Pour sacrifier à ce qui est devenu comme une coutume instaurée dans l’archidiocèse de Ouagadougou par le Cardinal Philippe OUEDRAOGO, depuis sa prise de possession canonique du siège de Ouagadougou, son auxiliaire Mgr Léopold OUEDRAOGO, accompagné de quelques fidèles laïcs, ont fait le déplacement de la place des nations, où les musulmans ont célébré dans la prière, la fin de « l’Aïd Al-Fitr », ou mois de ramadan.
A son arrivée un quart d’heure avant 9h qui verra le début de la prière, c’est une foule immense et recueillie qui était déjà en place et qui attendait l’Imam SAKANDE, qui allait diriger la prière. Il est annoncé par un chantre à la voix psalmodiante et grave, qui introduit déjà à la profondeur de l’acte spirituel qui allait être accompli. D’un pas lent et majestueux imposé sans doute par le recueillement et l’âge, celui qui depuis quelques années est écouté par des centaines de milliers de fidèles, tire son chapeau devant le Moogo empereur des moose, avant de se faire porter l’arsenal préparé par la Radio Télévision nationale, qui allait lui permettre de se faire entendre par toute la place des nations totalement débordante de fidèles en fin de mois de grâce. Après la prière d’une courte durée, où Allah a été exalté dans ses vertus d’unicité, de toute puissance et de créateur, la grande foule des orants s’est assise pour entendre la prédication de l’Imam Sakandé. « Gloire à Dieu l’Eternel dit-il, gloire à Celui qui ne regarde pas aux apparences », avant de se faire mordant envers ceux de nos politiques qui s’aventureraient à compromettre la paix au Burkina Faso. « Soyez des responsables qui sachent se mettre d’accord pour construire et non pour détruire assène-t-il, soyez des hommes et des femmes politiques qui craignent Dieu et les ancêtres de notre terre ». Puis, citant la multitude d’exemples des pays qui ont connu des crises socio politiques graves et qui n’en sont plus sortis, l’Imam a interpelé les autorités de notre cher Faso, « à déployer tous les efforts possibles et imaginables afin de ne laisser trouver place dans notre pays, ceux qui mus par l’intolérance et l’intégrisme, sèment le désordre et les hécatombes aux faux prétextes de servir Dieu ». Sans répit et répondant au visible acquiescement de la foule, l’Imam n’hésitera pas à vouer aux anathèmes, ceux qui se risqueraient de faire courir au pays le danger de la division à travers des luttes d’opposition perfides et insipides. « Ayez la crainte de Dieu leur clamera-t-il, avant de conclure, l’air essoufflé, prenez garde de ne détruire les acquis que connait ce pays matériellement pauvre certes, mais riche de ses hommes ».
A la presse intéressée de savoir les raisons de sa présence à cette prière, Mgr Léopold OUEDRAOGO évêque auxiliaire de Ouagadougou déclarera : « Nous sommes venus au nom du cardinal Philippe, pour d’une part féliciter les musulmans pour la priorité qu’ils manifestent à Dieu dans leur vie, cette priorité qui leur impose d’accepter de jeûner et de maîtriser les envies de leur corps, pour remplir la volonté de Dieu ; et d’autre part pour les féliciter pour ce temps de prière en faveur de la paix pour laquelle l’Imam SAKANDE s’est montré insistant ». Une autre délégation formée par des membres de la commission diocésaine pour le dialogue avec l’islam dont une religieuse et un diacre, s’est rendu auprès des fidèles musulmans qui participaient à la prière que dirigeait l’Imam DOUKOURE. Celui-ci ainsi que l’Imam SAKANDE et le Moogo Naaba, ont reçu de Mgr Léopold, le message du Pape François aux musulmans à l’occasion de la fin du Ramadan 2013.
Abbé Joseph KINDA