A quelques heures avant la signature de la charte qui va guider la transition politique au Burkina Faso, le Lieutenant-colonel ZIDA Chef de l’Etat, a rendu une visite à son Éminence le Cardinal Philippe OUEDRAOGO, peu avant 18h ce vendredi 14 octobre. Après un échange d’environ 25mn à huis clos, voici l’intégrale de l’adresse du cardinal à la presse, juste avant de dire au revoir au Président ZIDA.
« C’est vous qui êtes les professionnels des images. Vous voyez vous-mêmes que c’est un marathon qu’il fait ces temps-ci pour être proche de tout le monde. Le Lieutenant-colonel est venu nous rendre une visite de courtoisie, un effort de proximité qu’il effectue par rapport à toutes les entités, et il n’a pas exclu les chrétiens. Alors c’est au nom de toute la communauté chrétienne que je lui dis merci. J’en profite aussi pour le remercier pour tout le travail déjà abattu.
Vous avez vu le dialogue inclusif qu’il essaie de mener avec son équipe, avec les différents partenaires et composantes de notre société, celle politique et civile. Ce dialogue a donné un fruit, puisqu’on est arrivé à un accord. La charte est consensuelle et c’est vraiment un point important. Bien sûr, il y a d’autres étapes à venir et si j’ai un souhait, c’est que le Seigneur permette à toutes les entités, les militaires, la société civile, les partis ; que tous puissent vraiment travailler de concert.
Nous avons un seul objectif, un seul rêve, c’est le bonheur, le bien du peuple burkinabè. Ce bien-là qu’on peut appeler le bien commun, doit l’emporter sur le bien particulier, le bien des groupes, voire, le bien des individus. Je crois que c’est une tâche historique et nous accompagnons de nos prières, ces efforts afin que tous les efforts conjugués puissent permettre au Burkina Faso de sortir grandi de cette expérience douloureuse pour un monde meilleur, réconcilié dans la justice et dans la paix.
Je voudrais également si cela est possible, interpeler tous les partenaires internationaux. Les sanctions, comme l’épée de Damoclès, planent certes. Mais, nous avons déjà relevé que ce n’est pas un coup d’état, mais une insurrection populaire, d’où le temps qu’il faut pour mettre les choses à nouveau sur les rails. Nous souhaitons donc que la communauté internationale accompagne le Burkina Faso dans cette phase historique, avec beaucoup de patience, afin d’éviter à ce pays du sahel enclavé et à plus de mille kilomètres de la mer, des sanctions qui feront souffrir inutilement le peuple burkinabè. C’est un cri de cœur et nous sommes sûrs que la communauté internationale prêtera une oreille attentive pour nous aider à recréer un Burkina réconcilié dans la justice et dans la paix ».
Abbé Joseph KINDA