Le pape François préfère donner la pourpre cardinalice à « des hommes d’Église qui œuvrent … au-delà des schémas et des traditions établis » : c’est ainsi qu’Andrea Tornielli, directeur de la direction éditoriale du Dicastère pour la communication, explique le choix par le pape François de treize nouveaux cardinaux qui seront créés lors du consistoire du 5 octobre 2019, à la veille de l’ouverture du Synode sur l’Amazonie.
« En plus de la clé missionnaire, écrit-il dans L’Osservatore Romano, le nouveau consistoire se caractérise également par le renforcement des voies du dialogue interreligieux, en particulier vers le monde musulman. »
Trois futurs cardinaux parmi les treize, rappelle le directeur éditorial, font partie de la curie romaine : il s’agit de Mgr Miguel Ángel Ayuso Guixot, de Mgr José Tolentino Medonça et du p. Michael Czerny.
Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux Mgr Miguel Ángel Ayuso Guixot, « combonien espagnol, a été nommé à la tête du dicastère en mai dernier, à l’avant-garde du dialogue avec l’islam et les autres religions », explique Andrea Tornielli. « Mgr Ayuso Guixot suit les étapes encourageantes pour la mise en œuvre du Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la vie commune », signé par le pape et le Grand Imam d’Al-Azhar à Abou Dhabi en février dernier.
L’évêque portugais Mgr José Tolentino Calaça de Mendonça, est un « archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église Romaine », poursuit-il.
« Le dernier des trois collaborateurs du pape à la curie à recevoir le chapeau de cardinal est le père Michael Czerny, jésuite né en Tchécoslovaquie, mais formé au Canada et aux États-Unis, l’actuel sous-secrétaire de la section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Parmi les nominations curiales, note le directeur, cette dernière est certainement la plus novatrice. Le p. Czerny, en plus de l’engagement en faveur des migrants et des réfugiés, aura le rôle clé de secrétaire spécial lors du prochain Synode pour la région panamazonienne. »
Sur les dix nouveaux cardinaux électeurs, « deux exercent leur ministère en tant qu’évêques diocésains en Europe », rappelle Andrea Tornielli : il s’agit du jésuite luxembourgeois Mgr Jean-Claude Hollerich, « qui a passé de nombreuses années de sa vie au Japon et qui préside la COMEC (Commission des conférences épiscopales de l’Union européenne) » et qui « a mis en garde l’Europe contre le risque de perdre ses valeurs et le rêve de ses pères fondateurs ».
Le deuxième est Mgr Matteo Zuppi, « archevêque de Bologne, ancien curé et évêque auxiliaire de Rome, qui a participé à des missions de paix en Afrique dans la communauté de Sant’Egidio ». Il y a aussi « deux nouveaux cardinaux latino-américains » : l’archevêque cubain Mgr Juan de la Caridad García Rodríguez, archevêque de La Havane, et l’évêque guatémaltèque Mgr Álvaro Leonel Ramazzini Imeri, « engagé en faveur des peuples autochtones ». « Deux sont des évêques d’Afrique : Mgr Fridolin Ambongo Besungu, capucin, archevêque de Kinshasa en République démocratique du Congo, et le salésien d’origine espagnole Mgr Cristóbal López Romero, archevêque de Rabat, au Maroc. Enfin, l’un des nouveaux élus est d’origine asiatique : Mgr Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta, en Indonésie. »
Même les trois futurs cardinaux de plus de quatre-vingts ans, note Andrea Tornielli, « confirment la perspective du dialogue et de la mission ». Il s’agit de « l’évêque anglais Mgr Michael Louis Fitzgerald, des Pères Blancs, longtemps engagé dans le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et dans les dernières années de sa vie auprès de la nonciature apostolique en Égypte ». Il y a aussi Mgr Sigitas Tamkevičius, « jésuite, archevêque émérite de Kaunas en Lituanie, emprisonné dans les prisons du KGB, et Mgr Eugene Dal Corso, des Pauvres serviteurs de la Divine Providence, né dans la province de Vérone, évêque émérite de Benguela, en Angola ».