’union fraternelle pour un témoignage vivant de l’Evangile sera aussi la finalité des mouvements apostoliques et des associations à caractère religieux. Les laïcs y trouvent en effet une occasion privilégiée d’être levain dans la pâte, notamment en ce qui concerne la gestion du temporel selon Dieu et le combat pour la promotion de  la dignité humaine, la justice et la paix. » Ecclesia in Africa n°101)

« Ces groupements de laïcs apparaissent souvent très différents les uns des autres en divers aspects, comme leur forme extérieure, les cheminements et les méthodes d’éducation, et les champs d’action.  On y découvre cependant les lignes d’une convergence large et profonde dans la finalité qui les inspire : celle de participer de façon responsable à la mission de l’Eglise qui est de porter l’Evangile du Christ comme source d’espérance et de renouveau pour la société. » CFL 29

 

b)   Un appel à la sainteté.

Les associations, les groupes de spiritualité sont autant de dons que l’Eglise reçoit et il important de voir comme chaque association de laïcs, chaque groupe de spiritualité répond à cette vocation universelle à la sainteté. La vocation à la sainteté est la vocation à la perfection de la charité.

Le Pape Jean Paul II dans Christi fidèles Laici écrit : « Tous, dans l’Eglise, précisément parce qu’ils sont  ses membres, reçoivent et donc partagent la vocation commune à la sainteté. De plein droit, et sans aucune différence avec les autres membres de l’Eglise, les fidèles laïcs sont appelés à la sainteté :  « l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur rang (16)

 

c)    Défi d’une formation intégrale à vivre dans l’unité.

L’objectif fondamental de la formation des laïcs sera la découverte toujours plus claire de la vocation personnelle et la disponibilité toujours plus grande à vivre cette vocation dans l’accomplissement de leur mission particulière. La vocation des fidèles laïcs étant un appel à la sainteté qui exige une vie selon l’Esprit, s’exprimant de façon particulière dans leur insertion dans les réalités temporelles et dans la participation aux activités terrestres.

Parlant des fidèles laïcs le Pape affirme : « Dans leur existence, il ne peut y avoir deux vies parallèles : d’un côté, la vie qu’on nomme « spirituelle » avec ses valeurs et ses exigences ; et l’autre, la vie dite « séculière », c’est-à-dire la vie de famille, de travail, de rapports sociaux, d’engagement politique, d’activités culturelles. Le sarment greffé à la vigne qui est le Christ donne ses fruits en tout secteur de l’activité de l’existence. Tous les secteurs de la vie laïque, en effet, rentrent dans le dessein de Dieu, qui les veut comme lieu historique de la révélation et de la réalisation de la charité de Jésus-Christ à la gloire du Père et au service des frères.(59).

Un autre aspect de cette formation intégrale des fidèles laïcs est sans conteste la formation spirituelle et doctrinale. Chacun est appelé à grandir sans cesse dans l’intimité avec Jésus Christ et dans la conformité à la volonté du Père. Quant à la formation doctrinale, les laïcs devant rendre raison de l’espérance qui est en eux en face du monde, se rendent compte de la nécessité d’un approfondissement de la foi.

d)   Défi de la collaboration. Collaboration         avec les pasteurs, et collaboration avec les autres associations et groupes de spiritualité. Il est urgent que ces associations et groupes de spiritualité se connaissent et collaborent à la mission commune qui est l’édification du Corps du Christ qu’est l’Eglise, chacun selon le charisme reçu.

 Extrait du Décret 6 de la 35ème Congrégation Générale qui s’est tenue en 2009 : « La 34ème Congrégation Générale a reconnu le mouvement de l’Esprit et nous a introduits à de nouvelles manières de remplir notre mission grâce à une collaboration plus profonde avec les laïcs. La présente Congrégation reconnaît la grande diversité de ceux avec qui nous avons été appelés à partager cette mission commune ».

e)    « Sentire cum ecclesia »

a)    Les fidèles laïcs, unis aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, forment l’unique peuple de Dieu, l’unique corps du Christ.

b)   Il est absolument nécessaire que chaque fidèle laïc ait toujours une vive conscience d’être un membre de l’Eglise à qui est confiée une tache originale, irremplaçable et qu’il ne peut déléguer, une tâche à remplir pour le bien de tous. »

c)    Conscience du don de la communion ecclésiale et responsabilité pour ce don en étant engagé à vaincre toute tentation de division et d’opposition qui menacerait l’Eglise.

d)   Une vie de communion ecclésiale qui devient signe pour le monde et une force qui conduit les autres à croire au Christ.

e)    Une communion missionnaire – la communion avec Jésus, d’où découle la communion des chrétiens entre eux est absolument indispensable pour porter du fruit : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » Jn 15,5. Et la communion avec les autres est le fruit le plus beau que les sarments peuvent porter : c’est en effet, un don du Christ et de son Esprit.

 

 

 

Conclusion

 

La parabole des ouvriers envoyés à la vigne à différentes heures.

Vous connaissez tous cette parabole des ouvriers envoyés à la vigne Mt, 20, 1-16

Saint Grégoire le Grand commente cette page d’évangile et interprète les différentes heures de l’appel en les rapprochant des âges de la vie. On peut appliquer la diversité des heures, aux divers âges de l’homme.

a)    « Un propriétaire qui sortit au point du jour…. » Le matin peut représenter l’enfance.

b)   « Il sortit vers la troisième heure…. » Cela peut représenter l’adolescence : le soleil se déplace vers le haut du ciel.

c)    « sorti de nouveau vers la sixième heure… » C’est la jeunesse, le soleil se trouve comme au milieu du ciel, en cet âge … c’est la plénitude de la vigueur.

d)   « Puis vers la neuvième heure…. » la vieillesse représente la neuvième heure, de même que le soleil décline de son point le plus haut, cet âge commence à perdre l’ardeur de la jeunesse.

e)    « vers la onzième heure il sortit encore….. » La onzième heure indique ceux qui sont avancés en âge.

 

Les ouvriers sont appelés  à la vigne à des heures différentes, comme pour signifier que l’un est appelé à la sainteté au moment de son enfance, un autre dans sa jeunesse, un autre dans l’âge mûr, et un autre à un âge plus avancé. »

Le Pape Jean Paul II ajoute : « Nous pouvons reprendre le commentaire de Saint Grégoire le Grand, et l’étendre encore plus à la variété extraordinaire des personnes présentes dans l’Eglise, qui sont, toutes et chacune, appelées à travailler pour l’avènement du Royaume de Dieu, selon la diversité des vocations et des situations, des charismes et des ministères. C’est une variété liée, non seulement à l’âge, mais aussi à la différence de sexe et à la diversité des qualités, comme aussi aux vocations et aux conditions de vie : c’est une variété qui rend plus vive et plus concrète la richesse de l’Eglise. » Christifideles 45

N’ayons  pas peur. Mon message final. L’épisode du peuple d’Israël au moment d’entrer dans la Terre Promise. Nombre 13 et 14.

 

Ceux qui ont peur de ce monde et qui disent que nous ne pouvons pas y entrer et ceux comme Caleb et Josué qui disent nous pouvons y entrer. Dieu est avec nous.

Ceux qui ont peur sont condamnés à tourner en rond et leurs ossements jonchent le désert. Ceux qui mettent leur confiance en Dieu, entrent et prennent possession de la terre promise. Il y a comme deux écoles théologiques. L’une considère qu’il y a quelque chose de mauvais dans le monde, que ce monde est dangereux et que nous devons l’aborder par devoir. L’autre considère qu’il y a quelque chose de béni dans l’humanité, que l’Esprit y est déjà et qu’il y a comme une continuité entre Dieu et l’humanité. Nous adoptons cette dernière approche. Nous sommes envoyés, laïcs comme prêtres, religieux et religieuses porter l’Evangile au monde, avec la conviction que nous ne sommes pas seuls, Dieu est avec nous. L’Esprit Saint est à l’œuvre avant nous  et qu’il travaille maintenant aussi  avec nous.

 

 

Jean Ilboudo de la Théotokos, S.J

 

 

 

 

Bibliographie sommaire :

 

1°) Christifideleslaici –  Exhortation Apostolique post Synodal  1981

2°) Concile Vatican II

3°) Associations catholiques, les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles : une approche du continent africain.  Congrès panafricain des laÏc catholiques  Yaoundé 4-9 septembre 2012, Mgr. Miguel Delgado Galindo.

4°) Les mouvements de laïcs en France, jusqu’à la définition romain de l’action catholique. Art. de Anthony Favier- Université de Lyon II- Lumière.

5°) Aspects canoniques de l’Association : les associations de fidèles selon le Droit Canonique – Secrétariat des Associés lassalliens

6°) Diverses informations sur des Associations et groupes de spiritualité.